Chapitre 42 : dernières préparations

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Arslàn

J'emmenai Sorèn et Absalón qui me suivirent en silence dans les couloirs et les escaliers menant à ma chambre.

Ils ne se regardaient pas et gardaient de la distance entre eux. J'ouvrais ma porte puis la faisant glisser avec force pour bien la rendre hermétique avant d'exploser :

« Dites-moi que je n'ai pas halluciné et que j'ai bien lu la situation par pitié ! »

Absalón lâcha enfin la pression et ricana avant d'enfin prendre la parole sur le sujet.

« Honnêtement, avant tout ça Shebolleh était loin d'être un ami. Mais il était toujours si digne et hautain, stoïque même ! Aucune émotion ne filtrait jamais sur son visage lors des conseils de la ville ! Je croyais honnêtement qu'il était né sans émotion. Mais le voir se décomposer, livide, les pupilles dilatées de concupiscence et se rendant compte qu'il le désirait, alors que ton ami était en train de lui dire d'aller baiser... par les dieux, c'était épique... »

Il gloussa tandis que Sorèn continua à se moquer :

« Et Solgar, toujours à traîner dans les maisons closes qui me soutenait que jamais ô grand jamais il n'aimerait le physique d'un natif, que ce n'était pas son type d'homme et surtout, que l'amour c'était surfait et que je verrais la chute de Scellæon avant de le voir avoir un coup de foudre pour qui que ce soit ! Et lui, qui ne s'inquiète en général que de lui-même et de nous ses amis, en train de chercher des solutions pour un inconnu rencontré le matin même, même pas capable de voir que son anatomie réagissait plus vite que son cerveau ... je pense que je vais pouvoir le taquiner des années là-dessus ! »

Sorèn regarda Absalón et tous deux explosèrent dans un fou-rire communicatif, et je gloussais, incapable de me retenir à leur suite :

« Donc je n'ai pas rêvé. Il n'y avait donc que lui qui ne se rendait pas compte des signaux que Shebolleh lui envoyait ... »

Les voir rire ensemble me donna chaud au coeur d'une manière que je n'aurais pu expliquer : ce n'était ni une trève, ni un accord mais c'était le signe d'un début de quelque chose, et qu'ils étaient capable de s'entendre. Et puis, ça me faisait plaisir pour Solgar et le Maistre Shebolleh, même si cela devait être éphémère. J'espérai qu'il ne serait pas aveugle longtemps et me promettais de ne pas être indiscret quand je les verrais.

Je m'installais sur un des poufs de ma chambre en attendant avec Absalón que Sorèn ait pris une douche rapide. Il s'habilla avec hâte, puis ils discutèrent un moment tactique et signaux, pour être certains d'avoir les mêmes codes et se comprendre même de loin. Ils se mirent d'accord pour accorder leur gestuelle puis, voyant que Sorèn avait du mal à garder les yeux ouverts, nous nous éclipsâmes pour le laisser se reposer un peu.

Absalón décida d'aller s'entraîner un peu, me demandant de l'accompagner au moins au début pour que je m'améliore. Je n'avais plus peur des lames comme au début, c'était toujours un progrès. Par contre le reste, c'était certain que je n'étais pas né pour être Jedi. Lui m'affirmait que j'été doué et que je me renforçai de fois en fois. J'avais du mal à le croire mais je m'étais promis d'être plus indulgent envers moi même. J'avais une peur bleue d'être mis de côté lors de la mission mais j'avais aussi la même crainte à l'idée d'aller délivrer Astríon avec eux. Et si j'étais un poids au lieu d'être un atout ? Et si je les freinais ? Et si je les mettais en danger ? Et si je mourrais? J'eu la soudaine envie de me réfugier dans les bras de Zrìeg sur la fourrure devant l'âtre crépitant, sa voix ronronnante me rassurant et anesthésiant mes angoisses. Je secouai la tête pour faire fuir les pensées parasites et escomptai qu'il était à l'abri et confortablement installé.

Isekai : Éveil sur GenoëOù les histoires vivent. Découvrez maintenant