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PDV Liam

Je me dirige vers le salon. J'entends des éclats de voix.

Merde! il doit etre à la maison. Je me fais discret.

- Non, non! C'est hors de question tu m'entends ?

- Mais John, c'est mon fils !

- Moi vivant, il ne remettra plus jamais un pied ici !

Mme Wilson sanglote devant l'évier de sa cuisine. Elle continue à ranger mais sa vue est trouble et des larmes coulent le long de ses joues.

- Et ne pleure pas ! Il l'a bien cherché !

- Il n'a fait que répondre à ton mépris ! Tu n'as jamais cherché à le comprendre !

- Et tu le défends en plus ! Il a failli me tuer et toi tu lui trouves des excuses !

- C'est notre fils !

- Non, c'est TON fils ! Rappelle toi !

- John !

- Je n'ai jamais voulu de cet enfant ! C'est toi qui a insisté pour le garder !

- Arrêtes ! C'est mon enfant, tu ne peux pas parler de lui comme ça !

- Un batard tu m'entends, c'est tout ce que c'est, un sale batard !

- ARRETES !

- Quoi ?

Il se rapproche menaçant. Elle recule un peu.

- Qui c'est qui m'a trompé avec ce connard de militaire anglais ? C'est moi peut être ? Hein ? Il t'a engrossé et tu m'as demandé de garder ce putain de gosse! J'ai tout fait pour lui et voilà comment tu me traites maintenant ?

- C'est mon bébé dit elle en pleurant, c'est mon bébé !

- Oui le tien mais pas le mien, j'en ai jamais voulu !

Il la regarde. Elle est terrorisée. Elle ne le regarde pas lui mais vers la porte de la cuisine. Il se retourne.

Je suis là, le visage ravagé par les larmes. Je me tiens là hagard.
Ma vie vient de basculer en une nano seconde.

Mon père reste muet. Ma mère quant à elle, essaie de m'approcher mais je lui fais signe de ne pas avancer.

Je ne sais plus quoi faire. Je suis paralysé. Aucun son ne sort de ma gorge.

Pourtant je voudrais crier, hurler le désarroi qui m'habite, ma colère.

Mais rien.

Je pleure, c'est tout ce que j'arrive à faire. Je fais demi tour et rejoins ma voiture.

Ma mère sors en courant en hurlant mon prénom.

- Liam !

Je la regarde une dernière fois et démarre en trombe. Elle s'écroule et reste à genoux, le visage dans ses mains. Elle gémit.

Je roule à vive allure. Ma vision est mauvaise. Les larmes coulent de façon automatique. Je sens mon cœur se briser en mille morceaux.

C'était donc ça. Il n'est pas mon vrai père. Je rumine dans ma tête. Je peste contre ma mère qui m'a imposé un père méprisant sans jamais me parler de mon vrai géniteur.

33 ans !

Elle aurait dû me le dire !me dis-je dans ma tête.

Je manque écraser un piéton. Je freine fort. Mon visage s'écrase sur le volant. Je reste là quelques minutes un peu sonné. La personne tape à ma vitre mais je ne réponds pas. Je me relève. Je saigne légèrement de la lèvre.

STAYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant