The unspeakable story(Marilyn Manson)

Sweet Dreams sweet home

- Après  toi ! Dit-il d'un ton léger en l'entraînant dans une pièce de l'étage

Comme si un ouragan était passé par là, elle ne reconnaissait absolument pas les lieux qu'elle lui avait fait visités. Les pièces étaient remplies de livres, d'albums, d'instruments divers qui flirtaient avec des objets issus d'un autre temps- canes anciennes, faux crânes, écussons d'une origine inconnues, polaroids aux photos floues, statuettes-gargouilles. Tout ce joyeux méli-mélo avait l'air bien accueillant, d'une façon étrange. Elle remarqua que certains coins étaient maculés de peintures.

Une maison d'artiste, pensa-t-elle si fort qu'elle craignit que M. n'entende sa voix intérieure.

Que faisait-elle là ?

Pendant tout la durée de la visite- qui dura pas moins d'une heure et demie- M. était confiant, n'ouvrant la bouche que pour répondre à quelques questions qui lui taraudaient l'esprit, à propos de tous ces objets inconnus. Il restait en retrait, lui permettant d'observer à tout loisir ces trouvailles rocambolesques. Elle s'attendait à ce qu'il l'embrasse à nouveau, lui tienne la main, la serre contre lui encore une fois, mais rien. Dans les yeux de M. qui semblait soudain avoir vingt ans de moins, elle ne voyait qu'un jeune homme effrayé. Effrayé par lui-même.

***

Il adorait jouer les maîtres d'hôtel. Encore plus avec elle, cette jeune femme qui semblait si perdue et qui avait pourtant les pieds bien sur terre et la tête sur les épaules. Il voulait l'aspirer toute entière et se nourrir de son essence, son moteur. Il savait que c'était impossible. Alors il espérait la garder auprès de lui aussi longtemps qu'il pouvait. Pour la journée, déjà, pour commencer. Elle croisa son regard pensif et lui fit un beau sourire. Sa petite bouche en forme de cœur s'étira et il fut pris d'une furieuse envie de l'embrasser et de l'avoir tout contre lui. Son grand corps entourant son petit corps à elle. Une symbiose parfaite. Seulement, il avait peur. Se trouver à bonne distance d'une source de chaleur était bénéfique. Trop près, il pouvait se brûler. Mais il était du genre téméraire. Alors, il s'embrasa.

Il se baissa et planta un baiser sur sa bouche. Agréablement surprise, elle se désintéressa d'un album pour le lui rendre, langoureusement. Enhardi, il la prit par la taille pour l'attirer tout contre lui. Cela ne lui suffisait plus. Il fallait qu'il lui dise.

- Je crois que... je crois que, commença-t-il le souffle court.

Elle l'embrassa lentement. Il caressa sa joue et pris son petit visage délicatement entre ses mains fines.

- Je... t'aime, souffla-t-il enfin

- Tu crois... murmura-t-elle, amusée en caressant doucement son cou et en se blottissant dans son torse.

- J'en suis persuadé, fit-il comme si un autre parlait

Il rencontra encore ses lèvres.

- Je t'aime, répéta-t-il comme un cantique.