Face à face

Chapitre 38 : Aveu

Calliope

Éreintée, je traîne les pieds en remontant l'allée de ma maison. Un bref coup d'œil en arrière me permet de voir que Newton n'est pas encore chez lui, ce qui me laisse un peu de répit avant d'aller le retrouver.

La journée m'a épuisée. Entre mon réveil tumultueux, ma garde interminable et les longues minutes passées avec Josh pour qu'il m'enseigne les règles d'or du cerveau masculin.

En clair, nous avons passé la majeure partie du temps à échanger des questions-réponses sur nos « relations » respectives, si tant est que l'on puisse appeler cela des relations.

Il est heureux lorsqu'il passe du temps avec Jace, mais il ne veut pas précipiter les choses, alors il ne préfère pas se prononcer « en couple » pour le moment. Quant à moi, j'aimerais bien justement accélérer les choses avec Newton.

D'habitude, je serais plus du genre à y aller en douceur, tout comme mon ami, mais je crois que nous avons dépassé ce cap depuis longtemps. Après tout, nous avons déjà été dans une relation amoureuse tous les deux. Cela ne devrait pas être si compliqué aujourd'hui malgré nos vies parfois insensées.

Josh a tout de même pris le temps de m'enseigner une ou deux choses. Principalement le fait que, pour faire parler un homme, rien de mieux qu'une partie de jambes en l'air. Facile à dire quand le destin semble décidé à ne pas me laisser aller si loin.

J'ai envie de retrouver cette flamme, ce lien indéfectible qui nous unissait. J'ai osé dire à Josh que j'avais envie de Newton. Cet idiot s'est marré en répliquant qu'il n'était pas étonné que j'aie hâte de balayer les toiles d'araignées là-dessous.

Bien que j'aurais dû être gênée, cela m'a seulement fait beaucoup de bien de pouvoir lui en parler aussi ouvertement.

Tandis que je grimpe dans ma chambre, un SMS fait vibrer mon téléphone.

Josh : Tu diras bonjour (ou au revoir) à Marguerite de ma part.

J'explose de rire en secouant la tête.

Marguerite est le nom qu'il a donné à l'araignée qui doit, selon lui, se trouver dans mon vagin. Oui, mon ami a beaucoup d'imagination...

Avant même que je n'aie le temps de répondre, un deuxième message arrive :

Josh : Sans blague, Cal, essaie surtout de ne pas te prendre la tête et de t'éclater. J'ai vu que tu en es capable, avec ou sans alcool. Et oui, je parle bien de cette nana que tu as galochée à la soirée !! Newton tient à toi au moins autant que tu tiens à lui, j'en suis certain. Et tu ne devrais pas en douter.

Les cœurs qu'il ajoute à la fin de son message gonflent le mien d'amour. Ses paroles rassurantes et ses conseils précieux me confirment que je fais le bon choix.

Je lui ai fait part de mes doutes quant aux sentiments que j'éprouvais pour Newton. Il m'a rappelé que nous avions été dans la situation opposée au lycée et qu'il m'avait simplement fallu un peu plus de temps pour me lancer.

La différence aujourd'hui est que l'amour ne m'a jamais quitté. Même s'il ne s'éveillait pas au grand jour pour ne pas me briser davantage, il était bien là, enfoui sous toute la haine que j'éprouvais. J'ai décidé de le faire éclater alors que Newton, lui, a choisi de le laisser planqué.

Son présent m'a fait comprendre qu'il n'avait pas besoin de le prononcer pour l'éprouver, mais j'ai besoin qu'il le clame haut et fort. Est-ce un besoin viscéral d'affection ou simplement la nécessité de l'entendre pour le croire ? Rien n'est clair dans mon esprit, mais c'est ce qu'il me faut.