Isekai : Éveil sur Genoë

Chapitre 49 : embrasement

Astríon

J'effleurai sa peau douce du bout des doigts tout en l'embrassant. On m'avait affirmé plus que souvent que les hybrides étaient connus comme des partenaires sexuels extraordinaires du fait de leurs différences physiques, mais je dois dire que je n'y avais jamais goûté auparavant. Non pas que je ne croyais pas Solgar ou mes autres sources d'information : je n'avais pas envie que l'on voit un des fils du Haut-Prince dans une maison close, ou batifolant avec nos gardes ou nos serviteurs. Certains des hommes d'armes de mon frère cadet étaient des hybrides, et ils étaient extraordinairement doués dans le domaine des armes. J'aurais pu essayer ... mais je n'avais tout simplement pas eu l'occasion de goûter à un homme de cette trempe, cantonné aux même natifs résidants au palais, qu'il m'arrivait même de partager avec Oríon dans des orgies débridées à l'abri des regards. Et je ne regrettai pas avoir attendu. Découvrir la douceur de la chair d'Arslàn, entendre ses soupirs de plaisir valaient l'attente. Car oui, les arcaisils ne soupiraient quasiment pas, et s'ils le faisaient, c'était sans un bruit. J'adorais entendre cela de lui. Je fis quelques arabesques et descendis jusqu'au bas de son dos puis traçai une ligne de mon doigt dans son sillon. Il haleta et rompit notre baiser, visiblement embarrassé :

— « Astríon, arrête, il faut que je t'avoue quelque chose ! «

Un silence s'imposa entre nous. J'étais intrigué par son soudain élan du coeur. Il ne me fit pas attendre en annonçant :

– « ... je ne l'ai jamais fait... »

J'eus du mal à comprendre. Il n'avait jamais couché avec personne ? N'avait-il pas en quelque sorte appartenu à Urío avant que je l'emmène avec moi ? Je lui fis part de mes réflexions avec autant de tact que je le pus, mais il cacha son visage entre ses mains, visiblement gêné :

« Oui il m'a touché... mais jamais à cet endroit et jamais plus qu'avec ses mains ... je sais que tu le hais mais pour sa défense il n'y a rien eu entre lui et moi car il a respecté le fait que je n'en avais pas envie. Il ne m'a donc pas forcé à coucher avec lui. Je ne l'ai jamais fait dans mon monde d'origine non plus. Mes parents avaient pour habitude de régenter ma vie, et cela m'avait complètement inhibé. Mon seul petit ami c'était ma main, en gros... »

Même dans ce genre de situation, il arrivait à faire de l'auto-dérision. Son aveu étira les commissures de mes lèvres. J'adorais cette partie de lui. Ce moment où il arrivait à passer outre ses faiblesses et en rire. En tout cas, Urío remontait un peu dans mon estime, moi qui le pensais être l'exemple même de la façon déplorable de traiter les hybrides sur Scellæon... eh bien, ce n'était pas le cas. J'eus l'impression qu'un poids s'ôtait de ma conscience et que ma jalousie, que je ne pensais pas avoir à son encontre, s'allégeait grandement. Je me découvrais possessif envers lui. Je notais cela dans un coin de mon esprit pour ne pas devenir étouffant et stupide. Righel était comme ça et j'avais toujours prié pour ne pas devenir comme lui. En attendant, il fallait être concret et je devais rassurer mon amant. Quelle importance cela avait-il qu'il soit débutant ou pas ? Il était mien, il était dans mes bras, et il me désirait. Pour cela, il était parfait.

–« Allons ma caille » commençais-je, sachant pertinemment que ce surnom l'énervait. « Je vais t'apprendre et tu verras, tu vas tellement aimer que tu ne regretteras pas de m'avoir fait confiance. »

Il découvrit ses superbes prunelles de jade humides d'émotion, glissa son front contre le haut de mon épaule et murmura :

« OK ... mais je ne suis pas ta caille. »

Je gloussai en entendant sa réponse, que j'avais cherchée. L'ombre d'une pensée néfaste me traversa l'esprit. Il fallait que je m'assure d'une chose, et je savais que sa réponse ne serait pas forcément plaisante :