La porte s'ouvre. Non, ce moment devait arriver bien plus tard...
Sa vie bascule, comme après la mort de Noah... parce qu'au fond, il est responsable. Une enfant de sept ans ne peut pas avoir d'emprise sur lui.
Fred : Lou ?
Juliette la laisse se fourrer contre Fred. Leur balade lui a plu, mais elle doit aller déballer ses cartons chez elle. La fille du commandant se retire, l'atmosphère est pesante.
Fred : Il faut qu'on arrête, Lou.
Le commandant a l'impression de s'adresser à une adulte.
Lou : Je sais. Mais je veux pouvoir te revoir. C'est vrai que quand on a dix-huit ans on peut faire ce qu'on veut ?
Égaré par ce brusque changement de sujet, il tente, avec la force qu'il lui reste, de répondre à sa question.
Fred : Pas tout à fait. À dix-huit ans on fait ses choix seul, on devient un adulte. On est capable de s'occuper de soi et on est plus libre.
Lou : Alors à mes dix-huit ans je viendrai te voir. Là au moins, personne ne pourra plus rien me dire. Et puis, je serai vraiment grande, on n'aura plus besoin d'être comme des bandits à se cacher tout le temps pour être un petit peu heureux comme un père et une petite fille.
Attristé qu'il faille attendre si longtemps pour qu'ils puissent se revoir légalement, il l'étreint contre lui.
Lou : Je ne veux pas que tu m'emmènes en voiture. Je veux me souvenir de toi, chez toi. Alice peut m'emmener dans ma famille d'accueil ?
La main sur son portable, il caresse, de l'autre main, la joue soyeuse de la petite Lou.Alice : Bonjour Victor. Excusez-moi d'arriver si tard, je pensais que vous arriveriez aux alentours de seize heures.
Victor : Il n'y a pas de mal. J'ai pu faire un peu le tri dans les affaires, revoir chaque dossier et me renseigner sur l'affaire qui vous est confiée.
Alice : De quoi s'agit-il ?
Victor : Une femme d'une vingtaine d'années morte de plusieurs balles dans l'abdomen. Heureusement que vous n'étiez pas auprès du légiste pour voir le corps.
Alice : Il faudrait que j'aille le voir, je préfère quand il tire ses conclusions en direct.
Victor : Il est parti en trombe ce matin. Sa fille a une représentation de danse classique.
Alice : Ah ?
Victor : Eh oui. Bon, le commandant est sur le coup ou pas encore ?
Alice : On va lui laisser un peu de temps.
Son téléphone personnel sonne. Elle répond immédiatement en voyant "Fred" s'afficher sur l'écran de son BlackBerry.
[Conversation téléphonique]
Alice : Oui commandant ?
Fred : Alice, j'ai besoin de ton aide.
Alice : Il y a un problème ?
Fred : Il faut que tu emmènes Lou à sa famille d'accueil... je n'ai pas le courage et puis... elle préfère que ce soit toi.
Alice : Moi ? D'accord... J'arrive dans dix minutes.
[FIN]
Alice quitte son fidèle allié peu de temps après l'avoir retrouvé.Elle se souvient que c'est son appartement, qu'elle vit heureuse à Paris et qu'elle n'est pas prête de s'en aller. Juliette projette de défaire un maximum de cartons. Elle croise le regard de Manon et sa surprise grandit quand elle se rend compte que sa colocataire a encore ses chaussures aux pieds.
Juliette : Tu es là ? Je te croyais avec Alice. Ça s'est mal passé ?
Manon : On n'a pas pu se voir.
Juliette : Tu veux que je repasse plus tard ?
En effet, Manon n'arrive pas à décrocher les yeux de son énorme bouquin. Elle le ferme énergiquement.
Manon : Non, ça va. Excuse-moi mais quand on y était, ça m'a motivée...
Juliette : Je comprends. Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
Manon : La juge a parlé d'une urgence à ton père. Je me suis dit que ce n'était pas le moment et qu'ils avaient mieux à faire.
Juliette : Ah. Pourtant je croyais que c'était calme en ce moment.
Manon : J'ai cru comprendre que c'était par rapport à Lou.Alice est pressée de revoir son commandant. Elle n'aime pas le savoir seul quand il est mal en point. Elle s'occupe d'emmener Lou avec sa voiture. Lou et Fred se quittent... Alice trouve la situation bizarre mais est atteinte d'une certaine façon. Elle aussi est une mère, et sait ce que peut ressentir un adulte à l'égard d'un enfant. Fenêtres ouvertes, radio éteinte, elles essaient de se détendre, même si aucune d'entre elles n'y parvient.
Alice : C'est toi qui as voulu que je t'emmène ?
Lou a du mal à parler. Sa tristesse prend de l'ampleur quand elle découvre, à l'arrière de la voiture d'Alice, une photo de Fred avec Paul dans les bras. Elle prend conscience de quelque chose d'important : Fred n'est pas seul, il a une famille, des enfants et... une femme qu'il semble aimer.
Lou : J'ai voulu que ce soit toi parce que je croyais que tu étais méchante. Je croyais que tu voulais me séparer de Fred.
Alice : Pourquoi est-ce que tu as cru ça ?
Lou : ... tu l'aimes ?
Alice la regarde dans le rétroviseur intérieur et hausse les sourcils.
Lou : Pourquoi tu ne réponds pas ?
Quelque peu perturbée, Alice préfère se garer le temps de mettre les choses au clair.
Alice : Réponds moi d'abord. Pourquoi est-ce que tu as cru que je voulais te séparer de Fred ?
Lou resserre son lapin contre elle. Malheureusement cette peluche n'est pas capable de remplacer celui qu'elle aurait voulu appeler papa...
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Alice Nevers, juge d'instruction
FanficBienvenue dans la suite de la diffusion de 2015. Aucun spoil, juste une histoire du passé avec quelques détails ajoutés. Bonne lecture ! (Les commentaires ne sont pas interdits par madame le juge 😉) [ Suite 2015 / Terminée ]