Chapitre 6

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Mac

Comme chaque matin depuis mon enfance toute sauf idyllique, j'émerge de ma courte nuit bien avant que les premiers rayons de soleil ne percent le ciel.

Un mal de crâne intense me cisaille le crâne et me fait presque regretter tous les shots ingurgités la veille. « Presque » étant le mot le plus important de la phrase. Il me suffit de revoir Racer enlacer Wi' pour que la jalousie menace de m'étouffer à nouveau. Au moins l'alcool m'a-t-il permis d'embrumer suffisamment mes pensées pour m'empêcher d'envoyer dans l'arène le frère de Goldie le jour même de son union avec Nash. C'est pourtant pas l'envie qui manquait...

Mes paupières sont lourdes et comme ensablées quand j'essaie de les ouvrir. Mais ce qui me fait grogner de plus belle, c'est bel et bien le petit gémissement à mes côtés.

— Merde !

Tentant d'ignorer le marteau-piqueur qui me ravage le cerveau, je tourne la tête vers la fille dont je n'ai malheureusement aucun souvenir. Ma matinée ne s'arrange pas quand le visage groggy de Bonnie apparaît devant moi.

Je jure copieusement en sautant hors du lit, mais la tête me tourne tellement qu'il me faut une minute pour retrouver mon équilibre. Cette fois-ci, j'ai royalement merdé ! Si Widow apprend ma petite incartade, jamais elle ne me la pardonnera.

Je ramasse la mini robe de la brebis alors qu'elle se réveille à son tour. Elle bâille et s'étire. Ses seins en silicone se tendent vers moi, mais au lieu de m'exciter, cela m'agace au plus haut point. Aucune chance que je lui laisse croire qu'elle a la moindre importance pour moi en me montrant gentil. Avec les filles comme elle, ça finit toujours mal. Alors pour toute réponse je lui balance son vêtement à la tête et grogne :

— Dégage.

Nash n'aura qu'à me sermonner plus tard sur la bonne manière de traiter les filles du club. Pour le moment la seule chose qui m'importe c'est qu'elle dégage son petit cul de mon pieu le plus vite possible. La nausée me fout l'estomac à l'envers et je dois fournir un effort considérable pour ne pas vomir. L'alcool n'en est pas le seul responsable... Pourquoi faut-il toujours que je réagisse comme ça ? Pourquoi faut-il toujours que je blesse les gens auxquels je tiens toujours plus fort qu'ils ne me blessent ? Jamais je n'aurais dû toucher à Bonnie et je n'ai aucun doute sur le fait que mon dégout de moi-même se reflète sur mon visage.

Le plus triste là-dedans, c'est qu'elle ne se vexe même pas. Tout sourire, elle prend le temps de remettre son string minimaliste et de m'envoyer un clin d'oeil avant d'enfin prendre la porte toujours à moitié nue.

Je devrais la plaindre... Probablement me sentir coupable de l'avoir utilisée pour atténuer ma jalousie maladive, mais ce n'est pas le cas. Je suis sûrement le plus gros enfoiré ayant foulé cette putain de Terre, mais je n'en ai rien à foutre. La seule personne qui a de l'importance, c'est elle. Widow. La fille qui m'a volé mon coeur à la seconde où je l'ai vu sur ce trottoir.

Une fois seul, je me laisse tomber sur mon lit et prends ma tête entre mes mains. Paupières fermées, je me demande comment j'en suis arrivé là. Amoureux d'une fille qui ne veut pas me céder ne serait-ce qu'un millimètre de terrain. Je ne suis pas con, je sais qu'elle me cache de nombreux secrets. Des secrets qui l'empèchent de s'ouvrir entièrement aux membres du club. Éléa et Racer en savent plus que moi et ça me fait royalement chier.

Trois petits coups sont frappés à ma porte et j'égraine un nouveau chapelet de jurons.

— Ouais ?

Ma porte s'entrouvre et la tête de Hawks apparaît dans l'embrasure.

— Tu viens courir, mec ?

Un nouveau haut-le-coeur ne suffit pas à me faire garder la chambre un peu plus longtemps.

Hell WhispererOù les histoires vivent. Découvrez maintenant