The unspeakable story(Marilyn Manson)

frisson , espoir

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- Oh c'est un flop !

Elle avait entendu cette voix de stentor qu'elle ne lui connaissait pas sans y prêter attention. Son boss avait visiblement une information de premier plan à communiquer, seulement elle n'avait ni la concentration, ni l'envie d'écouter ce qu'il avait à dire.

- Oh le flop ! Répéta-t-il à la cantonade comme s'il attendait une réponse bien précise de sa part.

- C'est à moi que vous parlez ? Demanda-t-elle d'un ton absent parce qu'elle était trop agacée pour feindre le réel intérêt.

- Je viens de lire un article sur votre M.M.

Le 'votre M.M' l'agaça particulièrement. Elle secoua vigoureusement la tête comme pour dire 'ce n'est pas le mien. Je n'ai aucun lien avec cet individu' et ' je ne vois pas de quel article vous parlez'. Tout ça à la fois.

- Selon une source sûre, M.M aurait loupé ses derniers concerts. Et le dernier en date l'aurait achevé : il se serait effondré sur scène, malade.

Son cœur se pinça un peu. Elle avait beau inhiber chaque partie de son cerveau pour ne pas penser à lui ou bien penser à lui dans de mauvais termes, elle ne pouvait pas ne pas se sentir mal. En réalité, elle se sentais malade, elle aussi. Malade de chagrin.

- Il avait l'air perdu, dévasté.

Elle tourna la tête. Elle ne voulait pas que son boss voit l'étincelle dans ses yeux qui se transformait peu à peu en larme.

- Que se passe-t-il, s'enquit le boss.

Elle secoua la tête, en signe de négation. Pour le rassurer. Secouer la tête était devenu son moyen de communication privilégié.

- Que se passe-t-il chez lui ? Demanda-t-il à nouveau.

Elle n'eut pas le cœur de répondre qu'elle ne savait pas.

***

Tout ce que je pourrais dire ne servirait à rien. Je le sais. Mais je ne peux pas m'empêcher de parler. Parce que tu me manques. Et tu ne me manques pas parce que tu m'imposes ce silence depuis ce qui me semble être une éternité. Tu me manques parce que je te veux à mes côtés pour toujours.

Il relu son message avec un vague espoir, et l'envoya.

Un espoir de fou.

***

Elle saisit son portable comme s'il s'agissait d'un serpent vénéneux. Elle hésita, et composa un message. Qu'Il allait lire. Puis, se sentant stupide, elle s'arrêta dans son élan. Elle avait l'impression de se trahir. Mais sa curiosité, son envie de lui parler, de lui demander comment il se sentait était plus forte. Elle voulait le soutenir, même si elle refusait secrètement de se l'avouer. Tout cela était si différent de ce personnage, de cette stature ! Les lois immuables qui régissaient M.M avaient été défiées, et elle voulait comprendre.

C'est à ce moment que ses propres mains vibrèrent. C'était son portable. Ce message était inattendu mais il ne la surprenait pas. Elle s'attendait à ce genre de geste, sans pour autant être présomptueuse.

Un frisson parcourut son échine. Elle lui manquait. Il la voulait à ses côtés... pour toujours. Ce n'était que des mots. Qu'y avait-il eu, dans les actes, finalement ? Seulement du plaisir pour mieux faire place à la souffrance. Qu'importe. Elle avait la curiosité tenace et plus puissante que sa rancœur et son orgueil. Et il avait lui-même mis son orgueil de côté avec ce message, non ?

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