Pour savoir comment agir avec Sastus, il ne servait à rien d'attendre. Lisbeth et moi étions du même avis. Lui dire ce que nous avions décidé. Nous prendrions une décision selon sa réaction.
- Bonjour Lisbeth.
- Bonjour. Nous devons parler.
- Qui nous ? Toi et moi ?
- Non. Elle veut dire vous et nous. Son frère et mon père semblent avoir l'intention de s'unir.
- Ne me dites que cela vous surprend !
- Ce n'est pas cela le problème.
- Alors arrêtez vos simagrées et dites ce que vous avez à dire, s'énerve-t-il !
- J'en ai marre de me cacher, explique Lisbeth.
- Nous sommes tous là pour te protéger, Lisbeth, commenté Sastus.
- C'est toi qui raconte des conneries là. Un jour où l'autre il y arrivera...et je ne veux pas.
- Et alors, quel est votre plan ? Dylan ?
- Le frère de Lisbeth a contacté Al, commence Dylan.
- Quoi ? Quand ?
- Dès qu'il a su pour votre évasion.
- Et cet idiot a gobé ses conneries !
- Il lui a dit qu'il venait de découvrir que Lisbeth était sa soeur. Qu'il savait qu'Al la protégeait. Il disait vouloir l'aider financièrement. Discrètement.
- Espèce d' enculé !
- Al en a parlé à Dylan et à Nils. Mais ils ont décidé d'attendre avant de m'en parler, continue Lisbeth. Et tu es entré dans le jeu.
- J'ai compris. Tu ne sais pas si tu dois me faire confiance, c'est cela Lisbeth ?
- Est-ce si étonnant ? J'ai l'impression d'avoir toujours été en fuite. Ou séquestrée. Pourquoi devrais-je te croire sans te connaître ?
- Lisbeth, tu me connais. Je n'ai pas inventé tes souvenirs.
- Tu as pu me les suggérer.
- Ah Ah ! Je n'ai pas ce talent. Je ne t'ai pas raconté de mensonges. J'ai fait en sorte que tu puisses t'échapper, c'est la seule fois où je t'ai manipulée.
- Tu comprends que j'ai des raisons de douter.
- Oui. Cela ne m'explique pas votre plan.
- Nous allons satisfaire leur souhait, lâche Dylan.
- Expliquez-moi cette énorme connerie, gronde Sastus.
- Ils nous veulent tous les deux, pour des raisons différentes. Mon père me veut à sa botte. Sage et obéissant.
- Et le frère de Lisbeth la veut. Il aura sûrement envie de jouer avec elle. Mais au final, il la tuera, complète mon ancien geôlier visiblement énervé.
- On sait. Une personne va nous livrer à eux.
- Quand je parlais d'une connerie, j'étais loin de me douter qu'elle était si grosse. Vous allez vous jeter dans la gueule du loup. Sans filets de secours, bande d'idiots !
- Croyez-vous vraiment que je pourrai jouer avec la vie de Lisbeth ? hurle Dylan. En aucun cas, nous serons remis à eux.
- Qui avez-vous choisi ? Bob ? Ton père n'est pas un idiot, Dylan. Il n'y croira pas une seule seconde. Bob a trahi ton père.
- Ce n'est pas lui.
- Nils ? Ironise-t-il. Encore moins crédible. Il se mettrait entre toi et une balle. Ton père est très intelligent. Ne le prends pas pour un con.
- Al va le faire. Il est peu connu et pourrait être intéressé par une très grosse somme d'argent.
- En effet, il pourrait convenir. Après, a-t- il les épaules pour affronter ton père et son frère ? C'est une autre question.
- Tu pourrais nous aider ?
- Je ne vois que deux moyens pour cela. Je suis grillé avec ton frère, Lisbeth. Et je pense que c'est encore pire avec ton père, Dylan. Il m'a fait une entourloupe, il n'aura pas confiance. Par contre, ils seraient sûrement très heureux tous les deux de s'occuper de mon cas.
- Sûrement.
- L'autre moyen serait que ce cher Al leur fasse une proposition qu'ils n' auraient pas envie de refuser. Nous trois.
- Expliquez-vous, Sastus !
- Il faut faire les choses correctement. Ils ont des gens partout.
- Nils aussi.
- Je le sais, Dylan. Mais si Nils est obligé de partir, ses moyens seraient moins forts, non ?
- Sans aucun doute. Après, faut-il leur faire croire ?
- Pas très compliqué. Il faut lâcher les bons mots dans les bons endroits. Il manque surtout l'essentiel.
- Quoi ?
- Que tu me fasses confiance, Lisbeth.
- Je...
- Ce n'est pas grave. Je savais que tu aurais du mal. J'avais prévu de te dire la vérité. De t'expliquer pourquoi je voulais que tu partes. Mais tu avais ce regard terrorisé dès que j' étais prêt de toi. Tu ne m'aurais pas cru.
- Je ne pensais qu'à m'enfuir. Je me récitais le numéro de téléphone qu'Al m'avait donné. Ma seule possibilité de rester vivante si je m' enfuyais.
- Tu le disais dans ton sommeil, Lisbeth
.
- Cette confiance, je ne dois pas être la seule à te la donner. Dylan ?- Cela me rassurerai de le savoir avec nous. Et je ne crois pas me tromper. Sastus, s'il vous prenait l'envie de lui faire du mal, je vous conseille de me tuer. Car sinon, je vous poursuivrai jusqu'à mon dernier souffle.
- Je l'ai compris Dylan. Je veux pouvoir vous aider.
- Nous acceptons.
- Parfait. Pouvons-nous en discuter tous ensemble ? En dehors de cet endroit.
- Bien sûr. Comment faire autrement ? Il n'est pas envisageable que tu sois prisonnier, puisque tu nous aides.
- Lisbeth, je vais pourtant rester là. Je soupçonne ton frère de savoir ce qui se passe. Je n'en ai aucune preuve, mais dans le doute, autant ne rien changer.
- J'allai justement en parler. Benjamin a des doutes sérieux sur les extérieurs, mais l'intérieur est intégralement sous protection.
- Ils nous espionnent, faisons-en une force. Montrons-leur ce qu'ils veulent voir.
- Tu veux dire que nous allons jouer la comédie ?
- Oui, Lisbeth. Exactement. Ils pensent que je suis prisonnier. On ne va surtout pas leur dire le contraire. On va retourner leur espionnage en notre faveur.
Dites-leur d'entrer !- Tu l'as toujours su ?
- Le parfum de Nils est tout bonnement abominable ! Et s'il est caché derrière la porte, je suppose qu'il en est de même pour les trois autres.
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Libre
General Fiction25 ans et libre de ses mouvements. Joueur de poker plutôt doué - en tout cas suffisamment pour lui donner la possibilité de pouvoir vivre à l'endroit où il veut le temps qu'il veut. Des attaches ? Il n'en veut pas. Des rencontres ? Pourquoi pas ; m...