Je suis assise contre le mur, les yeux fermés alors que j'entends quelqu'un se positionner devant ma grille.
J'ai déposé ma cape en espérant qu'elle sèche en tout cas plus rapidement que mes affaires encore trempés.
J'ouvre les yeux et je tombe sur un des gardes qui me balance une assiette remplie de bouillie.
«Je n'en veux pas » dis-je.
«Tu as raison, même cette bouillie serait mieux servie à des porcs qu'à des femmes comme toi » dit-il en crachant à ses pieds.
«Pourquoi tant de haine ? » dis-je presque amusée.
«Si j'étais roi, je te ferais couper les mains ».
«Mais vu ton apparence tu ne l'es pas et tu ne le sera sans doute jamais » dis-je alors que je l'entends pester.
«Tout ce que je sais, c'est que j'ai plus de chance de finir sur le trône que toi » dit-il amusé «Notre roi ne sera pas clément avec toi, tu oses piller les nobles du coin, pour qui tu te prends espèce d'ingrate ».
«Tu ne connais certainement pas le besoin de survivre mon cher ami » dis-je en me levant.
«Tu peux faire la maline, tu seras certainement pendu dès demain matin ».
«Décapité, pendue il faudrait peut-être savoir » dis-je amusé alors qu'il me regarde comme si j'étais folle.
«Quel diable habites-tu sous tes haillons pour sourire ainsi face à la mort » dit-il alors que je m'approche de lui doucement en souriant alors qu'il recule contre le mur en face de moi.
«Le diable » dis-je d'une voix presque chuchotée alors qu'il me fixe horrifié et part immédiatement des caves tandis que je rigole.
Mes yeux se posent sur le bol de bouillie.
«Mêmes les porcs n'en voudraient pas » dis-je en donnant un coup de pied dedans, renversant le contenant.
Je finis par me rasseoir au fond du mur et j'attends qu'on vienne me chercher.
Je ne sais quel châtiment, il m'attend, mais je refuse de mourir ici.
Peut-être une heure plus tard, j'entends des bruits de pas et deux gardes se poser devant ma cellule.
«Nous allons te conduire devant notre roi » dit l'un alors que je me lève et approche d'eux pour qu'il puisse m'emmener.
Ils se regardent entre eux, certainement surpris de me voir aussi docile, mais rien se sert de faire la difficile.
Si je veux sortir, je dois d'abord trouver une sortie, qui sera en haut et non dans les caves.
Ils saisissent tous les deux mes avants-bras et je les laisse me conduire à travers le château, qui je dois l'avouer est un très beau palais.
Nous montons je ne sais combien d'escalier et nous finissons par arriver dans la salle du trône en surprenant une conversation.
«Tu devrais y aller Arthur, ça calmerait les ragots qui circulent au seins des villages et des royaumes » s'exclame un homme de dos possédant de long cheveux blanc ainsi qu'un chapeau.
Le soit disant roi est lui aussi de dos en train de fixer sa cour extérieur à travers l'une des fenêtres de la salle.
Cette dernière est éclairée par de nombreuses fenêtres et je dois dire que je n'avais jamais vu une pièce aussi lumineuse grâce à la lumière de dehors.
«Mon roi ? » s'exclame l'un des gardes alors que les deux personnes se retournent vers nous.
Je suis surprise en reconnaissant l'homme au cheveux long.
Il sourit en me voyant tandis que je fronce les sourcils.
C'est la deuxième fois que je rencontre cet homme.
La première c'était dans la forêt, je venais de quitter mon palais et si au début j'ai cru qu'il me voulait du mal, il n'en était rien.
Ce vieux sage, m'a appris plusieurs choses sur la forêt, sur les animaux et comment me mettre en sécurité.
Il m'a dit qu'il vivait dans une petite hutte et qu'il aimait rester caché et le voilà dans un palais.
L'un des gardes me secouent le bras et je le fixe alors qu'il me désigne le roi.
Je pose alors mes yeux sur lui, et je suis en face d'un homme d'une trentaine d'années, des cheveux mi-long brun et des yeux Azel.
Il me fixe autant que je le fixe, sous l'œil curieux du vieux homme de la forêt.
«C'est donc toi, la voleuse de la forêt ? » me demande-t-il.
«Non, je ne sais qui vous a raconté ça, mais il men... » dis-je alors qu'il me coupe.
Il s'approche de moi et me contemple de plus près alors que je pourrais presque sentir son souffle sur mon visage.
«Des yeux clairs, un pantalon, une chemise sale, une tresse et un arc » dit-il dans un sourire narquois.
«Tu m'as l'air futé, si futé que je savais que tu allais nous mentir » dit-il en repartent vers son trône «Alors je vais faire appel à deux de mes visiteurs, Gustave et Arnaud, tout deux dépouillés par une jeune femme».
«Faite les entrer » dit-il.
D'accord, maintenant je pense que je ne sortirai pas d'ici vivante.
Je vois les deux hommes entrer et je les reconnais tout de suite, il s'agit des deux hommes qui m'avaient gentiment donné à boire.
«Qu'on pille sur mes terres c'est une chose, mais qu'on vole mes sujets sans est une autre. Messieurs, s'agit-elle de cette femelle ? ».
Femelle ?
Les deux hommes posent leur regard sur moi avant de se regarder entre eux.
«Oui, c'est bien elle » dit l'un.
«Elle a piqué toutes nos bourses ».
Je lève les yeux au ciel, on dirait des enfants.
«Pour qui te prends-tu à voler mes sujets ? » dit-il en sortant son énorme épée devant moi.
Je n'avais jamais vu une épée aussi grande et lourde, j'imagine.
«Je t'ai posé une question » s'énerve le roi.
«La faim pousse à faire des choses regrettable n'est-ce pas ? » dis-je d'un ton presque sarcastique «Je m'excuse d'avoir dépouiller ses hommes et tous les autres. Bien voilà l'histoire qui se termine par des excuses contre ma liberté, tout va dans le meilleur des mondes»
Je l'entends rire, comme tous les hommes de la pièce qui finissent par en faire de même sauf l'homme de la forêt.
«C'est bien tenté » dit-il en pointant son épée contre moi «Mais demain dès l'aube, tu seras pendu ».
«Arthur » s'exclame le vieux homme «Ne laisse pas ta colère envers les femmes te faire prendre une décision inconsciente ».
Encore un blessé par une femme ?
«Inconsciente Merlin ? Elle a volé sur mes terres, elle doit être punie » dit-il en déviant légèrement son épée.
Kenna, c'est maintenant ou jamais.
Voilà le chapitre 3, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)
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La quête
Historical FictionComment une princesse à pu se retrouver du jour au lendemain à vivre dans la forêt pour tenter de survivre ? Kenna n'a pas eu le choix, elle est partie pour sa sécurité. Elle a préféré laisser son statut au château pour laisser place à la pauvreté. ...