Alice : Alors, comment ça s'est passé ?
Florence préfère s'assoir, Alice suit le mouvement en attendant une réponse.
Florence : Il n'a pas admis qu'il était jaloux. Il a préféré se taire. C'est la première fois qu'il réagit comme ça.
Alice : Parce que c'est la première fois que c'est toi qui as une relation avec quelqu'un ! Ça ne le gêne pas lui, quand il a des rencards avec toutes les flics de la Brigade...
Florence : Comment tu sais ça ?
Alice : Je le sais parce que Noah m'en avait parlé...
Florence : Excuse-moi...
Noah reste un sujet sensible, un terrain sur lequel Alice ne préfère pas s'aventurer. Elle détourne la tête une minute et retient ses larmes, le temps de changer de sujet.
Alice : Tu vas aller lui parler ou...tu vas continuer de travailler avec lui comme si de rien n'était ?
Florence : J'aimerais bien avoir une discussion sérieuse avec Colas mais je ne suis pas sûre qu'il accepte. Tout à l'heure, c'était très tendu entre nous.
Florence se tourne vers Alice, qui semble être la seule personne à pouvoir résoudre les affaires de coeur. Elle se blottissent l'une contre l'autre en attendant que la forte brise passe pour retourner au Palais.Chez Fred
Pas d'enquête sérieuse. Pas de preuves, ni de témoins. Pas de juge, pas de famille. Pas de lieutenant...pas de boulot. Rien qu'un appart' vide et une solitude à affronter. Puis l'envie lui prend, sans qu'il n'ait rien demandé.« Lou,
J'ai rien prémédité en te voyant, assise sur ce banc en bois. Notre rencontre a vraiment été...bouleversante. J'aurais aimé que ça se passe autrement, ou que ça se passe pas du tout, d'ailleurs. Tous les deux, on a passé de bons moments, mais c'est fini et je crois qu'il faudrait même oublier. Je me suis éloigné de celle que j'aimais pour me rapprocher de toi, et tu as fait pareil inconsciemment. Tes parents, même s'ils ont commis une grave erreur, doivent rester les personnes que tu aimes le plus. Ce ne seront sûrement pas tes exemples à l'avenir, parce qu'ils ont été jugés coupables de meurtre, mais ils doivent garder une place importante en toi. Alice et moi, même si je passais tout mon temps avec toi, on s'aimait beaucoup. Toi, avant d'arriver à ce Palais de Justice, tu aimais aussi beaucoup tes parents. Il faut que tout redevienne comme avant. S'il te plaît, promets-moi d'essayer d'oublier...
Fred »Bureau d'Alice
Victor : Alors...? Je rentre chez moi ou on continue de travailler ?
Alice : Sans le commandant...
Victor : Donc je rentre chez moi.
Il endosse sa gabardine beige, son préféré en cette période glaciale.
Alice : Victor...je ne sais plus quoi faire. Dites-moi.
Victor : De quoi vous avez envie ?
Alice : De le retrouver...de le consoler. Je ne supporte pas cette distance, cet éloignement volontaire. Je comprends qu'il ait besoin de temps, mais je ne veux pas non plus qu'il ressente une sorte de solitude...
Victor : Allez le voir. Si c'est trop tôt, il vous le dira. Je vous fais confiance, vous le connaissez bien, vous saurez comment réagir. Avec tous ces événements, il ne faudrait pas qu'il nous fasse une dépression.
Rien que de penser à cette éventualité, elle a envie de le savoir à ses côtés.Dix-sept heures vingt-deux
Eugenie : Antoine ? Qu'est-ce que tu fais ?
Ils sont rentrés de leur balade entre frère et sœur. Elle leur a bien plu. Antoine a pu prendre l'air, penser à autre chose. Il reverra Florence demain. Il lui reparlera, réécoutera le son de sa voix envoûtante et douce.
Antoine : Je... je suis inspiré.
Eugenie : Ne me dis pas que c'est Livre-toi que tu continues ?
Antoine : Si, tu le vois bien.
Leurs sourires sont semblables à celui de leur père. Eugenie est très émue, et ne parvient pas à le cacher.
Eugenie : Attends...tu avais arrêté l'écriture de ce livre avant la mort d'Auralie... Tu disais que tant que tu aurais sa maladie dans la tête, tu ne vivrais plus, et tu ne pourrais plus écrire...
Antoine : J'ai beaucoup réfléchi. Je souffre encore, ma blessure ne cicatrisera jamais. Simplement, j'arrive à faire avec.
Ils s'étreignent joyeusement avant qu'Antoine ne reprenne son poste de futur écrivain. De sa chambre, Eugenie le regarde, passionnée. Elle croit en son frère comme elle croit en l'amour : elle est bercée par le son des touches du clavier de l'ordinateur.
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Alice Nevers, juge d'instruction
FanfictionBienvenue dans la suite de la diffusion de 2015. Aucun spoil, juste une histoire du passé avec quelques détails ajoutés. Bonne lecture ! (Les commentaires ne sont pas interdits par madame le juge 😉) [ Suite 2015 / Terminée ]