Comment une princesse à pu se retrouver du jour au lendemain à vivre dans la forêt pour tenter de survivre ?
Kenna n'a pas eu le choix, elle est partie pour sa sécurité.
Elle a préféré laisser son statut au château pour laisser place à la pauvreté.
...
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Je suis en train de marcher dans les bois sur un axe principal alors que mon estomac me fait de plus en plus mal.
Depuis une semaine, je n'ai presque rien manger, mon arc étant resté au château je n'ai plus d'arme pour chasser et je refuse de tuer une bête a l'aide de mon poignard.
Je me suis donc nourri de fruit que j'ai pu trouver ou que j'ai malheureusement dû voler à un honnête homme qui transportait sa marchandise.
Ça fait aussi une semaine que je suis frigorifié, ma cape est restée dans la prison et il était hors de question que j'en vole une autre, la nourriture est déjà de trop.
Je ne sais plus quoi faire, est-ce qu'il est préférable que je reste caché ? Que je recommence à piller une dernière fois ? Que je me trouve un métier qui pourra me permettre de vivre honorablement, mais qui me rapprochera forcément de mes ennemies.
Parce que oui maintenant, je n'ai pas qu'un ennemi, mais toute une bande de chevalier et un roi.
Ça commence à faire beaucoup Kenna non ?
Je soupire épuisé et je viens me caler contre un arbre pour me reposer et passer mes mains autour de mes bras pour essayer de me réchauffer.
Je finis par m'endormir contre l'arbre en sentant un léger rayon de soleil sur ma peau.
Un bruit à mes côtés me sort doucement de mon sommeil et mes yeux s'ouvrent sur un lapin en train de fouiller dans les feuilles.
Mon estomac fait un drôle de bruit si bien que l'animal relève la tête vers moi et je le regarde.
J'approche ma main délicatement de lui et je souris quand il se laisse caresser, pas si sauvage que ça le petit lapin.
Au bout d'un moment, il se retourne et par en courant et je décide qu'il est temps pour moi de reprendre la route pour me conduire je ne sais où.
Après quelques heures de marche, je souris en voyant au loin, un tout petit village que je reconnais puisque j'ai déjà dormi ici à de nombreuses reprises.
«Désolé, je n'ai rien aujourd'hui » dis-je au mendiant qui se trouve au porte de l'unique place.
«Ce n'est pas grave Madame » me dit-il chaleureusement.
Mon regard se pose au loin sur la taverne et je reprends mes esprits, qui ne tente rien à rien.
Je passe le pas de la maison et je reconnais l'aubergiste et sa femme.
«Bonjour » dis-je.
Le couple me regarde sans me saluer et c'est souvent comme ça, tu n'as pas d'argent dans ce monde on te regarde mal jusqu'à ce que tu donnes une ou deux pièces.
«Je n'ai rien sur moi, j'aimerai seulement mang...» dis-je.
«Si tu n'as rien pour payer, dehors ! » me dit-elle.
«S'il-vous-plaît, ça fait une semaine qu... ».
«Dehors ! Tu reviendra nous voir quand tu auras de quoi nous payer » me dit l'aubergiste.
Je leur jette un beau regard noir et je quitte la taverne en claquant bien la porte derrière moi, bande de crapule.
Une fois dehors, je fixe le ciel qui nous dévoile de jolie nuances de rose et d'orange, la nuit va bientôt tomber.
«Eh toi ? » s'exclame une voix sur ma gauche.
Je tourne la tête et je vois un homme qui tient deux chevaux.
«Moi ? ».
«Tu vois quelqu'un d'autre peut-etre ? » dit-il sarcastiquement «Vient m'aider et je te filerai une pièce ».
«C'est demandé si gentiment » dis-je en levant les yeux au ciel.
Je me dirige vers lui et je viens caresser l'un des chevaux qui se trouve devant moi.
«En quoi puis-je vous aider ? ».
«Aide-moi à rentrer mes chevaux sous la grange, mon gamin aurait dû le faire, mais ce chenapan est introuvable. Enfin je suis persuadé qu'il est parti jouer avec le fils de la catin du coin ».
Je lâche un rictus qui se veut loin d'être amusant.
Comment peut-on traiter un être humain de la sorte.
«Bon alors tu m'aide ou pas, j'ai pas tout ton temps » dit-il.
«D'accord, mais je veux d'abord ma pièce ».
«Pour qui tu me prends ? » dit-il en riant «Commence par faire ce que je te demande sale souillon, on verra après ».
C'est regrettable de voir à quel point la faim, peut vous faire aider des personnes odieuses et ingrates.
Il me tends les lanières des deux chevaux et je viens les prendre en soufflant alors qu'il me désigne sa grange de la tête.
Je me mets en route pendant qu'il part chercher d'autre chevaux à lui.
«J'espère que votre maître va me payer » dis-je aux deux étalons.
Je range les deux animaux dans leur box et je viens retrouver l'homme pour l'aider dans sa tâche.
Une demi-heure plus tard, le soleil a laissé place à la lune et l'homme vient fermer sa grange derrière nous.
Il se retourne vers moi et me tend une pièce.
«Tu as fait du bon travail » dit-il.
«Vous dites ça parce que je suis une femme et que vous êtes étonné parce que je suis censé rester sagement dans une maison ? ».
«Mon Dieu, ce qu'il ne faut pas entendre » dit-il en partant et en me laissant seule.
«ET MERCI C'EST POUR LES CHIENS ».
L'homme ne se retourne même pas et je peste en me dirigeant vers la taverne.
Je ne sais pas combien en temps j'ai passé à ranger les chevaux, mais la taverne est maintenant rempli d'hommes venant se restaurer.
À peine ai-je passé le pas de la porte qu'un silence s'installe, je passe outre étant habitué et je me dirige vers le comptoir.
C'est toujours comme ça, quand je passe le pas d'une taverne ou autre endroit fréquenté principalement que par des hommes hors femme de, ou serveuse, les regards se posent sur moi, ce qui m'a déjà valu quelques frayeurs.
«Je peux avoir à manger maintenant ou ça serait trop vous demander ? » dis-je en claquant ma pièce sur le comptoir alors que le brouhaha reprend de plus belle.
L'aubergiste me méprise de la tête au pied pendant que sa femme récupère ma pièce non sans un regard noir.
«Avec ça tu ne peux que payer la soupe » me dit-elle.
«Vas pour la soupe ».
Elle n'a pas le temps de se retourner, que la taverne se plonge de nouveau dans un silence.
Quoi encore une femme vient de passer la porte, me dis-je à moi-même amusé.
Ma tête se tourne vers l'entrée de l'auberge et me sourire se fane immédiatement.
Voilà des personnes que je n'aurais jamais cru revoir, ou du moins pas si rapidement.
Quand des yeux azel rencontre les miens, je comprends qu'il est trop tard, le roi Arthur m'a bel et bien reconnu.