Chapitre 39 : retour au point de départ

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Urío

Lorsque j'avais appris de par mon informateur qui était un de mes rares amis au sein du cercle que les Premiers Assassins avaient capturé quelqu'un au point de rendez-vous qu'ils surveillaient, mon sang n'avait fait qu'un tour. Personne ne pouvait m'avoir attaqué par surprise puis tomber dans un piège aussi grossier ?!

Je m'étais mis en route, mon plan bien rôdé. J'étais arrivé avec ma discrétion usuelle, et m'étais faufilé dans la base où ils se trouvaient.

Sur mon passage, je tuai Lehín, Kohra et Fourdre que je n'avais jamais pu sentir toutes ces années. Je n'aurais plus à leur prouver que j'étais meilleur qu'eux malgré leurs moqueries à mon encontre. Ils venaient d'en avoir la preuve matérielle, et ne s'en relèveraient pas. Nous n'avions que deux bourreaux, et j'espérais que c'était ce connard de Lūn qui était de mission. Je fus ravis de voir que c'était le cas alors que j'entrais dans la pièce à pas de velours. Ce salaud était occupé à tenter de fourrer sa queue dans le détenu. Un rapide coup d'oeil et j'aperçu ... Arslàn ? Ha! Je ne m'y attendais pas du tout, mais je comprenais pourquoi la capture avait été aussi facile. Ce gamin était beaucoup trop jeune et expérimenté pour faire front à quatre gars, d'autant plus des tueurs aguerris.

Je me faufilai dans le dos de l'exécuteur alors qu'il essayait de maintenir sa proie dans ses mains puissantes, m'offrant la diversion parfaite pour accomplir ma sentence. Je lui offrais le dernier sourire de sa vie, qui n'avaient pas dûs être nombreux vu que ce patibulaire crétin avait le visage aussi sinistre que laid.

J'avais salué Arslàn en tentant de maîtriser la colère froide qui m'habitait. Il me regarda de ses yeux verts candides et effarouchés, alors que je repoussais le corps de ma victime pour l'atteindre. Le souvenir que j'avais de ce petit bonbon était exact et je l'aurais bien croqué sur place tellement c'était tentant... mais il fallait fuir rapidement. J'étais censé être en convalescence dans la maison de campagne de mon père accompagné d'un médecin qu'il avait embauché, un oeil en moins et handicapé à vie. J'étais donc couvert, et je faisais en sorte de ne laisser aucune trace. Les couteaux n'étaient pas les miens, et je n'utilisais aucune magie pour ne pas être retracé et poursuivi.

L'hybride voulut se débattre, craignant que j'en veuille à sa vie, mais je fus plus rapide que sa méprise et coupais les liens pourtant solides de ma lame affûtée. Il tomba au sol et recula de terreur. Que ce petit était impulsif ! Il n'avait pas changé sur ce point malgré que son regard fut beaucoup plus déterminé et cela en même pas un quart de cycle. Il fallait couper court à son agitation. Je grommelais dans sa direction :

« Arrête tes absurdités, on doit filer ! Tu te souviens ce que je t'ai dit la première fois qu'on s'est rencontré? »

Je le vis déglutir et il cessa de paniquer. Il commençait à réfléchir, mais pas assez vite pour moi.

« Alors je t'écoute? » dis-je, perdant patience.

« Je... », marmonna-t-il « de vous faire confiance jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée ? »

Bon ! Le gamin avait toujours été intelligent, et il n'avait pas oublié comment se servir de son cerveau malgré son angoisse. Je défis le sac plat dans mon dos et en sortais une tunique épaisse et un pantalon que j'avais emmené en connaissant l'état de nudité des prisonniers au sein de la prison du cercle des Premiers Assassins. Pour les bottes, je retirai celles du géant : tant pis, il ferait avec le temps du trajet. Sans que j'ai besoin de dire quoi que ce soit, Arslàn s'habilla, semblant souffrir au passage du pantalon.

« On soignera ça là où on va. En attendant suit moi, et ne tente pas de me fausser compagnie ! Non seulement tu n'aurais aucune chance, et en plus tu risquerais de nous faire repérer ... je suis certain que tu n'as pas envie de revenir ici avant la tombée de la nuit ! »

Isekai : Éveil sur GenoëOù les histoires vivent. Découvrez maintenant