Alice Nevers, juge d'instruction

Chapitre 42 : Néant

[Conversation téléphonique]
Édouard Lemonnier : Victor est réveillé ! Il va bien, il va mieux, je suis rassuré. Il reviendra demain, je lui ai obtenu une journée de repos, j'avais de bons rapports avec le divisionnaire avant de quitter ce Palais.
Alice : C'est une très bonne nouvelle ! Est-ce que je pourrai passer le voir dans la journée ?
Édouard Lemonnier : Plutôt le soir, quand il sera reposé.
Alice : Bien. Il a pu vous parler des raisons de ce malaise ?
Édouard Lemonnier : Non. Je ne trouve pas le courage de l'interroger.
Alice : Je m'en chargerai. Passez une bonne journée Lemonnier.
[FIN]

Au Palais de Justice
  Un café à la main, elle déguste les dernières miettes de son croissant. Les pâtisseries la rendent nostalgique de ces dernières années durant lesquelles Marquand se dévouait pour passer à la boulangerie tôt le matin et rapporter à sa collègue préférée ce qu'elle aimait. Il connaissait ses doutes, ses goûts, ses mimiques, la signification de chacun de ses regards...
Alice plonge le nez dans l'affaire à laquelle elle n'a finalement pas accordé beaucoup de temps.
Alice : Aucun ami...pas de famille. Son téléphone...!
  Elle saisit son téléphone professionnel et compose le numéro de la Brigade.

[Conversation téléphonique]
Alice : ...allô ?
Antoine : Bonjour ! Vous avez une petite voix.
Alice : Je ne m'attendais pas à vous avoir Antoine ! Le commandant n'est pas arrivé ?
Antoine : Pas encore. Mais si vous avez un message à lui transmettre...
Alice : Non, ça ira merci. J'aimerais juste que nous nous focalisions sur l'affaire. Vous étiez sur la scène de crime ?
Antoine : Non, mais Victor vous a transmis le rapport du légiste, non ?
Alice : Oui, oui, mais je m'intéresse plutôt aux pièces à conviction. Est-ce que parmi elles vous avez trouvé un téléphone portable, qui pourrait être celui de la victime ?
Antoine : Je vais voir en salle des scellés.
[FIN]

[Conversation téléphonique]
Fred : Je suis sur une affaire mais si tu veux revoir ta soeur en ma présence, ça peut se faire.
Lucie : Papa, il est huit heures... Oui, on a prévu de se revoir avant qu'elle ne rentre chez elle. Et puis, nous aussi, on va bientôt quitter Paris. Mais je préfère que tu reprennes le boulot.
Fred : Bon...appelle-moi si...
Lucie : Je sais que tu es là pour moi, ne t'inquiète pas.
[FIN]

Le lieutenant se rend jusqu'à la salle des scellés. Une fois arrivé, il salue cet homme qu'il trouve jeune.
Antoine : Bonjour.
Ne sachant pas comment procéder, il montre sa carte qui certifie qu'il est lieutenant.
Romance : Vous avez besoin d'accéder aux scellés concernant quelle affaire ?
Antoine : Celle de... Victoire Leroux. La juge m'a demandé de voir s'il y avait un téléphone qui aurait pu appartenir à la victime.
Il s'affaire, parcourt les couloirs en trifouillant dans chaque boîte, sort des objets emballés dans des sachets en plastique. Une fois qu'il a trouvé ce qu'il cherchait, il le tend à Antoine, qui s'en empare avec précaution.
Antoine : C'est celui de la victime ?
Romance : Je n'en sais rien, c'est le seul qui a été trouvé, on suppose qu'il ait appartenu à Madame Leroux.
Antoine : Il n'a pas été identifié ? Je veux dire, personne n'a regardé ce qu'il y avait dedans ?
Romance : Je me charge de classer des pièces à conviction par affaire, pas de fouiller partout. Ça, c'est le boulot de la police scientifique.
Antoine : Merci.

Dans le bureau d'Alice
Antoine : C'est tout ce que j'ai trouvé.
Alice : Il est éteint ?
Antoine : Il me semble que oui.
Alice : Et vous ne vous êtes pas préoccupé de ce qu'il y avait dedans ?
Antoine : J'avais peur de mal faire.
Alice : Le problème, c'est que je ne sais pas tellement m'en servir.
Antoine : Le commandant m'a dit qu'il arriverait bientôt.
Alice : Apportez-le lui et appelez-moi ensuite pour que nous en tirions une conclusion. En attendant, je vais tenter de voir si tout allait bien financièrement.
Le lieutenant Lamare marche très lentement, les yeux rivés sur le téléphone.
Alice : Antoine ? Quelque chose ne va pas ?
Antoine : Oh, non, non. C'est juste que c'est un modèle très récent.
  Sachant qu'il est passionné de technologie, elle lui sourit.