(Petite précision: l'interview qui va suivre est ENTIEREMENT fictive, inventée par moi. Elle ne s'inspire d'aucune interview, ni récente ni ancienne, en un mot: elle est totalement inventée, issue de mon imagination psychédélique et déjantée. Bonne lecture!)
Le jour suivant, il fut interviewé par un de ces magazines-tendance-qui-parvenait-toujours-à-faire-un-buzz-retentissant. Il faisait toujours sensation, quelque soit le journaliste et son état d'esprit. Il n'avait pas trop d'appréhensions avant chaque interview, non. Juste la nette impression d'entrer dans un monde imaginaire et éphémères. Une pièce de théâtre où ses répliques devaient amuser les gens, et c'est tout. Un mauvais trip aux allures de mascarade. Mais qui, heureusement prenait fin vite.
Mr Flash : Ton nouvel opus s'annonce très prometteur. Après douze albums, est-ce toujours la même appréhension concernant son accueil auprès des fans ?
M.M : La question est plutôt quels sont les fans qui vont être touchés par mon travail. Vont-ils être différents ? Ca, je ne le sais pas, mais je le souhaite.
Mr Flash : Tu parais vraiment soucieux de renouveler tes fans, de toucher un peu plus de 'sang neuf'. Tu penses que c'est encore possible de mobiliser la jeune génération ?
M.M : Je pense que ce qui est compliqué est d'arriver à surprendre à nouveau, et de continuer de surprendre les gens qui me suivent depuis le début. Si les idées que je veux véhiculer parviennent à toucher des gens qui n'étaient pas fans de moi au départ, c'est une des meilleures choses que je peux espérer qui se réaliserait.
Mr Flash :Il y a donc toujours un lien entre les idées que tu veux faire passer et la musique.
M.M : C'est indissociable, en effet. Toutes formes d'art, que ça soit la peinture, la musique, le cinéma, et caetera doit soulever un débat. Si tu n'arrives pas à faire naître une émotion chez le spectateur, du dégoût à l'enchantement, c'est que ton œuvre a une part d'inutilité, quelque part.
Mr Flash : Alors s'il n'y a pas de débat enflammé autour d'une œuvre, ni de réaction, c'est mort ?
M.M : L'art est un grand point d'interrogation sur les aspects qui composent le monde. Si un jour personne ne se plaint du nouvel album de M.M ou , au contraire, personne ne s'en réjouit, je comprendrais qu'il faudrait que je me focalise sur autre chose.
Mr Flash : Tu as parlé de cinéma, et , justement, nous pourrons bientôt te voir dans 'Le diable de la beauté' de Cameron Thacker, un réalisateur quasi inconnu. Tu peux nous en dire plus sur ton rôle, le tournage ... ?
M.M : Ma rencontre avec Thacker a été des plus marrantes et des plus surprenantes. On s'est rencontrés à une soirée où ni l'un ni l'autre ne trouvait sa place. Il faut croire que ce point commun a été décisif parce qu'on a discuté, bu et ri ensemble, et puis encore bu en découvrant encore nombres de points communs comme notre passion de David Lynch et Dali. C'est un gars qui gagne à être connu. Le tournage s'est passé aussi naturellement que sa proposition : il m'a carrément mis le script sous le nez en demandant si j'étais intéressé. Je me suis dit que si je répondais non, je ferais une belle connerie. Alors j'ai dis oui instantanément. Le sujet du film et les idées véhiculées sont plus qu'intéressantes. Le message est clair :c'est pas un film où on a le mal d'un côté et le mal de l'autre. Je pense que les gens en ont ras le bol de voir une pensée aussi simpliste et restreinte.
Mr Flash :Ton personnage B.O Neil est un ancien escroc qui tente de se tailler une nouvelle réputation et à qui on ferme toutes les portes...
M.M : Et pas à tort (rires). Il tente d'agresser à nouveau quelqu'un. Mais ce qui est intéressant est d'observer la réaction des gens autour de lui. Ca prouve que personne n'est enclin à le caser dans une autre catégorie que 'voyou'. C'est comme ça, la société. Qui que tu sois, elle te colle une étiquette dont tu ne peux te défaire et ça te met comme un couvercle sur la tête qui t'empêche d'avancer.
Mr Flash : La complexité de ce personnage n'est pas sans rappeler le message n'est pas sans rappeler le message de M.M. On allie la plus grande célébrité glamour et un tueur en série.
M.M : (rires) c'est à peu près ça. O'Neil est un melting pot, un mix à lui tout seul : un escroc avec ses instincts et ses habitudes mais qui aspire à changer. Mais s'il aspire à changer c'est qu'il a une part de lumière en lui également, en plus de la part d'ombre.
Mr Flash : Est-ce que cette histoire d'étiquette est liée à toi aussi ? Une réputation qui te colle à la peau dont tu aimerais te débarrasser ?
(silence pendant quelques secondes)
M.M : Je pense qu'on est tous concernés par ce fléau qui nous colle à la peau.
Mr Flash :Donc tu aimerais qu'on te reconnaisse enfin en tant que personne et non pas l'artiste-ultra-maquillé à scandale sur scène, anti-catholique ? Que tout le monde sache que tu as un cœur en guimauve ?
M.M : Je n'ai pas de cœur, j'ai du déjà le manger, puisqu'il était en guimauve.
***
Elle sourit en lisant l'interview. Depuis qu'on lui avait dit que M.M en personne avait contacté l'agence en vue d'un futur achat, elle s'était mise à lire des choses à son sujet. Et des choses, il y en avait beaucoup. Elle savait que c'était complètement puéril, mais cela avait piqué sa curiosité et elle se sentait presque obligée de lire la presse et tout ce qui touchait à l'artiste. C'était quand même un drôle de coïncidence. La fille fan de lui au magasin, et puis ça. Et dans la même semaine. Elle ne croyait pas au hasard. Alors qu'est-ce que c'était ? Elle allait lui faire visiter une future acquisition, et c'était tout. Pourquoi était-elle excitée comme une adolescente ? En réalité, elle était plutôt intriguée. A quoi ressemblait ce gars dans la vraie vie ? Comment se comportait-il ? Etait-il aussi posé, ironique et maître en jeux de mots comme le montrent ses interviews ?
Autant de questions qui taraudaient son esprit. Elle ne savait pas elle-même comment se comporter alors elle décida de rester comme à son habitude, calme, neutre et professionnelle. Irréprochable. Si c'était possible.
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The unspeakable story(Marilyn Manson)
أدب الهواةHistoire qui pourrait bien être vraie. Il est une rock star made in USA depuis sa prime jeunesse. Ultra médiatisé, ses concerts interdits dans certains états, des backstages transformés en orgie, une réputation de sataniste et un look ténébreux qui...