Je suis sous le choc. Ils ont l'air de trouver cette option envisageable.
— Lisbeth ? Tu n'es pas obligée.
— Dylan. Je veux comprendre. Il ne dira rien si je n'y vais pas.
— Qui te dit qu'il te dira la vérité, mon cœur ?
— Je ne sais pas. Pourquoi il aurait fait tout cela autrement ? Quel intérêt ?
— S'il te plaît, laisse Al et Bob essayer de négocier. Et viens te reposer. Cela fait trop longtemps que tu n'as pas fait une nuit de sommeil.
— Je ne veux pas dormir. Je veux savoir.
— Viens juste t'allonger. J'ai besoin de te serrer contre moi. S'il te plaît, mon cœur.
— Comment pourrais-je te refuser cela ?
Al et moi, sommes dans la " cellule" de Sastus. Et pour lui montrer que nous ne rigolons pas. Cela fait trois heures qu'il est dans cette position. Cela doit commencer à être douloureux, car le sang circule mal. Je ne veux pas le torturer. Je fais signe aux deux gars de lui détacher les chevilles et de le mettre en position debout.
Il est donc devant nous, immobile, un peu moins arrogant me semble-t-il. Son rictus a disparu.— Merci. Restez derrière la porte, ordonné-je aux deux gardes.
Ils sortent sans un mot.
— Vous lui avez parlé ? nous demande-t-il dès qu'ils sont sortis.
— Elle a peur, Sastus. Cela vous surprend ? rétorque Al, toujours agressif.
— Non. Et que voulez vous négocier ? s'alarme-t-il.
— Vous êtes le demandeur, Sastus. C'est à vous de dire ce que vous voulez.
— Je me suis rendu. Je ne lui ferai aucun mal.
— Sérieux ? Vous pensez que nous pouvons vous faire confiance ? Juste, comme cela, d'un claquement de doigt.
— Proposez-lui de venir quand je suis attaché. Cette position humiliante devrait la rassurer, non ?
— Je ne le pense pas, non. Votre seul nom la fait frémir. Être dans la même pièce que vous. Seule. Ce n'est pas possible. Et je suis sûr que vous vous attendiez à ce refus, le coupe Bob d'un ton sec.
— Bien sûr. Je ne veux pas lui faire peur. Encore moins la mettre dans une situation intenable.
— Ben voyons ! C'est pour la protéger peut-être ? ironise Al.
— Ne soyez pas stupide. Elle doit connaître enfin la vérité. Seule ou pas, que m'importe ! Trenor n'est pas un enfant de choeur. Il veut la détruire. Cela a toujours été son objectif. Contrairement à son père Stan.
— C'est son demi frère qui est derrière tout cela ? gueule Al.
— Je ne dirais rien de plus. Je suis d'accord pour être face à Lisbeth, entravé. Qu'elle soit seule ou accompagnée !
Je donnais des consignes pour qu'il puisse aller aux toilettes, manger avant d'être de nouveau entravé. L' homme était fort et très malin. Il n'était pas question de prendre de risque. Nous devions discuter avec Lisbeth.
Il était presque vingt trois heures. Nous étions tous épuisés. Nils était au téléphone dans son bureau. Benjamin s'était endormi dans le fauteuil.— Dylan et Lisbeth sont montés, nous explique Nils. Alors ?
— Allons plutôt discuter chez nous. Cela ne sert à rien de réveiller Ben.
— Si vous m'offrez un café ! Je dois encore passer des appels au Japon et avec le décalage horaire, j'en ai encore pour un moment.
— Demain matin, reste au lit. Sinon, un de ses jours, tu vas tomber.
— J'aimerai bien, Al, mais demain j'ai une vidéo-conférence à onze heures. Bon alors, Sastus a dit quoi ?
— Il est d'accord pour qu'elle soit accompagnée.
— Il devait l'avoir envisagé. A-t-il dit autre chose ?
— Ouais. C'est justement le problème. Il a clairement dit que son demi frère veut la détruire. Que cela a toujours été son objectif.
— Et cela te choque, Al ?
— Bien sûr. Cela me met hors de moi. J'ai cru qu' il était prêt à l'aider, qu'il gardait du recul par protection. Ce fumier veut sa peau. Il m'a manipulé.
— Il est temps de dormir. Demain nous en discuterons avec Lisbeth et Dylan.
— Bonne nuit à vous deux.
— Nils, repose-toi un peu!
Allongé dans le lit, je ne dormais pas, et Lisbeth non plus. Elle ne faisait aucun bruit.
— Ne fait pas semblant de dormir, mon coeur.
— Je ne fais pas semblant. Mon cerveau ne veut pas s'arrêter.
— Le mien fait pareil. Dis-moi ce que raconte ton cerveau, après je te parlerai du mien.
— Il essaye d'analyser toutes ces années. De voir si certaines fois, il n'en faisait pas exprès. Mais à chaque fois, je ne vois que ses yeux froids qui me fixent, qui me glaçent. Alors pourquoi ? Il aurait pu me tuer, me frapper.
— Tu lui demanderas. Car malgré toutes tes peurs, tu veux le voir. Je ne te reproche pas cette décision, mon coeur, elle me fout juste une pétoche de tous les diables.
— Pourquoi ?
— Parce que tu seras seule, que je ne serai pas là pour te protéger, que je ne pourrais pas voir dans tes yeux que la peur monte. S'il t' arrivait quelque chose, je ne m' en remettrai pas.
—Il ne m'arrivera rien. Je le sais. Il n'est pas en position de me faire du mal. Sans en subir les conséquences.
— J'ai plus peur qu'il puisse te blesser psychologiquement. Il connaît tes faiblesses.
—Je vais poser moi aussi mes conditions. Si je me sens en difficultés, je sors de la pièce.
— Je voudrais juste être derrière la porte, juste pour être là au moment où tu en as besoin.
— Dylan. Grâce à toi, j'ai grandi. Je suis plus forte maintenant. Je veux être avec toi sans avoir besoin de toi. Juste être avec toi.
— Ça tombe plutôt pas mal, c'est aussi ce que je veux.
— Je crois que....Euh je .. j'ai envie.
—J'ai compris mon coeur. Quand tu le voudras. J'ai déjà le privilège de dormir avec toi. De te sentir contre moi. Toutes les nuits. J'ai beaucoup de chance.
— Je t'aime Dylan.
— Redis-le s'il te plaît !
— Je t'aime.
— Encore. Non attend. Je vais te montrer comment je t'aime. En attendant que tu sois prête.
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Libre
General Fiction25 ans et libre de ses mouvements. Joueur de poker plutôt doué - en tout cas suffisamment pour lui donner la possibilité de pouvoir vivre à l'endroit où il veut le temps qu'il veut. Des attaches ? Il n'en veut pas. Des rencontres ? Pourquoi pas ; m...