Qui est cet homme ? Devons- nous être méfiants ? Pourquoi aide- t- il Lisbeth ? Toutes ces questions tournent en boucle dans ma tête. Et à voir la tête de mes voisins, il en est de même pour eux.
Nils a brieffé ses hommes. Il a l'air d'être persuadé que l'homme sera repéré. Je n'en suis pas aussi sûr.— Ticoeur, viens manger un peu. Je t'ai fait de la crème brûlée. Il faut que tu manges.
— Je vais essayer. Un peu.
Mon téléphone sonne.
— Oui.
— Dites- lui de manger votre dessert. Et fermez les volets s'il vous plaît, me dit la même voix que tout à l'heure.
— Nils, ferme les volets ! C'est lui qui le demande, dis- je, en montrant mon téléphone, maintenant silencieux.
— Quoi ? Il est là ? A Corfou ? Demande Nils.
— Oui. Je suis là. Ne bougez pas. Je ne veux rien de mal à qui que ce soit dans cette pièce.
— Lisbeth, viens près de moi, ticoeur.
— Prescott, ce n'est pas pas la peine. Je ne lui veux aucun mal, dit-lui Lisbeth.
—C'est l'homme qui m'a aidé la première fois, me dit-elle. Je reconnais sa voix, Dylan.
— Tu m'as prouvé que tu as une sacrée mémoire, lui dit l'homme.
—Tu vas m'aider ? Cette fois-ci aussi ?
— Si je n'en avais pas l'intention, Lisbeth, tu crois que je serai là ? Mais je ne peux rien faire seul. Il est puissant.
— Dylan dit qu'il a un moyen mais il a besoin d'aide.
— J'ai cru comprendre. Prescott, vous en mesurez les conséquences ? Papa n'est pas quelqu'un de tendre, si je ne m'abuse ?
— J'ai un moyen de pression. Il m'aide ou il perd tout. Il sait que je ne plaisante pas.
— Dans ces conditions, je suis d'accord. Je peux donner les infos dont je dispose, il a les possibilités de trouver le reste.
— Allons à côté. Ce sera plus pratique. Je suis Nils Marvis.
— Je sais qui vous êtes. Je l'ai dit, les gens autour de Lisbeth, je dois être sûr d' eux.
— Je ne peux pas en dire autant. Personne ne sait qui vous êtes.
— Lisbeth, veux- tu le savoir ?
— Oui. Je veux surtout savoir pourquoi !
— Quand je t'ai trouvé dans ma cour, je t'ai hydratée, soignée un peu. Tu étais flippante. Tu ne disais rien. Tu me fixais avec tes grands yeux.
— Et la police vous l'avez appelée ? Demande Dylan.
— Je ne pouvais pas, j'étais en cavale. Je t'ai écris mon numéro et je suis allé acheter des trucs à bouffer. Quand je suis revenu, tu avais disparu.
— J'ai pris le papier, j'ai appris le numéro et je suis partie. J'avais peur. Il m'a attrapée. Et corrigée.— Je t'ai cherché, je t'ai décrite à un pote pour te dessiner. Il a fait des recherches. Rien.
— Je ne sais pas son nom. Je devais l'appeler *il* ou *lui*.
Après mon évasion, je n'ai pas pu sortir de la pièce. Il m'attachait et me bandait les yeux pour aérer la pièce. Il me faisait faire du sport. Je ne savais pas ce qu'il voulait. Il ne m'a pas touché. Regardé oui. Il disait juste tout le temps. * tu es à moi*
Alors tous les jours dès que j'avais un instant, je me répétais ton numéro. Tu étais le seul lien avec l'extérieur et mon seul espoir.— Pourrais- tu le décrire ?
— Je rêve de lui presque toutes les nuits, mais son visage n'est jamais visible.
— Tu t'empêches d'y arriver. Pour te protéger, ticoeur. Sous hypnose, tu y parviendrai !
— Peut-être, je ne sais pas Dylan. Donc tu n'as rien sur lui ?
— Je n'ai pas dit cela. En cherchant des infos, j'ai découvert l' existence d'un homme. Solitaire, froid. Je l'ai surveillé , espionné.
Quand tu m'as appelé, après ta deuxième évasion, j'ai eu la certitude que c'était lui. Tout correspondait. Alors je n'avais pas le choix. Il avait été arrêté, je me suis rendu afin de le surveiller et pouvoir te protéger. Le système mis en place était au point.— Comment faisiez vous en prison ? Interroge Dylan.
— Je n'y suis plus depuis un peu plus d'un mois.
— Pourquoi ne pas me l'avoir dit ? J'aurai voulu te connaître.
— J'avais du monde dans la prison, pour m'informer. Je voulais te rencontrer, mais Dylan est entré dans ta vie. Après renseignements, j'ai vu qu'il avait des bonnes intentions. Il était préférable que je reste à l'écart. Quand j'ai su pour sa libération. J'ai été pris de court.
— Tu avais perdu ma trace ?
— Après que tu ais lu mon mail, oui. Et jusqu'à Corfou.
—Tu savais que j'étais là, avant mon alerte ?
—Oui. J'ai accosté hier. Je savais où chercher avec le nom du propriétaire de l'avion. Marvis est un nom connu et c'est un des seuls proches de Prescott. Pas très compliqué. L'homme qui t'a retenue prisonnière tout ce temps est un ancien militaire. Sastus. Il a des moyens conséquents mais il est surtout très prudent.
— Pourquoi a-t- il été en prison, alors ? Demande Nils,
— Pendant qu'il s'occupait de Lisbeth, il devait prendre des précautions afin de ne pas être repéré. Quand elle s'est échappée, il a été surpris. Il a dû prendre des risques pour la retrouver. Et comme il était recherché pour une ancienne affaire de coups et blessures, il a été arrêté.
— Et moi, je suis qui pour lui, tu le sais ?
— Non. Je n'ai rien trouvé. Tu apparais nulle part. Tu te rappelles de quelque chose ?
—A part lui, rien. Tous mes souvenirs sont avec lui. Tous. Sauf ceux que je me crée depuis mon évasion. Je pense avoir 18 ans. Je me suis évadée il y a presque 5 mois.
— Tu peux m'expliquer comment tu as fait, sans te faire prendre ?—J'ai retourné son jeu contre lui. Je ne cessais pas de résister. Tout le temps. Pour n'importe quelle raison. Il me punissait. Je recommençais. J'ai juste compris que je n'avais pas les cartes en main. Alors, petit à petit, jour après jour, heure après heure, j'ai cédé du terrain. Pour pouvoir repérer ses faiblesses. Et quand j'ai été sûre, j'ai foncé. Si tu n'avais pas répondu à mon appel, c'était fini. Tout mon plan reposait sur ce numéro de téléphone, et sur un mot et un geste d'un inconnu. Mais c'était ma dernière chance.
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Libre
General Fiction25 ans et libre de ses mouvements. Joueur de poker plutôt doué - en tout cas suffisamment pour lui donner la possibilité de pouvoir vivre à l'endroit où il veut le temps qu'il veut. Des attaches ? Il n'en veut pas. Des rencontres ? Pourquoi pas ; m...