Nous avons été nous sécher comme s'il ne c'était rien passé.Comme si cette femme blessée n'avait pas exhibé son corps meurtri pour me rejoindre dans l'eau.
Comme si cette femme ne m'avait prise dans ses bras pour m'aider à aller mieux.Sauf que je n'arrivais pas à réagir.
Mon cerveau avait assimilé son geste et ce qu'il représentait pour elle.
Seulement, mon esprit ne pouvait pas aller plus loin pour l'instant.
Trop de choses à gérer. Cela semblait peut-être égoïste. Mais si je foirais maintenant, si je me laissais distraire par mes sentiments, je risquais de perdre.Il n'était plus question de moi, ni de mon frère.
Non. Si je perdais... il gagnait...Et Lisbeth serait de nouveau sa victime.— Dylan ? Tu peux venir s'il te plaît ?, me demande Nils
— J'arrive.
Il me fait signe de me diriger vers son bureau. Son regard est noir.
— Tu joues à quoi, là ?, hurle-t-il dès la porte fermée. Depuis quand tu te comportes comme un salopard ?
— Je dois rester centré sur ce que j'ai à faire. Je n'ai pas le temps de m'occuper d'elle !
— Est-ce que tu crois qu'elle peut supporter cela ? Qu'elle peut mettre de côté ses sentiments, ses angoisses. Parce que tu n'as plus le temps !
— Je crois que tu ne piges pas, Nils. Si je me plante...Si mon père arrive à trouver une faille pour me déstabiliser, il le fera.
Et si je ne suis pas concentré, il y arrivera. Il s'en fout de Lisbeth. Mais moi, je sais que l'autre, Sastus, il est aux aguets. Et il profitera de la plus petite erreur, pour la récupérer. Alors, je ne veux pas être distrait. Lisbeth est ma faiblesse, chuchotè-je.— Putain ! Dylan, tu n'es pas seul. On n'est pas là pour faire de la figuration. Al, Bob et moi, on a des moyens humains et financiers. Utilise- les. Ne reste pas le seul responsable de tout.
— Comment pourrais-je faire autrement, Nils ? Comment ? Je lui ai promis.
— Bordel, Dylan. Accepte de l'aide.
— Il a raison, Prescott, intervient Al, l'homme sans nom. Ne soyez pas idiot. Tout seul, vous allez vous faire avoir. Nous allons y arriver. Elle ne sera pas en danger, elle passera toujours en premier.
— Mon père sait que nous sommes ici. Il n'a pas dit cela par hasard. Est-ce que nous sommes toujours en sécurité ici, Nils ?
— Nous y veillons, répond mon meilleur ami. Mais, la sécurité serait optimum chez moi. Vous en pensez quoi, Al ?
— La même chose. Seul le voyage est un risque potentiel. Il suffit de le sécuriser. J'en fais mon affaire.
— Benjamin n'est pas bien. Bob pense que me voir peut l'aider. Tu en penses quoi, Nils ?
— Bob est une personne de confiance. Il lui sera plus facile de nous aider s'il n'a plus à s'occuper de ton frère.
— Alors, on va faire cela.
— Va la voir, Dylan, me conseille Nils.
— Je le ferai mais pas là. Elle verrait ma peur.
— Parce que tu crois que je ne l'ai pas déjà vu ?
— Lisbeth ?, dis-je en me retournant vers elle.
— Venez Nils. Laissons les tranquille.
***
-— Quand vas- tu arrêter d'écouter aux portes, ticoeur ?
— Arrête de m'appeler comme ça ! Je suis en colère, Dylan.
— Pourquoi ?
— Parce que je te faisais confiance, chuchote-t-elle.
— Tu peux toujours le faire Lisbeth.
— Non. Pas quand tu me prends pour un bébé. Pas quand tu préfères me mettre de côté plutôt qu'oser me dire que tu es terrorisé.
J'ai vécu dans la peur si longtemps que je connais tous ses visages, Dylan. Je connais son odeur. Tu croyais pouvoir me le cacher ?— Je t'ai promis de te protéger, ticoeur.
— Tu le fais. Sinon, pourquoi je serai restée Dylan ? Auprès de toi, je suis rassurée. Je ne veux pas que tu assumes tout, tout seul. Il ne me reprendra pas. Je ne le laisserai pas gagner. Je ne veux plus.
— Il est puissant, ticoeur.
— Nous aussi. Ton père va nous aider ?
— Oui. Tu as entendu aussi qu'on rentrait en France, je suppose ?
— Oui. J'en suis heureuse. Tu me permettras de rencontrer ton frère ?
— Pourquoi je te l'interdirai ?
— Je sais pas. Je m'excuse pour tout à l'heure. C'était malvenu de ma part dans la piscine. Mais je ne savais pas si tu m'aurais laisser le faire dehors.— Malvenu ? Oh non ! C'était un très beau geste. Je n'aurai pas réussi à t'exprimer ce que je ressentais. Je ne voulais pas te montrer ma trouille, tu as raison.
— Tu es comme moi. On nous a brisé. Notre peur, nos blessures nous donnent de la force. Je ne veux plus être seule. Ne me lâche pas.
— Il me semble t'avoir promis des soins quotidiens, Lisbeth. Tu as déjà oublié ?
— Non. Mais tout à l'heure, j'ai cru, que toi tu l'avais fait.
— Je t'ai fais du mal ? Pardonne -moi. J'ai compris. Vous avez raison, nous allons réussir ENSEMBLE. Allons nous reposer.
***
J'ai plutôt bien dormi. L'effet Lisbeth sûrement. Elle m'impressionne. Hier, elle m'a crié dessus. Et ses reproches m'ont fait plus d'effet que ceux de Nils et d'Al ( pourquoi Al, d' ailleurs !).
La différence étant que j'ai réalisé à quel point je l'avais blessée.
Bravo Dylan. Tu as réussi à te comporter en salopard pour la protéger d'un autre salopard.
Mais cela n'arrivera plus.
Ce sera bientôt fini.Et à ce moment-là, que se passera-t-il ?
Que fera-t-elle ? Elle a envie de rester avec moi. Mais elle n'a pas toutes les cartes en main.
Je lui ai volontairement caché une partie du jeu. Pas sûr qu'elle apprécie que j'ai omis de lui mentionner l'existence d'un frère.
Mais, je n'ai aucune info sur lui. J'ai donc joué la prudence. Pour la protéger. Toujours. On ne se change pas.
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Libre
General Fiction25 ans et libre de ses mouvements. Joueur de poker plutôt doué - en tout cas suffisamment pour lui donner la possibilité de pouvoir vivre à l'endroit où il veut le temps qu'il veut. Des attaches ? Il n'en veut pas. Des rencontres ? Pourquoi pas ; m...