Éléa
Courir m'a fait un bien fou. Mon moral remonte doucement la pente et la tension dans mes muscles me rappelle un passé plus heureux. Pourtant, je sais que je vais le regretter dès l'instant où j'enlèverais mes chaussures. La crème anesthésiante badigeonnée sur mes pieds ne fera bientôt plus effet et la douleur va vite devenir insupportable. J'évite donc d'y penser et me concentre sur mes étirements.
J'ai presque terminé quand la porte du club-house s'ouvre pour laisser s'échapper deux motards très loin d'être frais. Je n'aurais certainement pas cherché plus loin s'ils n'avaient pas été rapidement suivis par d'autres. Le plus intrigant ? Les Hells se dirigent tous vers l'arène de combat.
Une fille avec un tant soit peu de jugeote aurait tourné le dos et serait retournée dans sa chambre pour ne pas attirer l'attention sur elle, mais la curiosité ayant toujours été l'un de mes plus gros défauts, je leur emboîte le pas et vais me caler dans un coin sombre des gradins.
Je regrette de ne pas avoir pris avec moi mon sweat à capuche. Même calée derrière deux monstres de testostérone, je me sens encore trop à découvert. Je ne suis même pas sûre d'avoir le droit d'être là. Vince ne m'a interdit aucune pièce mise à part la chapelle, mais bon... Je doute que Nash voie d'un très bon œil ma participation à la vie de son précieux club. Je décide cependant que je m'en fous. Avec un peu de chance, il ne remarquera même pas ma présence.
L'arène se remplit et je comprends vite que l'ensemble du chapitre présent au club ce matin est là. La plupart des mecs tirent une gueule de trois kilomètres de long comme si on les avait tirés du lit beaucoup trop tôt. J'imagine que c'est le cas et je me demande bien pourquoi. Chez les RIP, aucune journée ne commençait avant midi. Nous étions tous des oiseaux de nuit et les matinées avaient toujours été bien trop calmes pour mon père qui préférait de loin les emmerdes qui venaient avec les après-midis difficiles.
Le brouhaha ambiant se meut en un silence assourdissant quand le VP des Hells fait son entrée dans l'arène. Il a l'air d'une humeur de chien. À croire que Barbie n'a pas été à la hauteur la veille... Un sourire amusé étire mes lèvres. La frustration lui va bien au teint. Cachée derrière mes deux armoires à glace, je prends le temps de détailler Nash avec un peu plus d'attention. Son visage aux traits bruts n'est que détermination. Il renforce son aura dominante. Cela fait de lui un leader tout désigné. Pas besoin d'être très intelligente pour comprendre que le type est dangereux, mais dans notre monde, cette force froide et tranquille inspire généralement le respect. Mes yeux descendent plus bas et mes joues s'échauffent immédiatement à la vue de son torse puissant et nu. Son jean descend bien trop bas sur ses hanches étroites, dévoilant des tablettes de chocolat alléchantes. Bon sang ! Ce type n'a rien à envier à qui que ce soit. Il semble avoir tout ce qu'il faut là où il faut.
Sans un regard pour personne, il entre dans le rond central. Il s'éclaircit la voix avant de finalement parcourir l'assemblée des yeux. Je me recroqueville un peu plus dans les ombres.
— Vous vous êtes tous bien éclatés hier soir. Vous avez bu jusqu'à plus soif, baisé jusqu'à ne plus sentir vos bites... Mais un Hells se doit de se tenir toujours prêt. Qui sera le premier ?
Tous les mâles alfas autour de moi grommèlent des jurons. L'un d'entre eux va même jusqu'à oser grommeler tout haut :
— Il est bien trop tôt pour toutes ces conneries, Nash.
Son VP le fusille du regard et le beau brun enfonce la tête dans ses épaules.
— Alors les mecs ? Y en a pas un qui a les couilles de me rejoindre ? Vous croyez que les RIP vont gentiment attendre que vous vous remettiez de vos putains de gueule de bois pour attaquer ? Bougez-vous bande de fillettes ! je prends les six premiers d'entre vous, Hawks et Mac les suivants.
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Hell Whisperer
RomanceTome 1 - terminé Fille de président, Éléa a grandi et s'épanouit pleinement dans un monde fait de violence, de drogue et de sexe. Elle ne connait rien d'autre que le MC et donnerait volontiers sa vie pour lui. Du moins était-ce le cas jusqu'au jour...