Chapitre 48 : Futur simple

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Deux mois plus tard...
Manon : Je n'y crois toujours pas.
Juliette, de son index, montre à Manon les monuments les plus importants de Paris. Le chauffeur de ce taxi parisien est attendri par les yeux innocents de la petite Manon, pourtant âgée de vingt ans.
Arrivées à l'appartement que leur a loué un charmant couple, elles s'installent dans le canapé, délaissant leurs valises dans l'entrée.
Manon : Tu as prévenu ton père de notre arrivée ?
Juliette : Non, j'ai envie de le surprendre un peu.

Alice : Tu as bien compris, il mange à vingt heures, sinon il ne peut plus s'endormir.
Jacques Nevers : Oui, Alice, c'est bon. Allez, file, tu vas être en retard.
Alice : Merci papa. Bonne journée. J'appellerai tous les soirs.
Jacques Nevers : Bisous ma fille.
Elle quitte les lieux et rejoint son bureau au Palais de Justice.

Marquand a réussi à obtenir l'adresse de la nouvelle famille d'accueil de Lou. Il fait tout pour s'y rendre au moins une fois par semaine et fait son possible pour l'enlever un ou deux jours, si ses horaires le lui permettent.

Alors qu'ils sont en plein coloriage, Lou, toujours attentive aux sons — même quasiment inaudibles — perçoit un léger tintement.
Lou : Fred, ça a sonné !
Habitué, il se dirige vers la porte.
Juliette : Papa !
Dans ses bras, elle se sent revivre. Il lui a tant manqué. Pris au dépourvu, il resserre son étreinte sur sa fille. Après cela, Fred se rend compte que Juliette n'est pas venue seule. Il fait d'abord entrer sa fille.
Fred : Bonjour.
Manon : Bonjour...
Fred : Venez, installez-vous.
Ils prennent tous place sur un canapé, une chaise ou encore un tabouret.
Juliette : Tu fais du baby-sitting toi maintenant ?
Il persuade Lou de venir sur ses genoux et présente cette petite princesse.
Fred : Je vous présente Lou.
Manon est un peu perdue mais se fait toute petite, comme elle a toujours su le faire.
Fred : L'histoire est longue et le temps est court, vous ferez plus ample connaissance plus tard. Vous restez longtemps ?
Juliette : À priori, oui.
Cette histoire d'emménagement lui était sortie de la tête. Il ne percute pas tout de suite.
Manon : On s'installe à Paris.

Maître Ducharme : Madame Nevers !
Alice : Oh, pardon Maître, je ne vous avais pas vu.
Maître Ducharme : Il n'y a pas de mal.
Alice : Vous vouliez me dire quelque chose ?
Maître Ducharme : Oui. Mais...pas ici.
Alice : Vous m'inquiétez maître.
Maître Ducharme : Il n'y a vraiment pas de quoi...
Il l'entraîne dans les recoins du Palais.

Fred : Cette idée d'emménagement, j'avais complètement zappé ! Tu comptais m'en parler quand ?
Juliette : Je voulais te faire une surprise, papa.
Ils se sourient et Manon reconnaît chez son père les traits de Juliette.
Fred : Comment tu t'appelles ?
Manon : Manon.
Fred : Tu es venue avec Juliette pour Paris ou...
Manon : Vivre ici, c'est mon rêve. Mais plus concrètement, je suis venue pour travailler. Mes études comptent plus que tout et les faire dans la plus belle ville du Monde, c'est une grande opportunité.
Fred est rassuré que Juliette ait des amies comme Manon. Elle est calme, posée et un peu timide.
Fred : Tu veux faire des études de quoi ?
Manon : De droit.

Paul : Elle revient quand, maman ?
Jacques Nevers : Dans six dodos.
Paul : C'est long ! Pourquoi elle est partie ?
Jacques Nevers : Elle ne t'abandonne pas, elle est juste allée respirer un peu. Si tu veux avoir une maman en forme, il faut la laisser un peu seule, pour qu'elle prenne soin d'elle.

Lou : Ton papa, c'est le meilleur.
Juliette : Ah bon ?
Juliette et la petite merveille sont dans la chambre. Elles se retrouvent pendant que Fred fait connaissance avec Manon. C'est une étudiante très ambitieuse, cela lui rappelle quelqu'un. Fred intervient plus tôt que prévu dans la chambre, où il trouve ses deux petites perles.
Fred : Les filles, j'emmène Manon voir Alice, vous venez ?
Lou : Alice ?
Fred : Mon petit coeur.
Lou : Ah ! J'arrive.
Elle s'active. Juliette la suit du regard. Son sourire fait naître des faussettes aux coins de ses joues.
Juliette : Tu l'as dégoté où ce trésor ?
Fred : Ses parents ont plongé pour une affaire de meurtre.
Juliette : Pas très commode. Pauvre petite...
Fred : Tout est allé très vite, elle s'est attachée à moi et je n'ai pas su résister. Je fais tout pour l'avoir auprès de moi, sa famille d'accueil se montre très compréhensive.
Juliette : Un peu plus et je suis jalouse.
Fred : Dis pas de bêtises !
  Ils se taquinent.
Juliette : C'est vrai, en plus vous vous ressemblez : la petite a les yeux bleus ! Franchement, j'ai moi-même été troublée !

Alice Nevers, juge d'instructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant