Chapitre 23 : l'auberge

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Arslàn

Après avoir quitté le souk de la ville précédente, je ne pensais pas me retrouver dans une ambiance Neo-Shangaï. Et je ne parlais pas de la ville avec les buildings, mais celle ancestrale comme dans les films Netflix avec les acteurs en robe de chambre. Heureusement, aucun chat avec la patte qui bouge en vue ...

Je devais quand même avouer que c'était franchement joli dans le coin, et qu'ils avaient bon goût. L'endroit semblait riche avec ses portes rondes en bois riche et ses murs blancs mat. De jolis lampions rouges brillaient au dessus de nos têtes, même en plein jour. J'observais du coin de l'oeil la foule et l'architecture, veillant à ne pas trop me faire remarquer, puisque le destin avait décidé que je tomberais toujours sur des mecs qui avaient pris option ninja au bac.

J'essayais de ne pas me retourner surtout pour ne pas croiser son regard. Après avoir passé une magnifique fontaine ornée de dragons crachant de l'eau où j'avais cru distinguer des hybrides comme moi, je sentis la braise de ses yeux posés sur ma nuque. Je me mis à mordre ma lèvre en essayant de garder mon sang-froid. Il avait posé sa main chaude dans mon dos et j'avais frémis intérieurement. Ce maudit assassin était beaucoup trop sexy pour mon propre bien. J'aurais dû le détester d'avoir tué Absalón, de m'avoir emmené sans réellement s'encombrer de mes propres choix - même si ok il n'avait pas tord je n'allais pas volontairement choisir la mort - et de m'avoir ôté un peu plus de mon innocence. J'avais déjà vu la mort de près à mon réveil dans ce monde, mais là elle touchait un homme dont j'avais partagé une relative intimité. J'aurais dû réagir, faire quelque chose pour essayer de le sauver... et je m'en voulais.  mais à la réflexion, contrairement à sa proie, le Prince m'avait traité avec respect voire tendresse depuis le début. Il ne m'avait jamais menacé de mort lui. Il montrait le même respect en s'adressant à ses deux compagnons, et dans ses actions aussi, et ceux-ci se permettaient de plaisanter avec lui sans rien craindre de lui.

Sorèn pris la parole, et m'indiqua que nous allions passer les deux prochaines nuits dans l'auberge au bout de la ruelle qui était sur la gauche de la rue que nous empruntions. Personnellement, j'aurais cru que ce qui était au bout de cette impasse à gauche était un temple. J'avais pas mal de progrès à faire en lore Genoë, et la première serait sûrement de ne pas prendre les lieux comme acquis ... nous empruntâmes le passage pour nous rendre à l'entrée du lieu.

L'auberge se tenait majestueusement derrière un portail en forme de cercle fermé par une porte, encadré de bois sombre finement sculpté. En passant ce seuil unique, nous pénétrâmes dans un petit jardin de pierres et de mousse, soigneusement arrangé. De grandes pierres plates formaient un chemin droit, menant vers l'entrée du lieu à travers une verdure maîtrisée et harmonieuse. Des lanternes en pierre finement sculptées étaient dispersées çà et là. Je ne pensais pas qu'une ville aussi imposante puisse contenir une auberge aussi somptueuse dotée d'un jardin, mais celui-ci s'étalait entre les autres maisons environnantes avec harmonie, s'imbriquant sinueusement pour utiliser au mieux l'espace.

La demeure elle-même, bâtie de plain-pied, possédait des murs en crépis et pierres blanches et des toits en tuiles courbées, comme toutes les maisons de la ville. Une large porte coulissante ouverte et accueillante nous faisait face. Nous entrâmes en montant les quelques marches de bois qui menaient au porche et au hall. Je fus le seul à faire grincer le parquet sous mes pieds, ce qui me frustra.

Nous nous déchaussâmes dans le sas et avançâmes dans le hall de l'auberge. Le parquet sombre sous mes pieds était frais et doux. Il devait être fraichement ciré car il était brillant. Des étagères en bois brun, abondamment décorées de volutes, bordaient les murs et exhibaient divers objets. Des paravents ornés de motifs floraux délimitaient les espaces et ajoutaient à l'intimité de l'endroit. Les tons foncés des essences de l'ameublement qui était ustré par le temps imprégnaient l'atmosphère et  donnaient au lieu une impression d'ancienneté. Des lanternes de papier dardant une lumière douce, étaient suspendues au plafond. Elles projetaient des ombres ondulantes sur les murs, et mon coeur s'affola un instant avec l'impression que quelque chose n'allait pas. L'odeur suave de l'encens flottait dans l'air, mêlée à des effluves de cire cirée et de bois poli. Al'extrémité du hall que nous traversions, nous aperçûmes le comptoir de réception.

Isekai : Éveil sur GenoëOù les histoires vivent. Découvrez maintenant