Chapitre 4 : Différences

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  La nuit en effraie certains, fait des heureux et donne un côté mystérieux au monde. Ce soir-là, une petite famille en formation se quitte.
Marquand : Ça va aller ?
Alice : Oui.
Marquand : Tu ne veux pas que je m'occupe de lui ? Ou alors on peut appeler une nounou ?
Alice : Ça ira Fred. J'ai juste...j'ai juste besoin de toi.
Marquand : Tu...
  Alice ne lui laisse pas le temps de finir et hoche la tête. Il sourit, arrête la voiture et lui fait un bisou sur le front.
Une fois entré, Marquand prend tout en main. Il emmène le petit corps inerte de Paul dans sa chambre, le met en pyjama et toujours avec une infinie délicatesse lui met sa couverture. Le commandant ressemble à un papa, dans cette petite chambre colorée.
La juge l'attend dans le salon. Assise sur son canapé, elle cogite, réfléchit, et respire.
Marquand : Ça va ? Tu m'as dit que tu avais une mauvaise respiration la dernière fois...
Alice : Oui oui, ça va mieux, je respire. Avec tous ces évènements j'oubliais de respirer et j'avais une douleur au ventre.
Marquand : Je te fais un petit thé ?
Alice : Je veux bien une camomille, s'il te plaît.
  Il se lève et se dirige vers la cuisine. Là, il ouvre les placards à la recherche d'une jolie tasse et d'une cuillère. Marquand met de l'eau à chauffer dans la théière et demeure patient, accoudé au comptoir.
Marquand : Tu ne peux pas garder Paul. Je sais que Cindy pense que tu devrais le voir plus souvent, mais tu as besoin de respirer, et ce n'est pas une métaphore !
  Après avoir souri tristement, elle regarde Marquand et pose sa tête contre le canapé.
Alice : J'ai appelé mon père tout à l'heure.
Marquand : Ah ?
Alice : Ça t'étonne ?
Marquand : Mais pas du tout. Tu lui a demandé de garder Paulo ?
Alice : Oui. Tu pensais à quelque chose d'autre que j'aurais pu lui demander ?
  Le commandant se met à jouer avec sa bague, il commence à stresser. Son père lui a-t-il tout avoué ?
Alice rit de son commandant, et il rit à son tour.
Elle lui fait son regard malicieux.
Marquand : Qu'est-ce qu'il y a ?
Alice : Il y a que tu me caches quelque chose.
Marquand : Je ne vois pas de quoi tu parles...
  Elle s'approche de lui et le prend dans ses bras. Sans défaire son étreinte, elle chuchote.
Alice : Qu'est-ce que tu manigances avec mon père, Fred Marquand ?
Marquand : Hein ? Ton père ? Rien du tout...
  Elle le regarde dans les yeux, il est à deux doigts de tout avouer. Son téléphone vibre et au même moment, la théière se met à siffler. Alice prépare deux tasses de thé.
  Marquand répond au téléphone, un peu sceptique : il a peur que ce soit Léa.

[Conversation téléphonique]
Marquand : Allô ?
Jacques Nevers : Ce qu'il y a de bien avec vous c'est que vous répondez toujours au téléphone.
Marquand : Monsieur...
  Il lance un regard rapide à Alice, qui est occupée. Le commandant s'enferme dans la chambre pour y téléphoner tranquillement, bien qu'il n'aie pas envie de parler mariage. Il parle à voix basse.
Marquand : Monsieur Nevers, je n'ai pas trop la tête à ça...
Jacques Nevers : Vous chuchotez ? Ne me dites pas que c'est cette Léa qui est avec vous en ce moment ?
Marquand : Léa ? Non, pas du tout... Comment vous la connaissez ?
Jacques Nevers : Quand je rassurais ma fille à votre sujet, elle m'a dit que vous n'étiez pas disponible pour le moment, étant déjà présent pour une autre femme qu'Alice.
Marquand : Elle vous a dit ça ?
Jacques Nevers : Qu'est-ce que vous croyez ? On se parle ma fille et moi. Alors, pourquoi est-ce que vous chuchotez ?
Marquand : C'est-à-dire que...

  Alice débarque dans la chambre, voulant surprendre Marquand pour connaître l'identité de son correspondant.
Alice : Nos thés sont prêts, je les ai mis près de la fenêtre pour qu'ils refroidissent un peu. Tu viens ?
Marquand : J'arrive... j'arrive.
  Il reprend sa conversation une fois la porte fermée.
Jacques Nevers : Vous êtes chez elle hein... Je sais que vous rendez ma fille heureuse, alors profitez de chaque moment passé avec elle et oubliez cette idée de mariage pour l'instant. J'ai bien compris que ce n'était pas tellement le moment.
Marquand : Merci. À bientôt.
[FIN]

Alice Nevers, juge d'instructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant