Chapitre 5

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Maria - De nos jours...

Les larmes aux yeux, j'ai du mal à contenir l'émotion qui me submerge. Aux premières loges de l'union de celle que j'ai toute ma vie considérée comme ma meilleure amie, je suis soufflée par un élan de bonheur comme je ne me suis pas permis de ressentir depuis longtemps. Éléa mérite sa fin heureuse. Peut-être plus que n'importe qui d'autre après tout ce qu'elle a vécu.

Un éclat de rire sincère m'échappe quand Nash embrasse sa régulière à pleine bouche devant son grand-père grimaçant. Cet instant de joie volée dans nos existences si éphémères, c'est ce dont j'avais besoin pour avancer, pour espérer aussi sans doute.

Quitter les Hells sera très difficile pour moi. De bien des manières, ces hommes et ces femmes sont devenus ma famille au fil des années. Si ce n'est celle du sang, celle du coeur. La seule qui compte vraiment. Mais je ne dois pas oublier Sophia et la promesse que je lui ai faite.

Comme s'il sentait mon esprit déjà loin, Mac trouve mon regard et y plante le sien. Ses magnifiques prunelles d'un gris orageux me sondent sans que je ne laisse rien transparaître de mes doutes et de mes peurs. Cet homme, aussi beau et agaçant soit-il, n'est pas pour moi. Il me serait trop facile de me perdre dans ses étreintes et d'en oublier mes responsabilités. Ma seule loyauté, je la dois à Sophia.

La vérité cachée derrière toutes ces excuses est simple. Je refuse de me laisser aller à tomber amoureuse d'un homme capable de me briser psychologiquement. Je ne reproduirai pas les erreurs de ma mère. Je n'y survivrais pas. Alors j'ignore la petite voix dans ma tête qui me susurre jour après jour que Mac n'est pas mon père et enterre profondément en moi la moindre amorce de sentiment.

Ses lèvres s'étirent sur ce demi-sourire qui me rend aussi folle qu'il m'exaspère et je m'oblige à détourner les yeux.

Cela fait trois ans que nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans la cour du club. Trois années qu'il a passées à essayer de se faufiler dans mon lit, mais également à se taper toutes les grognasses du coin. Dans quel monde vit-il pour croire qu'il est acceptable de se faire une brebis pour même pas deux heures plus tard faire les yeux doux à quelqu'un comme moi ?

À chaque fois qu'il m'approche, dominant et si plein de sex apeal... je me concentre sur cette colère qui m'anime et me permet de le tenir jour après jour à l'écart de mon lit.

— Arrête de m'ignorer, Wi'. On pourrait enterrer la hache de guerre pour quelques heures, non ?

À contrecoeur, je me tourne vers le sergent d'armes des Hells et me prendre en pleine gueule l'attrait irrésistible qu'il détient sur moi. Hisser le drapeau blanc avant mon départ ne me semble pas la meilleure des idées. Surtout pas après le baiser qu'il m'a volé quelques semaines plus tôt.

C'était l'une de ces soirées merdiques où rien ne va. La dernière piste suivie pour retrouver ma soeur n'avait rien donné et je voulais juste tout oublier pour quelques heures. Lui avait failli mourir en mission et venait tout juste de rentrer. Nous avions trop bu et sans que je ne sache comment, nous étions passés en l'espace d'une seconde de notre engueulade habituelle à un baiser torride qui m'a laissée pantelante. J'aurais pu très bien prendre les choses, si ce connard n'avait pas laissé cette pouf de Bonnie lui rouler une pelle seulement trente secondes plus tard.

— Ou tu pourrais aller te faire foutre. Pourquoi pas avec une de tes brebis galeuses ?

Mac grimace et avant que je ne puisse me détourner de lui et de sa belle gueule, il me retient par le poignet. Sa peau est chaude contre la mienne et je dois lutter contre moi-même pour ne pas me laisser aller aux fourmillements que ce simple contact fait naître en moi.

Hell WhispererOù les histoires vivent. Découvrez maintenant