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Je finis de faire les courses. C'est la première fois que je vois la peur dans les yeux de Dylan. Est-ce que mes yeux sont comme cela quand je pense à LUI ?

- Lisbeth, dépêche- toi. As-tu vu des portables en vente ?

- Oui. Je te montre. Ça va ? Tu as eu Nils ?

- Oui. J'achète un portable et on fonce. Je me suis repris, ticoeur. Excuse-moi.

-Tu n'as pas à t'excuser.

- Si. Car je t'ai promis de te protéger. Et c'est ce que je vais faire. J'ai juste baisser ma garde. Allons-y. Nils est en train de préparer notre protection. Je dois lui envoyer mon nouveau numéro. Nous avons de la route à faire.

- Tu m'apprendras ? A me reprendre. Moi il me faut plus de temps.

- Je vis avec cette terreur depuis très longtemps. Je réussis à l'enfouir la plupart du temps. Des fois, je craque. Allons-y.

( Lisbeth)

Nous prenons la route. Dylan a envoyé son numéro à Nils. Il ne reste plus qu'à attendre son appel.
Je prends conscience que cet homme, qui est là pour moi depuis quelques jours, cache des blessures profondes.
Je réalise que mes marques dans le dos sont peu de choses, et pour la première fois, je suis prête à me libérer en lui parlant.

- Je t'écoute, Nils.

- Vous venez à la maison, et je vous dépose en Grèce.

- Nils, tu devais aller au Japon !

- J'irai après. Là, il y a une urgence à régler. Donc amène-toi.

- Merci. Nils, tu peux envoyer quelqu'un...

- C'est déjà en cours. A demain. Sois prudent.

Je dois reprendre contenance, pour la rassurer.

- Tu as faim, Dylan ? Me demande-t-elle inquiète.

- Non, merci. Je veux bien un café, par contre.

- C'est ton frère que tu veux que Nils protège ? Excuse-moi, dit-elle confuse. Ça ne me regarde pas !

- Ben est dans une situation dangereuse. Je ne peux pas t'expliquer vraiment.

- Je comprends.

- Non. Je voudrais bien mais je ne pourrais pas. Cela me ...

- Chut. Je sais....


( Dylan)

Quoi qu'elle ait vécu, je ne peux pas lui parler ni de mon enfance ni de mon adolescence.
Je lui ai dit que je la protégerai.

Comment pourrait- elle me croire si elle me voit trembler et pleurer en lui racontant ma vie.
Je sais pertinemment que je ne pourrais pas faire autrement.
La preuve en est, j'ai failli m'évanouir rien qu'à entendre mon frère dire que mon père était revenu.
Quel courage ! Confierai-je ma vie à quelqu'un d'aussi courageux ? La réponse est non.
Je croyais avoir surmonté mes terreurs. Apparemment, je me suis bien planté.

(Lisbeth)

Je suis idiote ou quoi ? Comment puis-je oser lui demander de se confier, alors que moi je refuse de le faire.
Il a tellement vite repris contenance. Quelle force faut-il pour maîtriser ses peurs ? Et même si c'est juste pour me rassurer, il y arrive.

Pour la première fois, je peux relâcher un peu la pression. C'est réconfortant de pouvoir se reposer sur lui, même provisoirement.

IL est tellement mauvais qu' IL me retrouvera, je le sais. Ça a toujours été ainsi.

- On est où ?

- Pas loin de chez Nils. Quelqu'un vient nous récupérer dans une demi-heure. J'allais te réveiller. Si tu veux faire une pause pipi...

- Tu as conduit toute la nuit ? Tu te reposeras quand ?

- Dans l'avion. Je n'aurai pas dormi de toute façon. Je vais bien, ticoeur.

- Je vais aux toilettes, alors.

A mon retour, deux hommes sont à côté de Dylan. Tous les deux sont musclés. Je l'entends donner des consignes strictes concernant sa voiture à un des deux hommes qui a du mal à cacher un sourire moqueur.

- Enlève ce sourire de ton visage. Tout balaise que tu es, c'est de ma voiture qu'il s'agit.

- Nils m'a déjà mis au parfum, Prescott. Je vous confie tous les deux à mon meilleur élément. Tu peux lui faire confiance et en profiter pour te reposer. Logiquement, l'avion décolle en début d'après midi.

- Tu vas directement chez Nils ?

- Ouais. Mettre ta voiture à l'abri des regards. Après j'attends ses consignes. La voiture est chargée. Il faut y aller.

- Je vérifie n'avoir rien oublié et c'est bon.

- La demoiselle sera bientôt à l'abri. Et toi aussi. Nils a des moyens et des connaissances.

- Je sais. Merci.

- Présente- moi, que je donne des consignes.

- D'accord. Ne la brusque pas trop.

- Ce n'est pas mon intention. C'est sérieux avec elle ?

- Il n' y a rien entre nous. Nous vivons les mêmes choses. Je fais tout mon possible pour la mettre en sécurité. Grâce à l'aide de Nils, ce sera plus facile.
Lisbeth, je te présente Marc.

- Bonjour, je vous remercie pour l'aide.

- Pas de soucis. Bill va vous emmener à l'avion.

- D'accord. S'il vous plaît, faites attention à sa voiture. Je ne veux pas être responsable de ça.

- C'est demandé si gentiment ! Allez-y maintenant.

Nils

- Ça y est, Bill vient de partir avec eux.

- Parfait, Marc. Comment est-il ?

- Fidèle à lui même. Il est fort, et la soutenir le booste, c'est évident.

- Elle est comment ?

- Je ne pourrais pas dire. Est-ce que tu vas mettre quelqu'un en protection ?

- Je vais en discuter avec Dylan. Tu vois qui envoyer ?

- J'adorerai y aller, mais... Bill sera très bien.

- Ok ! Bon je pars, je te revois demain.

***

Dans la voiture, je suis passée devant pour laisser Dylan derrière. Mais celui-ci ne dormait pas.

- Dylan, il faut que tu dormes un peu, râla Bill.

- C' est bon, Bill. Je ne dors que dans les bras de Lisbeth.

- Lisbeth, dit-il en rigolant, file derrière maintenant, qu'il dorme !

- Avec plaisir. Si tu ne t'endors pas au volant.

Je me suis retrouvée dans les bras de Dylan, ma tête contre son torse musclé.

LibreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant