Lisbeth
Je passe un très bon moment. Dylan, est quelqu'un de surprenant. Il est drôle. Il manie très bien l'humour.
Mais j'ai l'impression qu' il essaye de me cerner. Afin de me connaître. Cela ne me dérange pas, j'ai l'habitude de ça. Je sais quand stopper ce jeu. Je ne le laisserai pas atteindre les limites que j'impose. S'il les franchissait, je devrais partir. Une fois de plus.On a écumé cinq ou six magasins. Au début, il m'a laissé faire toute seule. J'aime les jeans, les leggings, les pantacourts, les shorts. Il m'a proposé quelques jupes très jolies. Mais je ne me sens pas bien avec ces trucs. Je ne veux pas me montrer. Ce n'est pas que je me trouve moche. C'est juste que moins on te remarque, moins tu as de probabilités de tomber sur un homme comme... Bref, j'ai remarqué que cela l'intriguait, donc j'en ai pris une. Il est content, il pense qu'il a gagné.
C'est faux. J'ai juste gagné du temps. Et le droit de lui proposer à lui aussi des vêtements d'un style différent. Et avec le corps qu' il a, un pantalon en toile lui moule son cul. Un plaisir pour les yeux.
Il est grand, musclé mais sans excès. Des longues jambes. Il n'est pas poilu.
Et sa tête. Des yeux sombres mais pas noirs. Marrons foncé. Ses lèvres sont fines. Et quand il sourit, des petites rides se forment sur les côtés de sa bouche. Ses cheveux bruns sont bien coiffés. Son apparence est plutôt correcte. Rien à dire.
C'est ce qui me rend dingue. Il est beau comme un Dieu. Il est à mes côtés. On dort dans le même lit... Et je ne ressens aucune attirance. Du coup, je suis un peu moins tendue. Je n'ai pas à contrôler ça !- Lisbeth ? On peut passer chez Boulanger ?
- Oui. Pour quoi faire ?
- Rien de spécial. J'aime bien.
Dans le magasin, je traîne dans les rayons, Lisbeth sur les talons. Elle ne regarde rien en particulier. Je ne vois pas d'envie sur son visage. En apparence, en tous les cas.
- Hier soir, tu m'as demandé d'utiliser mon ordi. J'ai complètement oublié ce matin.
- Pas grave. (Je te vois venir, mon coco !!! )
- Mais tu sais, mon ordi c'est un outil de travail. J'y passe des heures dessus.
- Et ? (Je m'amuse comme une folle)
- Ben toi, tu n'as rien. Je me disais...
- Non non et non. Tu as dit "sans excès" tu te rappelles ?
- Ticoeur ? Je pensais regarder pour une tablette. Allez...s'il te plait...
- Si tu veux t'offrir une tablette, fais-toi plaisir, mais ne me mêle pas à ça.
- D'accord. Je vais m'offrir une tablette. Et peut-être un téléphone portable.
- Pour le téléphone, c'est même pas envisageable. Je n'en veux pas.
- Pourquoi ?
- Ça me regarde.
Lisbeth
Je ne veux pas de cette conversation. Son ordi, j'en avais besoin pour avoir l'assurance qu' il est où il doit être. Toutes les semaines, quelqu'un me laisse un message me le confirmant.
Je ne veux pas avoir d'ordi, de tablette, de téléphone. Je ne peux pas plus avoir d'appartement ni de compte bancaire.
Je suis en fuite.
Et à la moindre erreur de ma part, il gagnera et je serai morte.
Donc, il peut acheter sa merde mais il ne me mêle pas à ça. Voilà pourquoi.
Mais je ne peux évidemment pas lui dire.Dylan
Mais qu' est-ce qui lui prend ? Je lui ai juste proposé de lui acheter une tablette. Elle n'a ni portable, ni tablette. C'est pas excessif comme dépense. Que veut dire ce comportement ?
