Nous sommes postés à une cinquantaine de mètres de la cache de Sastus. Tous les hommes sont placés aux endroits stratégiques. Sastus est notre priorité, de préférence vivant, mais aussi bien Al que moi aimerions bien lui dire quelques gentillesses.
— Al, on est prêt. Rien de suspect. On attend votre signal.
Je regarde Bob qui hoche de la tête.
— C'est parti !
Il est convenu que deux des cinq groupes entre dans sa cache, afin de le débusquer. Il n'est pas franchement du genre à se laisser prendre. Nous avons parié sur sa volonté de vouloir se tirer de l'embuscade.
Mais, encore une fois, Lisbeth nous a sauvé la peau : Elle le connaît bien, elle pense qu'il pourrait se terrer dans un trou, et attendre. Elle le croit capable d'attendre très longtemps, sans manger, sans bouger.
Donc deux équipes le débusquent. Deux équipes vont fouiller le moindre recoin, chercher les pièces cachées( sa spécialité d'après Lisbeth). La dernière équipe attendra, prête à intervenir. Al est dans cette équipe. Moi, je suis dans les équipes de recherche. J'ai une habitude de certains trucs avec Mr Prescott. Je crois qu'il est aussi machiavélique que Sastus.— Il n'y a personne Monsieur.
— Il n'est pas sorti, donc il est là. Caché quelque part. Je vais y mettre le temps qu'il faut, mais je vais le trouver.
— Vous deux, vous restez aux portes, dit le responsable à deux hommes.. Personne n'entre ou ne sort sans notre accord. On va avancer avec méthode.
Nous avons avancé pas à pas, levé tous les meubles. A chaque cachette possible, mon coeur battait fort.
Mais, après presque trois heures, aucune trace. Subitement, j'ai eu une idée. Il restait une surface d'à peine deux mètres à fouiller, à sonder. J'étais presque sûr que nous ne trouverions rien. Trop facile pour quelqu'un de sa stature ! Donc il n'y avait qu'une solution possible. Une porte dérobée, un passage secret. Et je venais de le découvrir.
Tous les murs avaient été sondés. Les meubles mis sens dessus-dessous. Par contre, nous n'y avions pas songé.— Bob ? Rends-moi un service. Approche-toi de la porte d'entrée et à mon signal, tu l'ouvres en grand rapidement. Sois prêt à riposter vite. Il est pris au piège, et je suis prêt à parier qu'il n'aime pas cela.
— Et toi, tu fais quoi ?
— Moi, je vais faire comme toi de mon côté.
Tous mes hommes me regardent comme si j'étais devenu dingue. Et j'espère que ce n'est pas le cas. En silence, je leur fais signe de se déployer autour de la porte.
— Sastus ! Il vous reste une chance de sortir. Nous voulons des réponses à nos questions. Pas vous éliminer. Il vous reste 30 secondes, après ce sera trop tard.
Un éclat de rire puissant fait trembler la porte.
— Vous avez gagné. Dites à vos hommes de ne pas me tirer dessus. Je sors.
— Les mains bien en vue, Sastus. Je ne rigole pas.
— Sur la tête ?
— Non. Devant vous, paumes tendues, doigts écartés. Sortez maintenant.
La porte s'ouvre et un homme sort. Grand, carrure carrée, coupe militaire. Il avance de deux mètres et s'arrête.
— Et maintenant ? demande-t- il avec un sourire narquois.
— Je vous conseille de faire profil bas, Sastus. J'ai très envie de vous retirer ce sourire. Ne me donnez pas un motif.
— Ce n'est pas mon intention. Vous êtes surprenants. Je ne pensais pas que vous me stopperez. Prescott a amélioré la formation de ses hommes.
— Je ne travaille plus pour Prescott.
— Ah ! Pour le fils alors ?
— Non plus.
Je lui menotte les mains dans le dos. Et je lui mets une cagoule sur la tête. Je sais que cela ne le troublera pas. Il a une formation militaire. Il a déjà tout repéré autour de lui.
Je l'emmène jusqu'à la camionnette, le fait s'allonger à plat ventre et attache ses pieds aux menottes de ses mains. Assez pour lui donner à réfléchir. Puis je mets la radio à fond pour pouvoir parler sans soucis.— Bravo Bob. Beau boulot, me complimente Al.
— Je ne sais pas si je peux me glorifier.
— Et pourquoi non ?
— Cela m'a semblé facile. Trop facile. Du coup, ça m'intrigue. Ou il est diminué.
— Ou il nous a emmené où il le voulait. J'appelle Nils pour qu'il mette le plan B en route. Il a combien de temps ?
— Moins d'une heure.
— Nils ? On l'a. Mais Bob a un mauvais feeling.
— Il est un peu parano, non ?
— Peut-être. Mais j'avoue que je préfère assurer le coup. Pas toi ?
— Bien sûr. Donc plan B. J'ai combien de temps ?
— Moins d'une heure.
— Ça marche. Je t'envoie un message quand je suis prêt.
J'avais espéré ne pas avoir à le faire. Surtout après la crise de panique de Lisbeth. Mais elle le sait. On a opté pour cette option si c'était indispensable. Rob et Al l'estiment. Je les écoute.
— Dylan, Lisbeth. Ils l'ont chopé.
— Mais à voir ta tête, il y a un problème.
— Désolé ma belle. Ils ne sont pas sereins. Tu le comprends, hein ?
— Dylan, je ne sais pas si je vais y arriver, dit-elle en regardant celui-ci, la voix tremblante.
— Je serai avec toi, tu le sais. On a discuté de cela.
— Il faut y aller. Ben a amené ce qu'il faut. Une fois dedans tu attends deux heures. Et tu sors, d'accord. On fera ce qu'il faut. Tu as tout pour la suite au cas où.
— Je sais Nils. Allons-y mon coeur.
— Oui.
Je viens de les enfermer dans la salle blindée. Ils ont ce qu'il faut. A boire. Et une possibilité de sortie si personne n'est venu d'ici deux heures. Et si c'est le cas, un kit de survie. Argent, contact.
— Al ? C'est bon. Ils sont à l'abri.
— On est à dix minutes. Lisbeth, ça allait ?
— Oui, Al. A peu près.
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Libre
General Fiction25 ans et libre de ses mouvements. Joueur de poker plutôt doué - en tout cas suffisamment pour lui donner la possibilité de pouvoir vivre à l'endroit où il veut le temps qu'il veut. Des attaches ? Il n'en veut pas. Des rencontres ? Pourquoi pas ; m...