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Al et Bob aidés par une vingtaine de mecs tous aussi flippants les uns que les autres, vont s'occuper de Sastus.
Nils et Benjamin vont rester en arrière. Leur boulot est de surveiller les activités de notre père et du frère de Lisbeth. Ils excellent tous les deux dans ce truc.
Moi, j'ai le boulot le plus cool : je dois surveiller Lisbeth. Ne pas la lâcher des yeux un seul instant. Et comme nous sommes tous paranos, quatre mecs veillent dehors.
Al voulait que Nils ouvre sa pièce blindée, Lisbeth a refusé. Je l'ai soutenue. Elle a été séquestré trop longtemps. Il n'est pas question qu'elle se retrouve dans cette situation de nouveau.
Ça a gueulé ! Al et Bob étaient très en colère.

Lisbeth a commencé à trembler un peu, puis beaucoup. Et sa bouche s'est mise à grimacer, et elle sanglotait en disant des choses sans queue ni tête.

Al et Bob ont très vite arrêté de s'engueuler. Nous étions là comme des cons, à la regarder. Sans agir car je pense qu'aucun de nous, ne savait quoi faire. Puis Benjamin m'a poussé délicatement, comme si cela le gênait, et il s'est accroupi en face d'elle.

- Lisbeth. Écoute-moi. Suis le son de ma voix. Essaye de te focaliser dessus et d'oublier tout le reste.

Elle ne contrôlait rien. Et moi non plus. J'avais l'impression que mon coeur se mettait à battre aussi vite que le sien.

- Lisbeth. Je vais te prendre les mains. Laisse-moi faire, s'il te plaît.

Elle lui a obéi puis elle a ancré ses yeux dans ceux de mon frère. Petit à petit, sa respiration haletante est devenue plus calme. Ses tremblements se sont apaisés. Seules les larmes ont continué de couler.
Sans réfléchir, je me suis mis à ses côtés, et je l'ai appuyée contre ma poitrine. Benjamin est resté là à attendre. Je l'ai sentie s'assoupir contre moi, épuisée.
Al a apporté une couverture pour nous couvrir. Benjamin m'a fait un petit sourire avant de se lever.

J'ai dû m'endormir moi aussi. Lisbeth a la tête sur mes genoux, la tête tournée vers moi, les yeux grands ouverts.

- Coucou, toi. Tu me regardes depuis longtemps, mon cœur ?

- Non. Tu dormais bien. Ils sont encore là ?

- Non. Il n'y a plus que nous. Tu m'as fait peur, tu sais. Je ne savais pas quoi faire pour t'aider.

- Maintenant tu sauras.

- Je préférais que tu ne recommences pas !

- J'ai eu peur, l'idée d'être enfermée, explique-t-elle, la voix tremblotante.

- Le sujet est clos, mon coeur. Tu n'iras pas dans cette pièce blindée. Je te l'ai dis. On restera ensemble.

- Je ne supporterais pas de nouveau. Je voudrais comprendre la raison.

- Crois-moi, je veux le savoir aussi. Allez debout, les gars doivent nous attendre pour mettre au point l'arrestation de Sastus.

- Oui. Et puis je voudrais m'excuser.

Ils sont tous là. Ils regardent Lisbeth avec un air inquiet.

- Bonjour. Je vais bien, ne vous inquiétez pas. Je m' excuse. Je ne l'ai pas vu venir.

- C'est de notre faute, princesse. J'ai eu très peur, déclare Al.

-Benjamin, je te remercie. Tu as fait cela très bien. Ce n'était pas une première, hein ?

- Non. À une certaine période, je me suis régulièrement trouvé à ta place. Je me suis rappelé la règle principale pour gérer une crise de panique.

- Ne pas perdre pied. Et si c'est trop tard essayer de se focaliser sur un son, une voix qu'importe pour se calmer, récite-t-elle d'une d'une traite.

- En gros impossible tout seul ! ricane Benjamin. Je suis satisfait d'y être arrivé. C'était une première.

- Quand as-tu ces crises, Ben ?

- Tu connais déjà la réponse, Dylan. Te le dire n'aurais rien changé.

- Si. Je serai revenu.

- Tu n'y étais pas prêt. Il aurait gagné, et tu n'aurais pas rencontré cette magnifique demoiselle, termine Benjamin en me désignant.

- Tu me caches quoi encore ?

- Dylan, ce n'est pas le moment. Il faut s'occuper de Sastus. On doit le neutraliser.

- Depuis quand as-tu acquis cette force, cette assurance ? Pourquoi je n'ai rien vu ? Rien entendu ?

- Au début parce que je te le cachais pour t'empêcher de revenir. Puis, je suppose car tu avais besoin de ne pas le voir.

- Tu aurais pu te perdre. Ma place était à tes côtés, gronde Dylan.

- Tu étais au bord de la rupture. J'ai souffert, comme toi, Dylan. Mais j'ai appris à me défendre autrement. Il l'a découvert trop tôt. Sans Bob, j'aurai morflé. Mais plus maintenant, on ne le laissera pas gagner.

- En effet, tu as grandi. Je suis désolé.

Nous avons discuté longtemps pour être sûrs de nous. Puis le groupe chargé de neutraliser Sastus s'est mis en route. C'était un groupe de 25 hommes aguerris, recrutés par Al et Bob.
Nils et Benjamin restaient tout compte fait avec nous.
Lisbeth était une pile. Je devais trouver une idée pour canaliser cette énergie.
Je décidais de lui apprendre quelques mouvements pour se défendre.
Elle avait de la force, était d'une souplesse incroyable.
Au bout d' une heure, je ne pouvais plus continuer. Voir son corps musclé bouger de cette façon me faisait beaucoup d'effet.
- On va arrêter là, mon coeur !

- Tu as peur de perdre ?

- Non, ticoeur. C'est juste que cela va devenir délicat et douloureux.

- Tu as mal ? Où ?

- Devine ! dis-je en désignant mon entrejambe.

-
- Oh oui ! En effet !

- Ne rougis pas, mon coeur !

LibreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant