Chapitre 15

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Nous courons déjà en extérieur. Nous nous précipitons vers la forêt. J'entends la porte qui avait été fermée derrière nous, céder et des cris d'hommes. Une fois bien enfoncé dans la forêt, notre groupe ralentit et Ayden dit :

— On va devoir se séparer pour les semer.

— Protège Ignace avec Alex, je pars avec Cali. Je lui lance.

Cali intervient et annonce :

— Prenez le portail, il y en a un autre plus à l'Est, je sais où aller.

Ils hochent la tête, mais avant de partir Ayden me lance ma dague à rouelle. Dans la panique je l'avais totalement oublié, j'avais juste pensé à ma ceinture. Il me fait un clin d'œil et nous prenons des directions différentes.

Je cours à côté de Cali. J'ai l'impression que personne ne nous suit, je n'entends pas le bruit de bottes frappant le sol à notre suite. Étonnée, je jette un coup d'œil dans notre dos, mais comme je le pensais il n'y a personne. Je le fais savoir à Cali, qui paraît tout aussi étonnée que moi. Nous arrivons dans une clairière et ralentissons légèrement pour nous retourner. Je marche à reculons puis me retourne à nouveau. Face à nous, trois hommes sortent des ombres de la forêt et s'avancent dans notre direction. Cali me demande :

— Ils sont avec eux.

J'observe leurs armes.

— Ils ont tous l'épée des gardes royaux de Nostraria donc oui...

— Putain !

Ils se rapprochent dangereusement de nous et l'un d'entre eux charge. Il arrive rapidement à notre hauteur. Je lui donne un coup dans la glotte tandis que Cali l'envoie s'écraser contre un arbre avec ses aptitudes. Les deux autres me lancent un regard suspicieux. Je cherche une issue donc je me retourne encore une fois et c'est là que je le vois dans sa tenue militaire blanche. Il marche vers nous d'un pas déterminé, le regard brûlant de haine. Je regarde à droite et à gauche, il n'y a personne. Je ne vois ni Orso ni Léandre, ils ont dû prendre la suite du roi, d'Alex et d'Ayden. J'espère qu'ils ont déjà atteint le portail. Cali se prépare déjà au combat avec les deux gardes qui sont actuellement dans mon dos. Je n'ai pas envie de la laisser seule, mais mon corps ne m'écoute plus, il se dirige déjà vers Éros. J'entends la jeune femme m'appeler, mais mes pieds ne répondent pas et ne veulent pas se retourner. Mon regard est braqué à celui d'Éros. J'arrive enfin à sa hauteur, nous sommes à quelques centimètres l'un de l'autre, mais aucun de nous deux ne comble cette distance. Je lui annonce enfin :

— Je t'aime aussi.

Il avance un bras et me tire vers lui. Je suis dans ses bras, je le serre. Je relève la tête, il prend mes joues dans ses mains et m'embrasse. Ce baiser est passionné et avide. Je ressens tout son désespoir. Je m'agrippe à lui comme s'il était mon phare dans la nuit. Nous nous décollons enfin l'un de l'autre. Il me demande alors :

— Ne me laisse plus jamais.

En entendant ces mots, je reviens à l'instant présent et recule. Il me regarde sans comprendre.

— Je ne peux pas te promettre ça.

— Quoi ?

— Je ...

Il déglutit.

— Hestia, je ne suis rien sans toi. Je suis un homme brisé sans toi.

Je reste planté face à lui sans savoir quoi faire. J'entends les bruits de combat dans mon dos, je me rends compte que Cali a besoin de moi. Je le regarde, une larme coule le long de ma joue. Son regard reflète toujours l'incompréhension.

Le Joyau de Nostraria, Tome 2 : Le secret de l'autre mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant