Chapitre 43 : Victime

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  Marquand prend le volant et s'engage dans une course poursuite qui ne dure pas aussi longtemps qu'il le pensait.
Antoine : Où est-ce qu'on va ? Qu'est-ce que vous faites ?
Fred : Désolé de t'embarquer dans nos problèmes mais...je sens qu'elle va faire une grosse...
Antoine : ...bêtise ?
  Antoine ne supporte ni les insultes ni la vulgarité. Corriger ses supérieurs ne lui plait pas, mais Marquand ne semble pas énervé par le fait que son lieutenant veuille finir ses phrases.
Le taxi prend des routes isolées, et parvient à perdre Marquand dans une impasse.

Dans le taxi
Chauffeur : Ça y est.
Alice : Merci beaucoup, c'était urgent.
Chauffeur : C'était la police, non ?
Alice : Oui. Un collègue. Ne vous en faites pas, je suis juge d'instruction.
  Rassuré, le chauffeur ralentit et continue son itinéraire jusqu'à Beaubourg.

  Ils arrivent chez Victor, celui-ci se précipite dans sa chambre pendant que son oncle prend le temps de ranger ses affaires. Hésitant, Édouard opte pour l'annonce de visite plutôt que l'effet surprise.
Édouard Lemonnier : Victor ? Je peux te parler deux petites minutes avant que tu ne te repose ?
  Les yeux mi-clos, il chuchote, allongé.
Victor : Oui. Mais alors vite, parce que je sens que je vais m'endormir bientôt.
Édouard Lemonnier : Bon. La juge passera te voir en fin de journée, pour voir comment tu te portes et te parler de ce qui s'est passé hier.
  Le sourire de Victor s'efface et il plonge dans un tout autre Univers, désormais, c'est son subconscient qui prend possession de lui.

  Alice salue le chauffeur et pénètre dans l'endroit. Elle regarde par dessus son épaule : elle connaît les méthodes de travail de Marquand et est rassurée de savoir qu'elle est parvenue à le semer si facilement.
  Le fameux photographe l'interpelle, la prenant par le bras, et la dirige vers une salle vide. Cachés, ils peuvent engager une conversation d'environ dix minutes avant de se faire extraire de l'endroit réservé au personnel.
Alice : Vous me faites mal !
Laurent : Ça risque d'être encore plus douloureux quand vous aurez rejoint votre mère.
  Alice ne prend pas cette remarque à la légère et se retient de coller une gifle à l'homme irrespectueux qu'elle a devant elle.
Alice : Vous prétendez être l'ami de Mathieu et vous me parlez de cette façon ? Qu'est-ce que vous allez me faire ? Et qu'est-ce que vous lui direz ensuite ? Que son ami d'enfance a tué la femme qu'il aimait, la mère de son fils ? Vous êtes inconscient ou quoi ?!
  Laurent se calme et parle sérieusement.
Laurent : Je ne vous ferai rien si le policier que j'ai eu au téléphone tout à l'heure se tait. Vous avez intérêt à le convaincre.
Alice : Mais je ne sais même pas de qui il s'agit !
Laurent : J'en sais rien, j'ai pas eu le temps de retracer l'appel. Vous êtes sûre que personne ne vous a suivie ?
  Alice peut voir un cutter dépasser de la poche de l'homme qui se tient devant elle ; elle se munit de courage pour rester calme et répondre juste à toutes ses questions, sous peine de ressortir de là sans vie.

  Antoine a laissé tombé, la liste des injures s'est agrandie depuis que Marquand a perdu la trace de ce taxi.
Antoine : Vous énerver n'arrangera rien ! Écoutez-moi plutôt !
Fred : Je n'ai pas que ça à faire ! Tu es bien gentil, mais un peu pompeux, alors tu me laisses faire mon boulot, merci !
  Le lieutenant prend sur lui, comme toujours.
Antoine : J'ai noté la plaque d'immatriculation du taxi. J'ai mon ordinateur portable sur moi, je peux peut-être faire quelque chose.
Fred : ...excuse-moi. Je t'écoute.

Alice : Ça y est, vous avez trouvé son nom ?
Laurent : Retracer un appel quand on n'est pas flic, ce n'est pas si simple, croyez moi.
Alice : Je vous demande ça parce qu'un vigile rode depuis qu'on est arrivés et qu'il n'apprécie certainement pas notre présence ici.
Laurent : Ça y est...

Alice Nevers, juge d'instructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant