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- Trénor ?

- Ne faites pas l'idiot, Al. Nous sommes d' accord.

- Je n'ai pas eu Prescott. Il a exactement une heure pour appeler.

Et il raccroche. Il devient con ou quoi ? Bob est tout sourire. Ils regardent leur montre. Bob sort un billet et le donne à Al qui est mort de rire. Ils ont parié.

- Je vous écoute Prescott.

- Monsieur Prescott.

- Vous me faites perdre mon temps, Prescott.

- Bien. Je suis d'accord pour payer un million pour mon fils. Je le veux intact.

- Ce n'est pas mon style. Et puis, je ne voudrais pas vous gâcher votre plaisir. Un séjour en montagne ?

- Ne faites pas le malin. Je m'occuperai, personnellement, du cas de Bob, signale-t-il d'une voix glaciale.

- Ah ! Dois-je craindre pour mon avenir ?

- C'est possible. Expliquez-nous, à Trénor et moi, ce qui va se passer.

- Versement sur le compte que je vous désignerai de la moitié de la somme. Soit chacun 500000. Une fois cette somme touchée, je vous donnerai les nouvelles consignes.

- Croyez- vous que nous sommes des idiots, Al ?

- Quel est le problème, Trénor ?

- Il n'est pas question que je vous file cette somme sans garantie.

- Êtes-vous en position de force, Trénor ? Je ne le pense pas. J'ai assez de preuves dans mes poches pour vous faire tomber. Sastus a été très bavard.

- Qui d'autre a entendu ?

- Me prenez- vous vraiment pour un amateur ? J'ai posé mes conditions, dès le début. Les seuls autorisés à être présent sont Lisbeth, Dylan, Bob et moi.

- Cela ne change pas grand chose. Qui me dit que vous n'allez pas vous tirer avec mon fric !

- Tout simplement parce que j'ai envie de profiter de ce fric sans avoir peur à chaque seconde, réplique-t-il.

- Taisez- vous Trénor ! Quand ?

- Prescott. N'oubliez- vous pas quelqu'un dans cette précipitation ?

- Benjamin ? Aucun intérêt. Vivant ou mort.

- Grave erreur. Vous êtes centré sur Dylan, et vous oubliez l'outsider. Il va vous exploser à la gueule. Pour 300000 de plus, je vous en débarrasse.

- Il ne vaut pas tout cela, je n'ai même pas investi 50000 euros pour éliminer sa copine de son entourage. Elle m'a obéi immédiatement.

- Comme vous voudrez, Prescott.

- Elle me servira beaucoup plus que lui, j'en suis certain. Mon fils ne sait pas faire ce qu'elle fait, croyez-moi ! termine le père de Benjamin avec un rire vicelard.

- Je comprends mieux. Donc j'attends vos versements Messieurs.

Et il raccroche de nouveau. Benjamin, blême, se lève et sort.

C'est dur de se prendre en pleine poire le mépris de son père. Cela fait un moment que j'en suis conscient, même si je ne le digère toujours pas. Nils me fait signe qu'il va le rejoindre. Merci, je ne me sens pas la force de le consoler sur ce sujet.
Al a été grandiose. Trop ? Dois-je m'en inquiéter ? Il lui serait tellement facile d'être le salopard dont il joue le rôle !

- Dis le fond de ta pensée, Dylan ?

- Cela se voit tant que cela ? Qui me dit que tu ne nous roules pas tous dans la farine, Al ?

- Est-ce que tu n'as plus confiance ? Suis- je trop bon dans mon rôle ? Lisbeth ?

- J'avoue que c'est troublant.

- Et, malgré tous ces doutes, vous ne dites rien. Vous êtes prêt à me faire confiance, quitte à tout perdre !

- A quoi joues- tu, exactement ?s'inquiète Lisbeth.

- Bob est parti chercher Nils et Benjamin. Dès qu'ils seront là, je vous expliquerez.

Cinq minutes après, Bob entre avec Nils et Ben.

- J'aimerai vraiment ne pas être interrompu. Surtout par toi, Lisbeth, exige Al.

- Je vais essayer, Al.

- Merci. Tu vas me détester, mais je n'avais pas d'autre option.

- Viens à côté de moi, mon cœur. Al, avant que tu commences, je me donne le droit de te casser la gueule. Après.

- J'ai compris. J'ai toujours su qui tu étais, Lisbeth. Dès la première fois, je t'ai sauvé pour te remettre entre ses mains. Je ne pouvais pas faire autrement. Mon objectif a toujours été d'arrêter ton frère. Je suis à sa poursuite depuis tant d'années. Je ne connaissais même pas ton existence, ton père était très paranoïaque.

- Je...

- S'il te plaît. Je répondrai à toutes tes questions après, mais je n'y arriverai pas autrement.
Quand j'ai eu l'info que ton père avait un enfant caché, je ne l'ai pas cru. Quand ton père et ta mère sont morts tous les deux, j'ai compris. Mais tu étais sortie des écrans radars. Quand on a retrouvé ta trace, tu étais seule avec Sastus. Et ton frère suivait ta trace. Il a tellement de sang sur les mains, et c'était une occasion inespérée. Tu es devenue le seul moyen pour le stopper. Je ne te connaissais pas et je ne voulais pas le faire. Surtout pas. Quand je t'ai découverte dans la cour, j'ai su que c'était toi. Je ne pouvais pas me permettre de te laisser faire. Sastus était au service de ton père, il allait te récupérer. Alors je me suis éclipsé pour lui laisser le champ libre. Après, j'ai toujours été là. Dans l'ombre. Putain ! Je ne voulais pas voir ce qui se passait.

- Tais- toi ! Tu savais les coups, les humiliations. Tu savais....

- Trénor était à portée de mains, il prenait des risques.

- Sastus, tu savais ?

- Non Lisbeth, non. Je l'apprends en même temps que toi. Mais je comprends. Il avait un objectif. J'ai le même.

- Avant que tu poses la question, Lisbeth, je le sais depuis que vous avez proposé qu'Al joue ce rôle.

- Comment ?

- Bob a une formation identique à la mienne. Il a juste été chanceux. Il m'a surpris en train de craquer. Je devais lui dire.

- Personne d'autre ne savait, tu me le jures Al ?

- Je te le jure. Je suis un agent. J'irai jusqu'au bout. Il devra payer pour tout. Devant la justice j'adorerai...

- Mais tu vas l'abattre.

- Mon père aussi ? Vous allez le flinguer ?

- Sûrement pas. Ton, votre père est un être malsain, mais à côté de Trénor....

- Vous pouvez le flinguer !

LibreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant