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Flashback

Il s'est endormi le premier. Et moi je le regarde. Le doute est en moi. Son bras me soucie. Je n'arrive pas à l'imaginer faire ça et pourtant tout laisse à penser qu'il utilise cette solution pour calmer ses angoisses.

Je le sais trop bien.

Je descends le drap qui le recouvre. Il bouge un peu. Je me recouche aussitôt. J'attends un moment et regarde à nouveau. Je ne m'étais pas trompée. Son corps au niveau de l'intérieur des cuisses et des bras est recouvert de petites cicatrices.

Je mets ma main sur ma bouche pour étouffer des sanglots. Voilà comment il passe son mal être, en se mortifiant, en se scarifiant.

Je me lève et descends au salon. Je m'assois sur le sofa et regarde fixement le mur face à moi. Je pleure comme une gamine. Je pleure parce que j'ai peur. J'ai peur pour lui. J'ai peur de ne pas pouvoir l'aider.

Soudain la lumière s'allume. d'un revers de la main, j'efface les stigmates de mes angoisses.

- Karen ?

- Oui

- Qu'est ce que tu fais ?

- Rien, j'arrive pas à dormir

- Tu pleures ?

- Non....non

Il descend rapidement les marches qui nous séparent.

- Tu me prends pour un con ?  pourquoi tu pleures ?

- Pour rien je te dis, je vais me recoucher

- Tu restes ici !

Je reste surprise par le ton employé. Je m'arrête et reste dos tourné.

- Je fais encore ce que je veux non ?

- Putain mais c'est quoi ton problème ?

- J'ai pas de problème et je suis fatiguée, bonne nuit

Je commence à monter les escaliers. Il m'attrape par le bras et me retourne.

- Je t'ai dit de rester ici !

- Lâche moi, j'ai pas envie d'en parler

- Mais c'est quoi ces conneries! Je te retrouve en plein milieu de la nuit, en pleurs dans mon salon et tu me dis que tu n'as rien ?

- Liam laisse moi...

- Non ! Merde ! Tu vas arrêter de me cacher des choses, ça me rend fou ça !

Il resserre son étreinte pour m'obliger à le regarder.

- Je t'ai demandé de me lâcher !

- Je te lâcherai quand je le déciderai !

- Mais pour qui tu te prends ?

- Pour celui qui partage ta vie et qui a besoin de savoir !

- Pour savoir, faudrait déjà que toi tu sois honnête avec moi !

J'en ai trop dit.

- Honnête ? Mais je le suis, je comprends pas ? dit-il perdu

- Ah oui ? Ah oui ? Montre moi tes bras, Liam et puis tes cuisses aussi et dit moi !

Il blémit et me lâche aussitôt.

- Bonne nuit dit-il décontenancé

Je ne réponds rien et retourne dans la chambre. Je l'entends piquer une colère. Il jette tout ce qu'il lui passe par la main. Il hurle. Il pleure. Je l'entends gémir, dire des choses incompréhensibles.

STAYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant