The unspeakable story(Marilyn Manson)

La fin?

Elle respira l'air frais sans penser aux conséquences de cet acte, avec un sentiment de liberté, de revanche.

Elle savait qui elle allait contacter. Ce qu'elle ignorait, c'est si elle avait envie de le faire. Elle s'éloigna un peu du restaurant de peur que son boss ne la poursuive. Elle regarda son portable et lu à nouveau les messages de M qu'elle avait laissé sans réponse. Une vague de nostalgie la submergea. Elle savait qu'elle n'avait pas totalement raison de faire ce qu'elle allait faire.

Elle pressa la touche appel. Elle espérait qu'il réponde.

Sonnerie.

- Allô ?

Sa voix était chaude et son cœur fit un bon. Il y avait une pointe de joie dans ce 'allô'. Cependant, elle s'interdit de fondre à nouveau. Elle s'efforça de garder son sang-froid et de garder ses distances, même à l'autre bout du fil.

- C'est moi, dit-elle lentement comme pour ménager un suspens inutile.

- Je... je suis content que tu appelles, dit-il prudemment comme s'il avait peur qu'elle change soudainement d'avis et qu'elle raccroche.

- Oui... lâcha-t-elle pour ponctuer sa phrase en savourant la gêne enjouée de M.

Elle fit une pause.

- J'ai reçu tes messages. Je dis bien tous.

Rire gêné.

- Il y en avait beaucoup, dit M. mi- embarrassé mi- joyeux.

- En effet. J'ai hésité à appeler.

Je ne voulais pas me précipiter, surtout, pensa-t-elle

- Oh.

- Tu vas me dire que tu penses tout ce que tu as écrit, poursuivit-elle. Et j'avoue que j'aimerais que ça soit vrai. J'aurais aimé parler avec toi, la fois où tu étais venu me déloger de chez moi et que je t'ai...

- Repoussé ?

Elle rit.

- Oui, repoussé. Mais je sentais que ce n'était pas le moment opportun.

Il ne dit rien. Il attendait la suite.

- Mais là, maintenant, je suis prête. Je veux bien te parler.

- D'accord. Je suis en répétition mais je peux bien la reporter. Il y a quelque chose de plus important, paraît-il.

C'était inévitable. Il ne pouvait s'empêcher de blaguer, et même à un moment aussi crucial.

- Nous savons où nous rejoindre.

***

Il ne dit rien mais ce regard, admirateur, sans être vulgaire sur sa silhouette en disait long. Elle était belle. Et encore plus belle car elle était inaccessible.

- Bonsoir, dit-il simplement.

Elle le salua de la tête.

- Comment vas-tu ?

- Ça allait mieux, répondit-elle. J'avais repris le cours de cette vie banale et insipide que je fuyais. Mais et toi ? J'ai entendu des rumeurs sur ta santé...

- Justement, c'était des rumeurs, dit-il en secouant la tête, en sachant s'il devait être agacé ou pas, mais parles moi plus de cette vie que tu appelles banale. Quand tu étais avec moi, tu la fuyais ?

- Tu veux dire que j'étais avec toi uniquement parce que je m'échappais d'une réalité que je détestais ? Non, M. J'étais avec toi parce que j'étais bien à tes côtés. J'étais avec toi parce que je t'aimais. Tout en détestant la réalité, évidemment, ajoute-t-elle, ce qui le fit sourire.