Chapitre 9 : rencontre avec Luocha

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Lorsque je me réveillai, je pris un moment pour retrouver la mémoire des évènements récents. J'étais complètement confus, et ma tête bourdonnait. J'avais une sorte de migraine peu intense. J'étais nu dans un lit immense et défait, le corps caressé par la lumière de platine et le vent léger et frais qui passait par la fenêtre ouverte. A côté de là où je dormais avait été dressée une petite table basse avec de l'eau, des sortes de fruits et du pain.

Me remémorant la fin de la nuit, j'en vins à réaliser où je devais être. Je mangeai avec parcimonie en touchant légèrement la bosse à la base de mes cheveux. Elle semblait être soudée à moi, comme un implant. Je fis une grimace en me souvenant de l'espèce de liane intrusive et technologique que j'avais enlevée plus tôt, et je n'étais pas prêt à ressentir à nouveau une telle douleur ... surtout que selon Absalón, s'était censé être un traducteur bizarroïde magique. Magique ... il était sérieux ? En tout cas, la douleur de mon postérieur était passée, et à part ma tête et mon cou, je n'avais mal qu'aux points de pression où ce bâtard m'avait tenu pour m'implanter son engin dans la nuque. Il avait une force surhumaine, ça je l'avais déjà remarqué. Il savait se faire obéir de grès ou de force, et il ne me semblait pas être une bonne idée de le courroucer dans l'avenir, si je voulais en avoir un.

Je regardais par la fenêtre. Rien ne semblait être plus sérieux que ce monde étrange. J'avais été enlevé, séquestré, transformé, j'avais échappé à un massacre et j'avais été sauvé pour devoir accepter d'être l'esclave d'un homme plus qu'énigmatique. J'avais l'impression d'avoir tiré la mauvaise pioche dans « le Monde de Narnia » version trash.

J'entendis des sons au loin, des voix qui semblaient en conflit. Ce n'était pas mon problème. Je n'avais pas l'intention de me jeter dans une conversation qui n'était pas la mienne alors que je tenais à peine sur mes jambes.

Par contre j'étais nu, et ce lit était bien trop grand pour y avoir dormi seul... J'espérais que personne n'avait passé la nuit avec moi dans cette couche. Le drap était froissé à ma droite. Soit j'avais bougé, soit mes voeux étaient inutiles.  Le matelas où j'étais était posé au sol sur un cadre de bois sculpté, comme un futon japonais. Je n'avais pas vu un truc monté sur des pieds hauts depuis mon arrivée ici, à part ces foutues couchettes où j'avais été attaché. J'inspectai la pièce. Elle était immense, claire, aux meubles luxueux et bas. Un valet en bois plus loin accueillait des vêtements pliés. Tournés pour être vus du lit, ils étaient une invitation à les porter. Je prenais le temps de me camper sur mes jambes pour aller les prendre, surveillant que les voix ne s'approchaient pas tandis que j'effectuai ma manœuvre.

Une fois l'effort fourni, je tentais de comprendre comment enfiler tout ca. On aurait dit des vêtements entre Star Wars et Prince of Persia, option elfes du Gandar. Ok je devrais m'en tirer ... que la Force soit avec Moi ! Je grimaçai à ma propre connerie. J'en tenais quand même une sacré couche ...

Une fois vêtu grossièrement, je finissais à peine ma collation quand la porte s'ouvrit brutalement. Les voix ne s'étant pas approchées à un seul moment lors de ma surveillance, je sursautai et me retrouvai face à Absalón et une autre personne qui semblait légèrement plus âgée.

Je fixai Absalón, qui était un pas derrière celui plus âgé ... je rêvai ou il venait de me sourire et me faire un clin d'oeil ?!? L'autre homme à l'apparence plus sévère se tourna vers Absalón.

