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Au moment où il me dit " Lisbeth cours" avec ce sourire de gamin, je réalise qu'il ne blague pas. Je me lève d'un bond et pars en courant, pour lui échapper.

J'essaye de réfléchir, il est sportif, moi pas, donc je suis foutue. Je me met à côté de la grande table, en tournant autour, il aura du mal à m'attraper, enfin je crois.

- Je vais te choper Lisbeth, arrête de tourner autour de cette table.

- Sûrement pas.

- J'ai tout mon temps. Nous, les gens pas civilisés, nous sommes patients.

- Je blaguais Dylan. ( Il a l'air en colère )

- Menteuse ! Rends-toi. ( Il ne sourit plus, là. )

- Tu vas faire quoi ?

(Dylan)

Est-ce que c'est de la peur que j'entends ? Sa voix tremble. Elle ne joue pas. Elle a peur.
Je m'arrête de tourner autour de la table. Elle me regarde inquiète.

- Qu'est ce que tu fais ? me demande-t-elle la voix tremblante.

- Tu as peur ? Crois-tu que je pourrais te faire du mal ?

- Je ne te connais pas vraiment, Dylan, ta voix m'a fait un peu peur, oui.

- Je suis désolé, vraiment. Tu veux bien m'excuser ?
Regarde, je vais loin de toi, pour te laisser le champ libre.

- Ce n'est pas une ruse ?

- Non. Bien sûr que non. Que puis-je faire pour te rassurer ?

- Assis-toi. Loin de moi.

- D'accord.

Je m'installe en tailleur au milieu de la pièce. Pourquoi a- t-elle peur ? Je ne la regarde pas.
Tu es vraiment un pauvre con, Dylan !
Elle sort de derrière la table.

-Je suis ridicule. Excuse moi.

- Je voulais te coincer et te chatouiller, c'est tout, je t'assure Lisbeth.

- Je n'aime pas les chatouilles ni être coincée, en fait.

- Je m'en souviendrai. Tu ne veux pas t'asseoir à côté de moi. Pour me prouver que tu n'as plus peur. S'il te plaît.

- Pour l'instant, non. Il a ....

- Pas grave ! Un jour, peut-être tu m'expliqueras.
Je vais me lever, j'ai besoin d'un verre. Si tu as peur, va loin du canapé, d'accord.

- Ça va aller.

Je vais me servir un whisky. Pourquoi réagit-elle ainsi ? En attendant, elle ne doit pas rester seule ce soir. Je vais voir avec Ryan.

- Dylan ? Je peux rester encore un jour ou deux ?

- Tu me prends vraiment pour un sacré salopard !Tu penses que je pourrais te dire de partir ? Parce que tu as peur !

- Tu en aurais le droit, oui. Tu as besoin de calme pour ce soir et moi, je te provoque.

- Je n'ai pas envie que tu partes. J'aime bien que tu me dises mes quatres vérités, que tu bouscules ma tranquillité. Et puis, je dors bien dans tes bras.

- Sérieux ?

- Sérieux. Là, à cet instant, j'ai envie de te faire un câlin...Mais est- ce que tu veux, toi.

- Oui dit-elle tout doucement.

- J'en suis très heureux, ticoeur ! Et je la prends tendrement dans mes bras pour lui faire un bisou sur le nez.

- Tu n'es pas un salopard. Et je connais le sujet.

- Toi aussi ?Je t'en parlerais un jour... Lisbeth, veux-tu rester avec Ryan, ce soir ? Je n'aime pas l'idée de te laisser seule.

- Je ne le connais pas. Je ne vais pas être à l'aise.

- Moi non plus, tu ne me connais pas !

- C'est vrai. Mais je suis sûre d'un truc, tu cherche pas à me ...

- Baiser ? Je ne crois pas que Ryan non plus, tu sais.

- Qu'est ce que tu en sais ? Tu as dit que tu ne le connaissais que depuis quelques jours !

- C'est pas faux. Mon instinct me dit que ce n'est pas son style. Il devrait pas tarder, tu verras bien.

- Sinon je peux rester dans la voiture.

- Non. Pas question. La partie va durer une bonne partie de la nuit.

- Je peux rester ici, y a la télé, je t'attendrais sans faire de conneries. Personne ne peut venir ? Je veux dire, personne à part Ryan, ne peut débarquer dans ta chambre, hein?

- Personne ! Tu es en sécurité, ici. Pas dans la voiture. Tu peux tout commander au room service, sur mon compte.

- Juste pour te rassurer. toi.

- Ouep ! Je ne sais pas quoi, ou qui tu fuis, ticoeur, mais ici, tu es à l'abri.

- Merci.

Mon portable vibre. Ryan arrive. Elle a raison, je ne le connais pas tant que ça. Après tout, je connais pas mal de salopards déguisés en gars bien. Elle décidera, si elle ne le sent pas, elle restera là.

- Salut mec ! En forme ? Me demande Ryan.

- Ça va.

- Bonjour Lisbeth. Il a réussi à ne pas te faire fuir ?

- Salut Ryan. Tu vois bien, je suis toujours là.

- Et j'en suis extrêmement ravi, mademoiselle.

- En fait, j'ai compris, vous êtes tous les deux complètement fous. Mais j'aime bien.

- Parfait ! Alors tu nous emmènes où, Ryan ?

- Alors en fait, y a deux options : restaurant tranquille ou barbecue au bord de l 'eau. Dylan?

- Barbecue sans hésitation. Lisbeth ?

- Barbecue.

- Pareil ! J'ai le barbecue, le charbon de bois. Par contre je n'ai pas la viande ni la boisson. On y va ?

- Ouais. Tu veux quoi comme viande, ticoeur ?

- Ticoeur ? Trop mignon. Je peux aussi ?

- Peut-être plus tard. Ça se mérite. Désolé Ryan.

- Pas de soucis. Alors la viande ?

- Pas de préférence. Des chips, tomates mayonnaise.

- On choisira sur place. Mets tes chaussures Lisbeth, on bouge. C'est loin ? Il faut que je sois là pour 19 heures.

- Un quart d'heure. On prend ta voiture ?

- Carrément, je ne monte pas dans ta poubelle. J'ai un peu de respect pour moi.

- Fumier. Lisbeth, il est méchant avec moi. Elle n'est pas belle ma voiture ?

- Désolé Ryan. Ta BMW est cool mais la sienne l' est davantage.

(Dylan)

Elle rigole avec Ryan, gentiment, sans rentre dedans ni vulgarité. Elle me surprend de plus en plus. Elle est capable de se forger une carapace, très rapidement. Mais moi, j'ai vu sa faiblesse. Et celle-ci m'émeut énormément. J'ai envie de l'entendre rire. Je voudrais comprendre pourquoi elle a peur. Aura- t- elle assez confiance en moi pour me le dire. Qu' importe, il y a toutes les chances que je fasse, comme d'habitude, tout foirer.
Quelle confiance en toi Dylan ! Il serait fier de toi ! Minable comme d'hab !

LibreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant