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Ils s'étaient embrassés. Elle sentait encore le fourmillement du baiser sur ses lèvres. C'était si vivace. Elle pensa à une de ses chansons.
Tu es toujours sur mes lèvres, tu es ma parure qui s'élève.
Ses narines étaient encore enivrées de son odeur. Un parfum boisé indéfinissable. Fort. Violent et doux, comme lui. Un parfum dans lequel on a envie de plonger pour être enveloppé à jamais de cette flagrance si spéciale. Elle avait aimé. Un baiser qu'on aime tant qu'on a mal quand il s'arrête. Elle voulut effleurer ses propres lèvres mais elle senti la main de M. qui prenait la sienne comme s'il s'agissait d'une fleur délicate et rare. Son bras eut un léger frisson et elle serra cette grande main aux os fins dans la sienne. Elle sourit. Elle se sentait différente. Elle eut soudain un désir inavouable au creux de son ventre mais elle le réprima pour regarder l'homme. Il marchait droit devant lui, avec cet air si sûr qui le caractérisait tant. Elle hésitait entre lui parler et interrompre ainsi cette marche silencieuse ou ne rien dire et penser, savourer. Elle n'avait jamais pris autant de plaisir à marcher comme ça. Ses pieds la faisaient même un peu souffrir mais pour rien au monde elle ne l'aurait avoué. Ils étaient arrivés devant la maison qu'elle lui avait fait visité. A ce temps qui lui paraissait ce jour-là si lointain. Elle eut une petite appréhension inconnue mais le regard brillant de M. balaya ses inquiétudes. Il n'avait qu'à la regarder pur qu'elle voit dans ses iris noisette tant de mots se dessiner. Et elle était à l'aise avec les mots. Les mots soignaient ses maux.
Comment était-il possible d'être si expressif en s'exprimant si peu ? Elle se posait cette question alors qu'ils rentraient chez lui. Elle fit presque un pas en arrière. L'intérieur était vraiment à l'opposé de ce qu'elle lui avait fait visité. Elle ne reconnaissait rien.
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La maison avait un aspect indéfinissable. A la lisière entre le moderne, le baroque et l'excentricité. Comme si elle était l'incarnation immobilière de l'âme de l'artiste. Une maison à fleur de peau, prête à tous moments à livrer ses secrets au premier qui foulera son sol. Des peintures masquaient les murs- c'étaient des aquarelles, avec des couleurs assez pâles et sombres à la fois- des bibelots de toute nature habitaient la demeure comme une multitude de petits gardiens silencieux. Un animal avec de grandes oreilles les épiait dans l'obscurité. En s'approchant, elle se rendit compte qu'il s'agissait d'un renard. Ses yeux étaient si vivaces qu'on aurait pu croire qu'il n'était pas empaillé. L'originalité de la pièce était telle qu'elle ne savait plus où donner de la tête. Cela ne ressemblait pas réellement à ce qu'un fan de sa musique pouvait imaginer, mais l'effet de la pièce était réussi.
M.M ressemblait à un guide impatient de pouvoir faire partager sa visite. Un guide croisé avec un petit garçon excité. La lueur si familière dans ses yeux était présente. Elle s'attendait à une visite magistrale digne de celle d'un musée d'objet à la fois précieux, rares et redoutables.
- Après toi ! Dit-il d'un ton léger en l'entraînant dans une pièce de l'étage
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The unspeakable story(Marilyn Manson)
FanfictionHistoire qui pourrait bien être vraie. Il est une rock star made in USA depuis sa prime jeunesse. Ultra médiatisé, ses concerts interdits dans certains états, des backstages transformés en orgie, une réputation de sataniste et un look ténébreux qui...