« Donc, c'est lui. »

Ma tête bourdonna. Je n'étais pas sûr de comprendre ce qu'il disait ... j'avais à la fois entendu distinctement que cette était langue incompréhensible, pourtant j'avais saisi ce qu'il disait. Cela me fila la vertige et j'eu un mouvement de recul, tout en me sécurisant, m'empêchant de chuter en mettant une main derrière moi. C'était une sensation étrange, Néanmoins, j'étais certain de pouvoir m'y habituer.

Je me remémorai la conversation d'il y a quelques heures, où l'elfe-vampire ... comment avait dit l'humain transformé ? Arcaísil ? ... ca me gonflait de devoir passer par ces étapes d'assimilation, mais j'allais devoir attendre que les effets secondaires de ce truc magique passent. De plus, je n'avais pas l'intention de crever après tous ces efforts, alors j'allais serrer les fesses et être courageux. Très courageux. Du genre à jouer le jeu, alors que je n'avais franchement pas envie de le faire. Je glissai du lit au sol en me mettant à genoux, baissant la tête. Je pensais intérieurement, sale vieux con d'esclavagiste ! Voilà, comme ça, c'était mieux. Soumis à l'esprit libre !

Il glissa vers moi d'un pas léger, se baissant vers moi mais me surplombant.

« Je me nomme Absalón Luocha, je suis le père de ton daha et tu es dans ma demeure. Ici les esclaves ne s'agenouillent pas, nous faisons en sorte que tout le monde collabore pour le bien de tous. Bien sûr cela exclut les visites extérieures mais je suis sûr que tu sauras te montrer aussi raisonnable vu que ce que tu viens de démontrer. Bienvenue... »

Il se tourna vers son fils.

« Urío, tu ... »

Il chercha ses mots.

« Tu vas le faire baptiser rapidement, n'est-ce pas ? J'y tiens ... il doit recevoir un nom au Temple. Tu sais à quel point je suis pieu. Il nous faudra ensuite l'inscrire sur le badge d'identification que t'a fourni Tsahín. Ce petit est très beau, ton ami à du goût. Je suis heureux qu'il ait pu te faire changer d'avis.»

Je comprenais le sous entendu et j'avais envie de ruer dans les brancards. Je me retenais par je ne sais quel miracle. Mon connard de daha, loin de démentir, s'avança vers moi. Il me releva avec sa force de titan et m'aida à m'assoir sur le lit à nouveau, tout en continuant la conversation qu'il avait avec son père. Ok pas si connard que ça, il avait plein de défauts mais pas celui d'être un rustre en me laissant prostré et dans une position de soumission. Je le remerciai de son aide à voix basse.

« Avec le Conseil à préparer, je n'ai pris le temps de rien avec lui. Tsahìn me l'avait offert il y a de cela un demi cycle, mais je n'ai pris sur moi que de le ramener ce matin. Je devais me concentrer sur cette tâche que vous m'aviez confiée avant de penser à moi. J'ai ensuite été le chercher en sortant des lieux de la réunion. Je l'ai pris avec moi pour en profiter un peu et malheureusement comme je vous l'ai dit, je ne m'attendais pas à tomber sur un massacre et un quartier sous surveillance, alors que c'était une zone que j'avais évité à l'aller. Les gardes nous ont surpris près des murs d'enceinte de la demeure, et je me suis réfugié à nouveau chez Tsahín, où nous avons passé la nuit... »

Cet homme mentait éhontément à son père, et cela sans sourciller, J'étais estomaqué par ses capacités. Il allait falloir que je me méfie de ce beau parleur !

« Je vais l'emmener au Temple et préparer son baptême aujourd'hui même, maintenant que vous avez géré la Garde Princière. Je vous remercie de votre aide. Je comprends que la situation nécessitait d'être prudent mais c'était un excès de zèle. Je suis un citoyen respectable ... et je promets d'être plus prudent à l'avenir.»

Le père acquiesça de la tête et sorti en lui indiquant qu'il comptait sur lui pour finaliser mon arrivée ici. Il claqua la porte sans force, nous laissant seuls.

Isekai : Éveil sur GenoëOù les histoires vivent. Découvrez maintenant