Chapitre 34 : en route pour le Valgür !

30 6 3
                                    

Sorèn

Solgar me fit le récit de ce qui lui était arrivé, et prit aussi l'initiative de raconter ce qui était arrivé à Arslàn, avec sa propension habituelle à monopoliser la parole dans la bonne humeur. Il ne nous épargna pas le moindre détail de ce qu'il avait retenu, mimant les gestes de son combat face à son adversaire. J'avais été surpris de voir entrer un vieux dragon sous forme humaine. On ne croisait pas un être aussi vieux sans raison, surtout invité par un hybride. Une fois la raison de sa présence clarifiée, je lui assurais que sa présence était la bienvenue. Mon frère d'arme insista pour que je prenne la parole à mon tour.

Il m'était habituel d'attendre que son flot de parole se tarisse et attendais toujours patiemment qu'il se rende compte qu'il avait saoulé tout le monde. J'étais bon public avec lui, mes jeunes années passées à ses côtés lors de mission m'ayant révélé que ce roublard bien plus âgé que moi avait bien plus de bons côtés que de mauvais. Le dragon ne bougeait pas et fixait le feu, impassiblement écoutant sans nous regarder.

« Comme tu le sais, j'avais pour projet d'aller au temple de Takkih pour prier. C'est alors que je me suis rendu compte que j'étais suivi. J'ai erré dans la ville en gardant mon poursuivant à distance de l'auberge. Je t'aurais bien rejoint mais je ne savais pas dans quelle maison close tu étais. C'est en mettant ce projet à exécution que j'ai vu au loin notre fanthùr poursuivant un inconnu sur les toits. Il était bien trop loin pour que je le rattrape, bien que j'ai fait mon possible pour y arriver. Je n'ai pas osé semer mon propre poursuivant définitivement, car je savais que si je voyais le prince sur les toits, Arslàn était désormais seul et vulnérable. Mon traqueur pourrait tout autant faire demi tour et aller s'en prendre à lui. Je les vis traverser la ville de toit en toit alors que je les suivais par les rues. J'eu tout juste le temps de voir l'inconnu prendre un wyrm caché à l'extérieur des remparts qui bordaient les falaises et le prince le seconder, prenant le second des trois wyrms qui se trouvaient là. J'espérais les poursuivre par le même biais, mais je fus ralentis par mon assaillant qui me tomba dessus à ce moment là. Mal l'en pris, on pourra trouver sa dépouille là bas.» Je pris le wyrm avec un retard considérable, tentant de les rattraper. Je me doutais que si le prince avait poursuivi cet homme, c'était qu'Arslàn était hors de danger.»

J'eu un sourire satisfait et continuait, ayant toute leur attention.

« Malheureusement, je ne pus les suivre qu'un temps dans les airs. Mon propre wyrm n'était pas aussi compétent que les leurs, et ils disparurent au loin. Je ne te dis pas comme j'ai pesté contre cette malchance. Comme j'étais plus proche d'Oromir que du retour, j'ai alors décidé de pousser jusqu'ici. J'ai longtemps hésité à faire demi-tour pour aller chercher Arslàn ou essayer de te trouver. Je me suis dit que tu allais sûrement t'en occuper, vu que s'occuper des petits hybrides semble être ta seconde passion... » je gloussais , et Arslàn rougit à l'allusion non dissimulée. « Je ne pensais pas que tu te laisserais dépasser par quiconque vu ta puissance. Ils ont vraiment été fourbe sur le coup ! Je commençais à m'inquiéter, mais il était trop tard pour partir sur une piste froide... et bouger m'aurait laissé seul, loin de notre point de rendez-vous habituel. Je suis réellement soulagé de voir que vous êtes vivants. »

Arslàn détourna la tête, comme si mes mots ne lui étaient pas destinés. J'insistais et le fixais dans les yeux longuement. Je souhaitais qu'il arrête d'éviter de me regarder. Le gamin n'avait pas failli. Il avait tenté de nous retrouver en réussissant à se débrouiller dans une ville inconnue et sans argent, puis avait pactisé avec un dragon dans le but de nous suivre, pour finir par sauver Solgar qui était en mauvaise posture. Mon frère d'arme aurait pu mourir mais il était arrivé à temps. Il n'avait ni l'expérience, ni l'audace d'un guerrier, mais c'était grâce à lui que nous étions réunis. Voyant que je n'arrivais pas à le faire réagir, je décider d'aller lui parler seul à seul un peu plus tard. Je n'étais pas du genre à abandonner une idée, et un plan se formait dans ma tête.

Isekai : Éveil sur GenoëOù les histoires vivent. Découvrez maintenant