Florence : Colas ! Revenez, arrêtez de fuir comme un enfant, c'est insupportable.
Il interrompt sa course et se tourne vers elle. Florence est essoufflée ; difficile de suivre un homme qui marche vite pour une femme en talons.
Colas : Je ne sais pas ce qui se passe. Je ne comprends pas. Mais j'imagine que vous n'avez pas de réponse ? Vous ne dites rien ! Plus rien depuis l'arrivée de l'autre, là... Lamare. Parlez-lui, il doit sûrement vous écouter, lui.
Colas s'apprête à repartir et se retourne vers elle, plantant son regard dans le sien.
Colas : Finalement... vous ne valez pas mieux que les autres.
Elle ne le suit plus. Terriblement blessée, Florence scrute le sol, et voit quelques gouttes atterrir dessus. Des gouttes qui ressemblent beaucoup à des larmes salées...n'est-ce pas ?Victor : Vous voulez y aller seule ?
Alice : Je ne peux pas me permettre de l'attendre indéfiniment ! On est sur une enquête, s'il n'est pas là, je prends les devants.
Elle s'apprête à s'en aller quand Victor la retient ; pour interroger un témoin dangereux, Alice doit être accompagnée du commandant.
Victor : Je l'ai vu, ce matin.
Alice : Ah oui ?
Victor : Il cherchait Antoine.
Déçue que Marquand n'ait rien dit à son propos, elle garde le silence.
Victor : Il semblait soulagé de voir que vous n'étiez pas arrivée. Je crois que vous ne m'avez pas tout dit.
Alice n'a pas le courage de tout lui expliquer. Elle préfère aller chercher son précieux commandant sur son lieu de travail. Avant qu'elle referme la porte, Victor lui dit :
Victor : Passez voir la juge Larrieu si vous en avez l'occasion.
Sans comprendre, Alice s'extirpe de l'endroit. Elle s'arrête, douteuse, devant le bureau de la juge Larrieu. La juge Nevers se précipite auprès de son amie, qui a dissimulé son visage entre ses mains.
Alice : Florence ? Qu'est-ce qui se passe ?
Angoissée et encore attristée par les dires de son commandant, Florence relève doucement la tête.
Florence : Alice ?
Alice : Victor m'a suggéré de venir te voir... Qu'est-ce que tu as ? Il ne m'a pas donné d'explications...
Sa peine pèse trop lourd dans son coeur, elle a besoin de se livrer. Mademoiselle Larrieu craque face à sa meilleure amie.Fred est devant son ordinateur. À quoi bon venir travailler si c'est pour que tous l'abandonnent ? Il est seul, et refuse la compagnie d'Alice. D'un autre côté, il cherche la solitude. Mais la compagnie d'Antoine est différente. Antoine est le seul capable d'écouter sans juger, d'entendre et de réconforter simplement avec des mots doux et agréables.
Fred est tiré de ses pensées quand il entend des bruits sourds. C'est comme si des objets lourds tombaient au sol. Un verre se brise, cela lui met la puce à l'oreille.Colas est excédée, toute cette rage s'est propagée en lui pour le consumer plus facilement. Il jette des dossiers, casse des verres qui étaient depuis longtemps sur son bureau. Sa demande de mutation reste intacte. Une ruée de collègues arrive et ouvre la porte.
Raphaël : Colas, tu fais quoi, là ?
Ils constatent le désastre dans lequel Colas cherche désespérément une place. Après avoir constaté le résultat d'une colère violente, ils se concentrent sur leur collègue. L'un des hommes, négociateur connu pour être efficace lors des prises d'otages, emmène Colas avec lui.
Juste : Colas, il ne faut pas te laisser aller comme ça. Tu te fais du mal, et ça ne sert à rien.
Colas : C'est pas moi qui me fais du mal : c'est elle qui m'en fait.
Ils sortent prendre l'air et vont s'assoir à la terrasse d'un café près du Palais.
Juste : Tu parles de Laure ?
Colas : Je parle de Florence !
Avec un sourire, son ami répond :
Juste : C'était pour te faire réagir. Alors tu l'aimes vraiment ?
Colas redoute que cette conversation ne l'énerve davantage. Il serre les poings sur la table. En vérité, il meurt d'envie de renverser son café sur quelqu'un, rien que pour se soulager.
Juste : Excuse-moi mais ça fait des années que vous vous tournez autour. Des années qu'elle t'attend et que tu la laisses tomber pour des filles qui ne t'intéressent même pas. Moi je le vois, quand tu lui manques.
Colas : Tu dis ça pour me rassurer.
Juste : Pas du tout. Je le dis parce que c'est la stricte vérité. Quand tu lui raconte tes aventures avec une nouvelle conquête, tu crois qu'elle le prend comment ?
Colas : Elle sait très bien que je ne les aime pas, ces filles. Alors qu'elle...
Juste : Ne te prive pas de parler, de toutes façons, je sais tout.
Colas : Tout...?
Juste : Je ne suis pas qu'un négociateur. Ma femme est psy. J'ai très bien vu que Florence et le petit nouveau s'étaient rapprochés. J'ai vu ton comportement, aussi. Et d'ailleurs, je te défendrai d'aller mettre ton poing dans le visage d'Antoine.
Colas : Pourquoi j'irai pas le défigurer ? C'est tout ce qu'il mérite !
Juste : Parce qu'il ne t'a rien fait personnellement. Tu connais son histoire ? Tu sais qui il est ? Il souffre cet homme, ça se voit à dix mille kilomètres.
Colas : Écoute, ta psychologie commence à me peser. Je sais, je devrais t'écouter parce que tu parles bien et que tu parles vrai. Seulement je ne supporte pas qu'ils se tournent autour et que mademoiselle Larrieu oublie en une semaine ce qu'on a construit ensemble pendant des années. Je vais sûrement faire tout le contraire de ce que tu m'as conseillé de faire, mais j'ai juste envie de me défouler.
Juste regarde le commandant se dérober. Colas endosse sa veste, gigote dans tous les sens et, après avoir payé le prix des deux cafés, il se dirige vers le Palais de Justice.
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Alice Nevers, juge d'instruction
FanfictionBienvenue dans la suite de la diffusion de 2015. Aucun spoil, juste une histoire du passé avec quelques détails ajoutés. Bonne lecture ! (Les commentaires ne sont pas interdits par madame le juge 😉) [ Suite 2015 / Terminée ]