Chapitre 43 : chaos de flammes

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Arslàn

Je pénétrai dans la chapelle après avoir traversé la bibliothèque. Elle était petite en effet, de quoi accueillir une dizaine de personnes tout au plus. Sous mes pieds, le parquet en bois sombre craqua.Je levais les yeux pour admirer les vitraux. La lumière du second soleil commençait à percer à travers le verre coloré, projetant une mosaïque vibrante de couleurs sur les murs de pierre. La plupart des lieux de culte me faisaient penser à des temples shintos mais cet endroit me rendis nostalgique des vieilles églises françaises de mon enfance. Je n'aimais pas être forcé à y aller, mais j'avais toujours adoré l'ambiance qui s'en dégageait.

À l'intérieur de chaque arche oblongue, un des sept dieux était représenté. Chaque vitrail avait le sien. Je les connaissais maintenant, et m'obligeai à répéter mes leçons apprises avant mon baptême.

Le premier dieu, Mithridat, régnait sur le jour, l'art de la guerre et la maîtrise des armes. Il était devant moi et dépeint comme un guerrier imposant, vêtu d'une armure dorée et brandissant une épée flamboyante. Le second soleil, Berelgeuse, l'englobait comme une aura. Ses yeux améthyste brillaient d'une détermination farouche, et son visage exprimait la sagesse d'un stratège chevronné.

À côté de lui, Schadgnar était dans un vitrail ou le blanc dominait. Dieu de la lumière vive, du premier soleil Cappella qui avait été placé à droite de sa tête, et la droiture. Il apparaissait sous la forme d'un elfe gris majestueux, drapé d'une cape argentée qui scintillait comme la lune. Une aura de lumière éclatante émanait de lui, et sa posture droite et fière symbolisait certainement l'intégrité et la justice.

Le troisième dieu, Ohm, incarnait à la fois la terreur et la protection. Il était représenté comme une figure massive et imposante, avec des traits sévères et protecteurs. Sa musculature était accentuée par une armure sombre, et il tenait un bouclier énorme avec des yeux, prêt à défendre ceux qui en avaient besoin tout en terrifiant les ennemis.

Laorys, le quatrième dieu, celui qui me semblait être un sacré coquin car il était prié par les prostitués, était dans tous les tons de vert. Un arbre où des cocons pendaient était illustré sur le vitrail, et il l'enlaçait de ses bras. Son image montrait un elfe fin souriant et malicieux au visage langoureux. Ses yeux pétillants de malice et son expression espiègle incarnaient la joie de vivre et l'abondance.

Le cinquième dieu, Takkih, incarnait la chair, les espèces de ce monde, les éléments et la première lune, Moone, dont le cercle rose reposait sur son épaule. Il était brossé avec une sensualité naturelle, entouré de créatures diverses et d'éléments naturels comme des fleurs, des animaux et des cascades d'eau. Ses traits doux et bienveillants irradiaient une chaleur presque maternelle, si le concept existait ici.

Vezhran, le sixième dieu, était le seigneur des Ailes, de la folie, de la musique, de la danse et de la seconde lune, Perse. Il avait un oeil fermé et un oeil ouvert, avec des ailes déployées derrière lui et des notes de musique flottant autour de lui. Ses vêtements colorés et ses yeux brillants exprimaient une folie créatrice et une joie exubérante.

Le dernier et septième dieu, Bàlan, maître de la parole, de la ruse et de l'apparence, était voilé. Son alcôve était drapée de lourdes tentures noires, un voile épais cachant toute indication de forme ou de détail. Bien que sa figure soit cachée, des illusions subtiles et des formes changeantes pouvaient être perçues à travers les tentures, suggérant sa nature énigmatique et rusée.

Les rayons de Bérelgeuse, que les natifs appelaient rarement par son nom mais le désignaient comme « second astre »,pénétraient maintenant les vitres colorées, illuminant la chapelle d'une lumière chaude et apaisante. Je pris place sur un des coussins luxueusement brodés disposés çà et là sur le sol, où se reflétaient les couleurs des vitraux. Je me demandais si Kàhlar venait se recueillir ici pour prier ses parents qui l'avaient quitté trop tôt, à l'instar de ses ancêtres. Je pouvais presque entendre les échos du passé, les murmures des prières autrefois offertes aux dieux. L'air était empli d'une sérénité sacrée, amplifiée par le silence respectueux des lieux. Chaque rayon de lumière semblait rappeler la mémoire de ceux qui avaient autrefois prié ici.

Isekai : Éveil sur GenoëOù les histoires vivent. Découvrez maintenant