The unspeakable story(Marilyn Manson)

Jet privé et concert

Ils étaient à quelques minutes de décoller. Mais sa tête à lui était déjà dans les airs. Il n'arrivait pas à croire qu'il était assis à côté d'elle. Il ne parvenait pas à se mettre en tête qu'il était parvenu à ses fins.

- J'ai bien fais de convaincre ton patron, dit-il en essayant d'attirer son attention alors qu'elle regardait par le hublot du jet privé.

- Une multitude de sujets de conversation s'offrent à toi, M. et tout ce que tu trouves comme phrase c'est une référence à mon patron ! Dit-elle en plantant ses yeux marrons dans ses yeux à lui.

- Grâce à sa corruption, tu restes un peu plus avec moi, se justifia-t-il.

Elle prit sa main gantée dans la sienne.

- Nous allons à Sao Paulo. Je trouve ça merveilleux pour débuter une tournée, dit-elle, réjouie.

Et pour débuter une relation, pensa-t-elle, prise d'une poussée d'adrénaline

Il eut l'air un peu blasé. Elle n'aimait pas ça. Ses yeux étaient encore une fois dans le vague.

- Es-tu devenu insensible à force de faire des tournées ? La routine doit tuer le petit côté 'magique', le taquina-t-elle

- C'est toi qui ajoute une dimension magique à tout ça, dit-il en se blottissant contre elle.

Leur relation avait pris une autre dimension et il voyageait avec elle. Il bénissait ces gens uniquement attirés par l'aspect pécuniaire des choses. Une petite conversation avec le boss de sa bien aimée, un petit effort de persuasion- une avance monétaire- et le tour avait été joué. Il n'en ressentait aucune culpabilité.

Elle déposa un baiser sur sa joue qui le grisa.

- Je suis heureux que tu sois avec moi, fit-il soudain en lui caressant la joue et en la câlinant.

- Filou, répliqua-t-elle tendrement en lui donnant une tape affectueuse.

Il se laissa aller et se serra contre elle en oubliant tout. Toute la négativité qui pouvait entraver ce moment de rapprochement privilégié.

***

Les voix tonitruantes et le vacarme ambiant défiait tous les éclairs, tonnerres et orages combinés. Elle frissonna. Elle n'était pas sûre d'avoir sa place finalement.

- Comment ça va ? Demanda la voix rassurante de Twiggy. Tu m'as l'air un peu préoccupée !

Entendre la voix chaude du meilleur ami de M. lui fit chaud au cœur. Elle se sentait un peu comme une petite fille perdue au milieu d'une foule dans une foire colorée. Le costume des musiciens était impressionnant. Leurs visages étaient peinturlurés comme des métalleux purs et durs. Si elle n'avait pas eu de préparation psychologique avant, elle aurait certainement été apeurée par tant de fioritures sombres. Mais les musiciens lui apparaissaient à présent comme des alliés rassérénant et sécurisants.

- Je crois que ça va, répondit-elle enfin, mais c'est moi qui devrais te poser la question. Comment te sens tu avant... l'entrée sur scène ?

Le grand brun aux cheveux mi-longs haussa les épaules et fit un geste qui signifiait 't'en fais pas trop pour moi, vas !' mais elle savait qu'il était content qu'elle pose la question.

Les bras ballants, elle était un peu mal à l'aise, comme un lourdaud ne sachant faire de ses mains. Elle se sentit soudain observée. Cette sensation si furtive, si légère. Un regard noisette sur sa nuque.

- Prête à rentrer sur scène ? Demanda M. d'un ton amusé en la rejoignant.

- Hein ?

- Je plaisante, rit-il

Son cœur s'était doublement soulevé à sa vue et à l'éventualité d'entrer sur scène. Elle fut apaisée.

La transformation qui s'était opérées sur M. était époustouflante. Tout habillé de noir, affublé d'une longue cape, un maquillage rouge et blanc. Il ressemblait à une version majestueuse et renversante de Dracula.

- Comment me trouves-tu, s'enquit-il comme s'il avait eu une fenêtre sur ses pensées.

- Oh, euh, étourdissant, dit-elle d'une voix chargée d'émotion.

- Tant mieux, répondit-il avec un sourire satisfait. Je compte bien les étourdir !

Il éclata d'un grand rire et entra enfin en scène. Le tonnerre assourdissant s'accentua et elle regretta de ne pas avoir pris des boule Quies.

***