Faut-il perdre une part de soi pour que la vie continue ?
Dans ses souvenirs d'enfance, elle revoit cette belle citation dont sa mère lui avait parlé. En regardant Paul dans ce train, elle retombe en enfance. C'est le seul moment durant lequel elle peut l'observer et constater ses réactions, ses impressions. Il invente une histoire en tournant les pages d'un petit livre rouge, cadeau de son père.
Alice : Tu as faim ?
Paul : Non.
Alice : Tu n'as pas froid ? Tu n'as pas voulu mettre ton gros manteau aujourd'hui mais je t'avais dit que dans le train, il faisait froid.
Paul ne répond pas, cette belle histoire l'envoûte, d'autant plus que c'est lui qui l'a inventée.Édouard Lemonnier : Bonjour...
Florence : Lemonnier ? Je ne pensais pas que vous resteriez autant, j'avais cru comprendre que vous vouliez vous réserver du temps avec Théo. Mais c'est un plaisir de vous voir si souvent, j'avais perdu cette belle habitude.
Édouard Lemonnier : Hélas, ce ne sont pas de "belles" raisons, comme vous dites, qui me retiennent ici.
Florence : Ah oui ? Comment ça ? Vous m'inquiétez.
Ils se retirent de cet endroit et s'adossent à une voiture des services de police sur la place du Mai.
Édouard Lemonnier : Vous êtes une bonne amie de la Juge Nevers et je pense que vous pourriez m'aider.
Florence prend peur.
Édouard Lemonnier : La juge que j'ai servi après vous ne nous aurait jamais laissés sans nouvelles. Nous sommes tous sans nouvelles, et cela m'inquiète, pas vous ?
Florence : Si, bien sûr, mais Alice est une femme très intelligente et je crois qu'elle sait ce qu'elle fait... Je m'en remets à elle.
Édouard Lemonnier : Je vous ai connue plus curieuse et inquiète. Vous me cachez peut-être quelque chose ?
Florence : Mais enfin, Lemonnier, qu'est-ce qui vous prend ?
Édouard Lemonnier : Oui, c'est ridicule. Mais Victor n'a plus de ses nouvelles depuis longtemps et Marquand est au bord de la mort, à se demander s'il doit la suivre ou la laisser vivre, alors j'imagine que mon inquiétude est justifiée !
Elle l'entraîne par le bras et l'emmène dans son bureau : l'enquête qui lui a été confiée ne l'inspire guère, mais avec un Lemonnier à ses côtés, peut-être sera-t-elle plus amusante ?En sortant du train, Paul s'élance vers son grand-père. Alice, émue, le suit, et son père accourt pour l'aider à porter les bagages que Paul a délaissés sur le quai quelques minutes plus tôt. Aucun mot ne peut résumer leur situation, alors ils n'en prononcent pas et se rendent à l'appartement d'Alice. Les murs sont froids, la pièce manque de chaleur humaine.
Alice : Papa ? Tu peux garder Paul, j'ai quelques petites choses à régler.
Elle quitte son habitacle et après avoir refermé la porte, elle sursaute.Alice : Lucie ? Mais qu'est-ce que...
Sans répondre, Lucie s'élance dans les bras d'Alice, qui lui ont tellement manqué.
Lucie : Personne n'a de nouvelles, comment tu as pu nous faire ça ?
Alice : Tu sais, je vous accorde beaucoup d'importance mais...par moments j'ai besoin de me retirer pour respirer, tu comprends ?
Des larmes à l'extrémité de chaque œil, Lucie soupire.
Lucie : Alice, t'es partie en Angleterre ! Avec Simon on était venus vous faire une surprise...
Alice : C'est vrai ? Je suis désolée... Je ne pensais pas que vous alliez venir maintenant...
Lucie : J'aurais aimé que tu l'apprennes autrement.
Alice : Et...ton... Ton fils ! Comment il va ?
Lucie : On va pas rester sur le pas de la porte, quand-même ?
Alice : Non, tu as raison.
La voiture de Lucie démarre, Paul referme la fenêtre et retourne avec son grand-père le sourire aux lèvres.Florence n'en peut plus. Édouard Lemonnier est assis à un bureau dont la place est vide. Elle n'a pas revu Colas depuis son "moment" avec Léa. Garder le secret que lui a confié Alice est difficile, pour cela, elle doit mentir, cette situation pèse trop lourd sur ses épaules.
Florence : Vous m'excusez Lemonnier, j'ai une petite affaire à régler.
Édouard Lemonnier : Plus importante que celle que vous a confiée la Présidente ?
Florence doute un instant et lui demande :
Florence : Vous sauriez où je peux trouver le commandant Marquand ?
Édouard Lemonnier : De là où je suis je peux voir l'entrée de la Brigade et je ne l'ai pas vu arriver. J'ai son adresse, si vous voulez.
Florence s'empare sans plus attendre du petit papier que lui tend Lemonnier et file à la hâte.
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Alice Nevers, juge d'instruction
FanfictionBienvenue dans la suite de la diffusion de 2015. Aucun spoil, juste une histoire du passé avec quelques détails ajoutés. Bonne lecture ! (Les commentaires ne sont pas interdits par madame le juge 😉) [ Suite 2015 / Terminée ]