Chapitre 66

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«Bonjour père »

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«Bonjour père ».

Je sens le regard de tout le monde sur moi, il faut dire que mon état laisse à desirer.

Je suis remplie de sang, j'ai peut-être un peu trop laissé agir ma colère.

Le cri de mon père se fait entendre dans la salle et me sort de mes pensées.

C'est sans aucune émotion que je viens balancer la tête d'Anne à ses pieds pendant qu'il pleure à chaude larme.

«Pathétique » dis-je.

Arthur vient vers moi et prend ma tête entre ses mains.

Je croise son regard inquiet et je me contente de lui faire un léger sourire.

«Ce n'est pas mon sang ».

Je me dégage de lui et je me poste devant mon père et sa tête à poupée.

«Non, c'est le sang d'Anne et de votre enfant. Je pense qu'il va falloir refaire le parquet de la chambre dopaze».

«Tu es un monstre ».

«Non, je dirais pas ça » dis-je en essayant d'enlever le sang sur mon visage «Je dirais simplement œil pour œil, dent pour dent non ? Vous n'êtes pas d'accord père ».

Il relève son regard vers moi et je me contente de lui sourire.

«Elle était persuadé que c'était un garçon, mais maintenant il ressemble plus à de la bouillie qu'autre chose ».

Il tente de se lever, mais je le pousse avec mon pied pour qu'il tombe en arrière avant que je brandisse mon épée que je viens poser sous son menton.

«Tu iras en enfer sale putain » dit-il en crachant à mes pieds.

«Oui, probablement mais en attendant j'aurais vécu le reste de ma vie heureuse et soulagé de vous savoir mort. Le spectacle vous plaît ? Vous êtes si crédule que vous n'avez rien vu venir alors que c'est votre propre fille qui a tout mis en place».

«Et je compte tout vous prendre, absolument tout à commencer par la femme que vous aimez et votre nouvel enfant. Ensuite je vous prendrai le royaume et je vais détruire ce château, il ne restera plus rien ».

«Mes hommes vont débarquer » hurle mon père.

«Si vos hommes sont aussi courageux que lui» dis-je en levant mon doigt vers le prêtre «Ça vous fera une humiliation en plus et bien sûr je vais vous tuer, me délecter de votre supplice parce que je compte bien me venger et surtout venger ma mère ».

«Laisse ta mère ou ell...».

«LA FERME ! ».

Je ravale mes sanglots comme je peux.

«Elle m'a tout avoué » dis-je en donnant un coup de pied dans la tête d'Anne «Je l'aurais sans doute épargné, mais après de telles révélations je ne pouvais pas, je ne pouvais plus ».

«Vous l'avez tué, comme si elle etait un parasite. Vous m'avez privé de ma mère parce que vous vouliez vivre votre amour au grand jour avec Anne alors que c'est déjà ce que vous faisiez ! ».

«On aurait dû te tuer en même temps ».

Je relève la tête vers le ciel en attendant cette phrase pour la deuxième fois de la journée.

«Vous auriez dû oui, parce que maintenant vous allez voir votre empire tomber» dis-je en me baissant à sa hauteur «La Carmélide cessera d'exister, elle deviendra la terre de Logres et toute son histoire s'éteindra avec vous. Plus jamais personne n'entendra parler de ce royaume et ce château va en faire pareil, il va être réduit à sang ».

«Non» dit-il dans un souffle.

Je me relève et je viens me positionner au-dessus de lui avec mon épée posé sur son abdomen.

«Ne fais pas ça, tu es ma fille Ahkenna » dit-il alors que je secoue la tête.

«Non,je ne le suis plus depuis que vous m'avez donné à Méléagant ».

J'essaie d'appuyer sur mon épée, mais je n'y arrive pas.

Pourtant je devrais, il a tué ma mère, m'a forcé à me fiancer, m'a répudié, m'a humilié et j'en passe.

Avec Anne c'était plus simple, elle n'est pas ma famille, elle avait pris le rôle de ma mère et a participé à son meurtre.

Une fois, mon père mort, la Carmélide disparu, je sais que j'irai mieux parce que mes problèmes appartiendront toujours dorénavant au passé.

Je repose le regard sur mon père, qui sourit en voyant que j'ai du mal à franchir la dernier étape qui le séparera de la vie.

Je finis par donner un coup dans l'épée aidé par une force supérieur, qui n'est autre que la poigne d'Arthur qui se trouve sur la mienne.

Son regard trouve le mien qui est bercé par une pluie de larme.

Je retire l'épée et je viens la renfoncer une deuxième fois dans le cœur.

«Ce coup là, il est pour ma mère ».

Je regarde mon père s'éteindre petit à petit alors qu'il tient la tête d'Anne contre son corps.

Une fois qu'il rend son dernier souffle, mes genoux me lâchent et je viens m'écrouler sur le sol en lâchant les plus gros sanglots de ma vie.

«C'est fini » me dit Arthur en venant m'enlacer alors que je m'accroche à lui comme si c'était ma bouée de sauvetage en pleine mer.

«Tout est fini»

Il répète cette phrase à de nombreuses reprises en déposant des baisers sur mon crâne tout en me berçant.

«Je veux rentrer» dis-je.

«On va rentrer »

Il se détache de moi et m'aide à me relever alors que je sens le regard de tous les hommes sur moi.

Mon regard se pose sur l'homme d'église, toujours au sol et nu.

«Tuez-le ».

«Je m'en charge avec plaisir ma reine » me dit Gauvain qui vient le tuer en très peu de temps sous les gémissements du prêtre.

Je viens sortir de la salle du trône après avoir récupéré la couronne, la tête haute et je descends en bas suivis des soldats.

J'arrive rapidement dans la cour extérieure et je me dépêche pour venir descendre le pont-levi.

Je prends la direction des remparts et une fois en haut et devant tous mes soldats, je viens lever la couronne en l'air sous leur hurlement de joie et les applaudissements.

Arthur a mes côtés prend ma main libre et me sourit.

«Je suis fière de toi».

« À défaut de casser ce moment historique, je tiens à te dire Kenna que jamais ouh non jamais je serais ton ennemi».

Je lâche un rire et Gauvain vient me sourire pendant que je rigole à cœur joie.

«Quel mauviette » s'exclame Caradoc.

Tout est enfin fini.

Voilà le chapitre 66, j'espère qu'il vous a plu ?

J'attends vos retours avec impatience :)

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