The unspeakable story(Marilyn Manson)

Honey-rique

Il était dans une pièce sombre, sans aucune source de lumière, et pourtant, il n'avait pas peur. Il tenta de tâter quelque chose à proximité qui puisse lui donner un indice sur l'endroit où il se trouvait. Mais il était incapable de bouger, comme maintenu immobile par des chaînes invisibles.

Soudain, une lumière vacillante comme la flamme d'une bougie apparue en même temps qu'une table simple, en bois, sans fioriture- si on ne comptait pas la grosse tête de porc qui était posée dessus. Elle était détachée de son corps mais semblait toujours vivante avec des yeux noirs et vifs enfoncés dans leurs orbites. On s'attendait presque à ce qu'il grogne. M.M se dit que les neurones étaient peut-être encore intacts. Derrière la tête morte-vivante, un corps longiligne dansait. C'était un corps de femme, mais ce n'était qu'une ombre noire. Il ne pouvait pas voir de visage. Il s'approcha de la table avec lenteur et vit que le porc essayait de dire quelque chose. Il verdissait à une rapidité fulgurante.

Puis, la tête de porc prit l'apparence du manager de Ryan. M.M lui donna un coup dans la tête qui tomba par terre dans un fracas de porcelaine. M.M s'attendit à voir du sang dégouliner à terre mais c'était des serpents énormes. Fasciné, il approcha son visage des reptiles qui se mouvaient gracieusement dans la pénombre. Ce n'était pas des serpents mais des milliers de mots qui se tortillaient par terre. Ils grouillaient comme des milliers d'insectes lumineux ayant trouvé leur source. Il essaya d'attraper un des mots qui s'enroulait sur lui-même mais une voix terrible, douce et féminine- qui ressemblait étrangement à celle de sa mère lui dit 'Non ! Protège ton futur. Garde ton présent.'

Il ignorait ce que cela signifiait, ni d'où venait cette voix si familière, mais il s'éloigna aussitôt des mots remuants comme s'il s'était trouvé sur des charbons ardents. La silhouette sombre ondulait toujours à ses côtés. Cette fois-ci, il parvint à l'attraper, une main sur l'épaule et une main sur la taille, comme pour l'entraîner dans une danse silencieuse. La silhouette s'immobilisa et lui sussura à l'oreille une version moins sombre de Sweet Dreams.

M.M ouvrit les yeux, troublé, et se demanda si son subconscient allait lui réserver d'autres rêves dans ce genre là s'il allait mélanger les couleurs de sa palette. Pour le moment, c'était es pensées qui étaient quelque peu mélangées.

Décidément, rêver le fatiguait plus qu'une heure en salle de sport.