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J'ouvre la porte sans bruit. Dylan est assis au même endroit que tout à l'heure. Il se tient la tête entre les mains, comme s'il pensait.
Je m'approche de lui, m'agenouille à ses pieds. Je pose mes mains sur les siennes.

— Dylan, parle-moi.

— Je vais bien, ticoeur. J'essaye de me concentrer mais je n'y arrive pas. Tu veux bien que je te prenne dans mes bras ?

— Bien sûr, si cela peut t'aider !

—  Juste pour cette raison ?

—Tu n'as pas à te mettre la pression. Si tu gagnes pas, ce n'est pas grave.

— Ce n'est pas la partie qui me tracasse, ticoeur.

— C'est quoi alors ? Sastus ? Al et Bob s'en occupent. Mon prétendu frère ? S'il est intéressé par moi, il se montrera un jour ou l'autre. Ton père? Je ne sais pas trop ce que tu veux faire.

— Depuis quand es-tu devenue si sereine ? Aucun de ces trois mecs me tracassent.

— Alors quoi ? s'inquiète-t-elle ?

— Toi. Nous. Le après.

— Moi ? Je vais rester la même. Je me moque de qui était mon père. Il a estimé depuis le début que je n'étais pas assez intéressante. Alors son héritage, je n'en veux pas.

— Ticoeur, il serait idiot que tu ne profites pas d'un peu de cet argent. Tu es toute jeune, tu as été prisonnière de Sastus très longtemps. Cet argent pourrait te permettre de faire ce que tu veux.

— Je sais ce que je veux. Mais tu as raison, cet argent me serait utile.

— Qu'est-ce que tu veux, ticoeur ? Dis-le moi !

— Toi. Être avec toi. En amis si tu veux.

— En amis ? Comme actuellement ? Je ne sais pas si j'y arriverai.

— Explique-moi, Dylan.

— J'ai de plus en plus de difficultés à rester un simple ami avec toi, Lisbeth. J'ai toujours envie de te prendre dans mes bras, mais plus de la même façon.

—  Oh ! Je m'excuse. Je demanderai à Nils de me trouver une autre chambre.

— Ticoeur... Tu n'as pas compris... J'ai envie de te prendre dans mes bras. Comme un homme avec une femme. C'est cela qui est dur pour moi. Je ne veux pas te perdre, je ne veux pas que tu penses que je profite de la situation.

— Je ne le pense pas. Je veux que tu profites de la situation, Dylan. Depuis un sacré bout de temps, chuchote-t-elle.

— C'est vrai ? Tu veux que je te tienne comme cela ? dit-il en me prenant délicatement par la taille.

— Oui. Et moi, j'ai très envie de faire cela, dit-elle en entourant ma nuque avec ses deux bras.

— Depuis quand tu as envie de faire cela, ticoeur ?

— J'ai commencé à y penser, à sentir cette envie quand on est revenue de Grèce. Et toi ?

— A peu près pareil. J'avais toujours envie de te protéger mais je recherchai les contacts. Te serrer contre moi. T'embrasser le front.

— Dylan, est- ce que j'ai rêvé où tu m'as appelé mon coeur, tout à l'heure ?

— Tu n'as pas rêvé. Il m'a échappé. Je t'ai vu te tendre, mais tu n'as rien dit.

— Tu... tu peux le redire s'il te plaît ?

— Avec le plus grand plaisir, mon coeur. Est-ce que je peux t'embrasser? Si tu savais comme cela a été dur pour moi de résister à cette envie quand tu m'as rejoins dans la piscine.

— Tu avais besoin de moi, ce jour-là. Pour une fois, je pouvais t'aider à aller mieux.

— Lisbeth, tu m'aides à aller mieux depuis le premier soir, au bowling.

— Je t'ai insulté, giflé. Tu es maso, Dylan ?

— Je ne pense pas non. Avant de te rencontrer, je passais mon temps dans le noir à jouer. Le reste du temps, je cherchais des défouloirs.

— C'est- à- dire ?

— Alcool fort si possible, filles peu  farouches mais jamais je n'ai forcé une d'elles, une bonne bagarre, énumère-t-il.

— C'est comme cela que tu as rencontré Ryan ?

— Oui. A partir du moment où tu es restée avec moi, je me suis focalisé sur toi, rien que sur toi, mon coeur. Tu avais besoin de te sentir bien, d'être protégée.

— Tu ressentais quoi à ce moment ?

— Une grande tendresse. Tu avais besoin d'attention, d'être juste avec quelqu'un qui te permettait de te reposer. L'affection, les sentiments sont arrivés plus tard.

— Les premiers jours, je restais juste pour enfin dormir. Avec toi, j'ai toujours dormi sans cauchemar. Et puis, tu n'exigeais rien. Pas de règles. Pas de questions. Tu me laissais le temps et à chaque aveu tu étais là. Au bout de très peu de temps, je ne pensais même plus à partir.

— Je t'ai rendu accro, c'est ma méthode ! Je n'ai toujours pas eu ta réponse ?

— La voilà.

Et elle approche tout doucement de moi et pose ses lèvres sur les miennes. Mon Dieu. Elles sont d'une douceur incroyable.

— Merci, ticoeur. Recommence, juste pour que je sois sûr de ne pas avoir rêver.

— Avec plaisir.

Et je ressens la même chose, je ne sais pas ce que c'est mais c'est bon. Alors, pour que cela ne s'arrête pas de suite, je glisse mes mains autour de sa taille pour la rapprocher de moi. Au bout d' un moment, nous sommes juste collés l'un à l'autre.

— Dylan ? Ta partie de poker ?

— Oui ? Je ne la fais que si tu restes avec moi.

— Je ne vais pas de déconcentrer ?

— Peut-être, mais je ne crois pas. Et puis, si tu restes avec moi, je vais pas te foutre dehors à chaque partie.

— Peut- être que tu pourrais m'apprendre à jouer ?

— Tu aurais envie ?

— Je ne sais pas. Tu es d'accord pour que je te regarde ? Pour comprendre, sans rien dire.

— Sans problème. Mais à une seule condition, j'exige un bisou.

— Tu es dur en affaires. D' accord.

Ce soir a été un grand soir. Nous avons raflé 45.000 euros.

LibreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant