Ma nuit a été correcte. J'ai presque dormi tranquillement. Est-ce le fait que je n'étais plus tout seul pour la protéger ? Peut- être.
Cet homme m'intrigue toujours mais je n'ai aucun doute sur le fait qu'il la protégera quoiqu'il arrive. Mais pourquoi le fait-il ?Après avoir laisser un mot, je vais courir.
Une heure après, lorsque je reviens, je vais mieux. Je vide une bouteille d'eau et je vais sous la douche.
Il n' y a pas de bruits dans la maison. Surprenant de la part de Nils, il doit travailler dans sa chambre.En passant devant la chambre, j'entends des sons étouffés. Je tape deux petits coups. Pas de réponse. J'entre doucement. Lisbeth est recroquevillée dans un coin de la chambre.
Je m'approche sans bruit. Elle sanglote. Je la prends dans mes bras, sans qu' elle réagisse. Puis je m'assois sur le lit, en la gardant sur mes genoux.
Elle est blottie contre moi, la tête dans mon cou. Elle pleure moins fort. Je ne dis pas un mot, cela ne sert à rien. Je sais ce qu'elle a.
Hier soir, elle m'a demandé de dormir seule. Je lui ai gentiment fait remarquer que vu les dernières révélations, cela ne me semblait pas être une bonne idée.
Mais elle a insisté. Je lui ai juste dit qu'elle pouvait m'appeler ou me rejoindre si elle en ressentait le besoin.
A priori, elle ne l'a pas fait.
Par fierté ? Par peur ?
Je n'en sais rien et je ne lui ferai aucun reproche. Je n'ai pas non plus toujours fait les bons choix.— Excuse-moi, Dylan !
— Je n'ai rien à te pardonner, ticoeur. Pourquoi tu n'es pas venue ?
— Je n'ai eu ce cauchemar que ce matin, mais il était violent. Je ne voulais pas te déranger. J'espérais me calmer seule.
— Ticoeur, tu ne me dérangeras jamais ! Et je vais t'apprendre à te calmer un peu. Cela peut prendre du temps et cela ne marche pas à 100%. Ça peut juste aider. Cela ne remplacera jamais un câlin ! Tu ne veux plus de mes câlins, ma belle ?
— Si. A croire que j'en suis accro. Merci.
- Ticoeur, arrête de te sentir désolée pour tout, de me dire merci tout le temps. Elle est où la tigresse qui me traitait de connard et me mettait des gifles ?
— Elle était bourrée ! Mais je peux recommencer si ça te manque.
— De te bourrer ? Je préfère pas. Les gifles ? De temps en temps, si ça te soulage !
Mais j'ai une condition : je veux que tu restes dormir avec moi. S'il te plaît.— Condition acceptée.
— On va déjeuner ?
— Ouais.
Pour la première fois depuis très longtemps, Lisbeth a vraiment mangé. Bon, il faut préciser que nous étions trois pour lui servir un jus de fruit, un café et des céréales.
Pendant qu'elle allait se préparer, je me suis isolé pour appeler Ben. On a besoin de se parler.
— Allô ? C' est toi ?
— Dylan ? Oh mon Dieu ! Tu vas bien ?
— Oui, Ben. Je vais bien. Tu aurais dû me le dire. Je te croyais en sécurité.
— Et tu serais revenu. C'était justement ce que je ne voulais pas.
— Pourtant tu n'arrêtais pas de gémir pour que je vienne.
— Tu te serais douté de quelque chose, si je ne l'avais pas fait, non ?— Je ne te savais pas manipulateur, frangin.
— Juste protecteur. Tu comptes faire quoi ?
— Je vais l'appeler. Je dois lui mettre un marché en main. Je ne veux pas marchander avec lui, ce n'est pas ça...
— Il est fort, Dylan. Ne fais pas l'erreur de le sous estimer.
— J'ai des atouts dans la manche, maintenant.
— Pourquoi pas juste le détruire ?
— J'ai besoin de sa puissance et de ses relations, Benjamin. La personne que je protège... le salopard qui la persécute est aussi très fort. Je ne peux pas y arriver seul. S'il arrivait quelque chose à Lisbeth, je ne m'en remettrai pas. C'est aussi simple que ça.
— Tu as enfin trouvé quelqu'un ?
— Non. Je ne ressens pas ce genre de sentiment pour elle. On dort dans le même lit, mais on ne couche pas ensemble. Elle empêche mes cauchemars de surgir et j'ai le même effet sur les siens. Je suis apaisé à côté d'elle.
— Je serai très heureux de rencontrer cette Lisbeth. Elle te fait du bien apparemment.
Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui, Dylan, dit-il d'une toute petite voix. J'ai cru mourir ces derniers jours. Comment as- tu pu résister à tout ça toutes ces années ?— J'avais moins de difficultés que toi. Je me suis construit une carapace. Elle commence juste à fissurer.
— Mais pour quelle raison nous fait- il cela ? J'ai entendu ces éclats de rire, pendant que je hurlais de peur. Je suis son fils.
— Moi aussi. Il aime le pouvoir qu'il a. Moi, je le provoquait continuellement...
— Pourquoi tu faisais cela ? J'ai besoin de le savoir, Dylan.
— Vraiment ? Je pense que tu le sais. Je voulais attirer son attention sur moi. Il t'aurait brisé. J'étais plus solide psychologiquement. Mais tu sais, savoir que tu étais en dehors de tout ça me permettait de tenir.
— Tu aurais dû me le dire. Bob m'a dit que tu étais plus résistant que moi.
— C'est sûrement vrai mais notre cher père adapte ses châtiments à chacun. Je n'ai pas hurlé entouré de rats car je n'ai pas peur d'eux. Certaines choses me brisaient.
— Explique-moi.
— Bob a récolté assez de documents pour le mettre à mal. Je vais lui proposer un marché. Il m'aide à détruire le salopard qui martyrise Lisbeth, il s'engage à nous laisser tranquille et je ne lâche rien aux médias.
— Il va te briser !
— Je n'ai rien à perdre. Tu en dis quoi ?
— Je suis avec toi. Je ne veux plus être associé d'aucune manière à cet homme.
— C'est impossible, tu le sais. Mais ne plus l'accepter est une délivrance.
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Libre
General Fiction25 ans et libre de ses mouvements. Joueur de poker plutôt doué - en tout cas suffisamment pour lui donner la possibilité de pouvoir vivre à l'endroit où il veut le temps qu'il veut. Des attaches ? Il n'en veut pas. Des rencontres ? Pourquoi pas ; m...