Elle m'énerve des fois. Je me décide et achète une tablette simple. Pour moi. Elle me lance un regard noir. Et moi, comme je suis vexé, je lui fais une grimace.- Lisbeth ?
- Dylan ?
- Arrête de bouder ! Tu as envie de rentrer à l'hôtel ?
- Je ne boude pas. On peut déposer les affaires et aller se promener... Ou pas... Je m'en fous...
- Arrête de grogner !!
- On avait été clair, pas d'intrusion dans la vie privée.
- Je te parlais de tablette et de portable ! Où est ta vie privée la- dedans ?
- Elle est protégée si je ne les possède pas.
- Ok ! Excuse moi d'avoir insisté comme un con !
- Et moi de m'énerver vite. On rentre ? Je suis fatiguée.
Le trajet jusqu'à l'hôtel n'est pas long, sauf que ça bouchonne.
Je déteste être bloqué, aussi je décide de dépasser. Mauvaise idée ! Quand je m'en rends compte, il est trop tard. Deux gendarmes me font signe de me garer sur le côté. Je grimace, je vais avoir une amende, bien fait pour moi. Lisbeth est blanche. Elle se tortille les doigts, signe de grand stress.- Bonjour Monsieur. Gendarmerie nationale. Veuillez éteindre le moteur s'il vous plait. Papiers du véhicule, papiers d'identité. Passager aussi.
- Bien sûr. Tenez.
Et je lui donne mes papiers, pendant que Lisbeth cherche dans son sac. Elle en sort ses papiers qu' elle tend au gendarme. Elle est toujours blanche mais semble moins stressée.
- Mr Prescott. C'est votre véhicule d'après les papiers. Vous résidez à la même adresse ?
- Non je suis au Accord de Brest actuellement.
- D'accord. Mme Stone? Votre adresse est à Lille.
- Je ne suis plus à cette adresse, je suis dans le secteur de Brest actuellement pour du travail.
- Parfait. Merci.
Et il tend les papiers. Je les récupère et jette un oeil sur ceux de Lisbeth. Mégane Stone ? Elle a vu mon regard.
- Bien. D'après mon collègue, pas d'autres interpellations. Vous pouvez y aller.
- Merci beaucoup.
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Je reprends la route. En silence. Je ne pose aucune question. Si je la brusque, elle va se casser. Mégane Stone. Vraie ou fausse identité ? Pourquoi deux identités ? Qu'est ce que cela cache ?
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>Il ne dit rien. Pourtant, je sais qu'il a vu ma carte d'identité. Bordel ! Qu' est-ce que je fais ? Va- t- il réussir à ne pas me questionner ? J'espère. Sinon je partirai. Putain de flics !
- Lisbeth ? Je te propose un truc. On fait un voyage dans le temps. On sort du parking, je ne double personne. Pas de gendarmerie.
- Des gendarmes ? Excuse moi je me suis assoupie.
- On est arrivé, ticoeur ! Tu viens ?
- J'arrive.
Merci Lisbeth. J'ai gagné un répit à ses côtés. Elle a le droit d'avoir des secrets. J'en ai bien moi !
J'ai failli lui sauter au cou. Quel homme ! Pourquoi ce respect pour mon secret ? Je ne sais pas, mais je suis heureuse, pour une fois je suis bien.
- Je peux aller prendre une douche ? Cela te dérange pas ?
- Lisbeth, tu n'as pas à me demander. On sort ou pas ? Franchement je ne suis pas contre une soirée télé. Et toi ?
- Pareil. Flemme. Je n'en ai pas pour longtemps.
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Libre
General Fiction25 ans et libre de ses mouvements. Joueur de poker plutôt doué - en tout cas suffisamment pour lui donner la possibilité de pouvoir vivre à l'endroit où il veut le temps qu'il veut. Des attaches ? Il n'en veut pas. Des rencontres ? Pourquoi pas ; m...