Libre

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Comment peut-on parler de soi même avec un tel mépris !
Allons Dylan, c'est pourtant un sujet que tu connais sur le bout des doigts !

- Dylan ? Je m'excuse, mais je ne sais pas si j'ai rêvé. Hier soir, il y avait un mec avec toi ?

- Tu n'as pas rêvé. Il s'appelle Ryan. Il est cool. Il va passer tout à l'heure. Lisbeth, si tu veux, tu peux aller prendre une douche !

- Merci, mais j'ai rien pour me changer.

- Tes affaires sont où ? Chez Judy ?

- Tu connais Judy ?

- Non. Enfin, je l'ai vu hier. Et tu nous a dit son nom à Ryan et moi. C'est ta copine ?

- Ah non ! Pas vraiment, je la connais depuis deux jours. Elle m'a prise en stop. Et elle m'a proposée de rester chez elle.

- Ok ! Donc tes affaires sont là bas ?

- Non. Dans une consigne.

- Oh ! Tu veux que je t'y emmène, pour les récupérer.
Et prendre une douche. Après tu décideras de ce que tu veux faire !

- Je ne peux pas... Je te connais pas !

- Et les mecs de hier, tu les connaissais ? Ça ne t'as pas gêné apparemment !

- Ils avaient l'air cool, quand Judy me les a présentés.

- C'est elle qui te les a présentés ?

- Oui. Pourquoi, ça te pose un problème ? dit-elle subitement agressive. Je n'ai pas besoin de réfléchir, en fait. J'ai cru que tu étais sympa, mais tu es toujours le même connard, jugeant sans savoir.

- Tu as raison, Lisbeth, casse-toi ! Et la prochaine fois, tu te retrouveras au milieu d'une tournante ! Ces mecs étaient des pro !
Ils t'ont d' abord fait boire, puis après, ils t'auraient sûrement filé du GHB ou un truc du style et ils t'auraient vendu au plus offrant.
C'est ça que j'ai essayé de t'éviter, Lisbeth !

- Mais pourquoi ? Qui me dit que tu n'es pas un salopard, toi aussi ?

- Tu as parfaitement raison. Je vais être clair avec toi. Je suis un mec arrogant, c'est vrai !
Mais je n'ai pas pour habitude de droguer les filles. Je les aime réveillées et consentantes.

- Comme ça, je suis au courant.

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Elle m'énerve ! Comment a t-elle pu tomber dans un piège aussi grossier. Elle-même a avoué qu'elle ne les sentait pas. Je ne peux pas la laisser partir.

L' idée qu'elle puisse se retrouver en danger une fois de plus me révulse. Il faut que je me calme et que je la rassure.
Pas facile vu que je n'arrête pas de lui crier dessus ! Je vais avoir besoin d'aide. Ryan a assuré hier.

*J'ai besoin de toi. Elle veut se tirer. Tu peux venir ? *

* J'arrive à la rescousse ! *

- Tu appelles qui ?

- Ryan. Peut être que lui, tu l'écouteras.

Dix minutes plus tard, Ryan arrive, un grand sourire aux lèvres.

- Salut mec ! Dit- il en me faisant une accolade.

- Salut Ryan. C'est pour quoi ce sourire ?

- Pour rien. Bonjour Lisbeth. Vous vous prenez toujours la tête ? Depuis hier ?

- Bonjour. Non, juste depuis tout à l'heure. Il est trop con, je n'y peux rien lui dit-elle en regardant dans ma direction.

- Je vous laisse, sinon je vais être méchant !

- Vas-y, circule Dylan. Je reste là, me dit Ryan.

- Tu n'as pas besoin de rester, je me casse, à moins d' être prisonnière ?

- Tu peux arrêter de dire des conneries, cinq minutes ? Si Dylan t'a embarquée hier, c' était pour te mettre en sécurité.

- Je sais, j'ai fait n'importe quoi ! Mais c'est Judy, je lui faisais confiance. Tu crois qu' ils m'auraient embarquée, toi aussi.

- Je sais pas. Mais il n'était pas question de prendre le risque.

- Et vous sauvez souvent des filles en détresse, tous les deux ?

- Dès que possible ! Lisbeth, tu es seule ?

- Et toi tu es un flic ?

- Quel caractère ! Entre vous deux, je n'ai pas fini de me marrer ! Pourquoi tu t' es mises en colère ?

- Il m'a proposée de rester ici quelques jours, sans contrepartie.

- Et tu ne veux pas. Juste quelques jours, te poser, dormir, réfléchir. Il n'est pas bavard et il ne te fera rien.

- Qu' est-ce que j'en sais ? Je ne suis pas très douée dans mes choix comme tu as pu voir !

- Et si tu lui donnais une chance !

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Je suis derrière la porte.
Je le savais. Lui, il est calme, il lui explique tranquillement les trucs. Pourquoi ne lui gueule -t- elle pas dessus ?
Avec moi, elle crie, elle m'insulte.
Si elle veut se tirer, qu'elle se tire !
Je ne frappe même pas, c'est ma chambre, après tout !

- Ça y est, tu es calmé ? Me demande Ryan.

- La nuit a été courte. Pardon. Veux- tu aller récupérer des affaires, Lisbeth ? Tu es libre de partir ou de rester, ma proposition est toujours valable. Je reste ici une semaine, peut-être moins, peut-être plus. Tu décides quoi ?

- Pardon, mais aussi tu es chiant à décider de tout. Je veux bien aller récupérer mes fringues. Je prendrai une douche, et je te le dirai après. Ça te va ?

- Ouais. Ryan, tu viens avec nous ?

- Il vaut mieux, s'il vous prenait l'envie de vous taper dessus.

- La ramène pas de trop, tu veux ! Râle Dylan

- Ah Ah !

Nous la déposons dans un magasin, et pendant que je fais deux trois courses, elle récupère des affaires dans une consigne.
Je lui proposerai bien de tout prendre, mais je n'ai pas envie de tout faire foirer.
A priori, elle a plus ou moins envie de me faire confiance.

- C'est bon ? Tu as ce qu'il te faut ?

- Non je n'ai pas mes papiers. C'est Judy qui les a chez elle ! A mon avis, je peux faire une croix dessus.

- Si tu connais l'adresse, nous pouvons y passer. Tu ne risques rien ainsi, et j' avoue être tenté par une petite discussion. Ryan, qu' en penses-tu ?

- Je ne suis pas contre leur expliquer deux petits trucs. Il n'y avait que ces quatre là, Lisbeth ?

- Je n'ai vu qu' eux et Judy, oui. C'est elle qui m'a prise en stop. On a discuté un peu. Elle m'a proposée de rester chez elle pour éviter de galérer. Elle était plutôt sympa. Je me suis fait avoir comme une idiote !

- Tu sais, certaines personnes sont très douées pour manipuler les autres. Et les mecs ils étaient déjà là me demande Dylan ?

- Ils sont arrivés chez elle, peu de temps après nous. Très sympas, pareil je n'ai rien vu venir.

- Normal. Ce sont des pros. On a même cru que Judy était en danger, grogne Dylan. Alors tu as envie de récupérer tes papiers ?

- Oui, mais à une condition, je veux parler avec Judy !

- D' accord.