Quand je me réveillai, le lit était vide. Pas de bruit dans la salle de bain. Lisbeth avait dû se lever de bonne heure. Je m'étirais, enfilais un jean et un tee-shirt.
J'entendais des voix en bas.— Salut. Vous êtes matinaux ou j'ai trop dormi ? demandé- je à la cantonade.
— Les deux. Lisbeth est debout depuis très longtemps. J'allais courir quand je suis tombé sur elle. Il était sept heures, précise Al.
— Tu as fait un cauchemar, ticoeur ?
— Non. Juste réveillée. Je n'arrivais pas à me rendormir. Je ne t'ai pas entendu rentrer. Ton frère va bien ? me questionne-t-elle sèchement.
— T'es bizarre ce matin. Qu'est-ce ce qui se passe ?
— Rien. Il n'y a rien. De toute façon, vous ne dites rien. Al ? Pas de nouvelles de lui. Toi ? Pas de nouvelles de ton père.
— Il est prévu que je l'appelle aujourd'hui. Je voulais en parler avec Ben, savoir s'il est du même avis que moi. Je devais t'en parler hier soir. Tu dormais.
— Je ne dormais pas. Je t'ai entendu, Dylan.
— Je ne voulais rien de plus que me blottir dans tes bras. Dans ta chaleur et ta douceur. Désolé.
— Pour une fois que je peux t'apporter du réconfort ! m'agresse-t-elle.
— Cela arrive plus souvent que tu le crois.
— Excusez-moi tous. Je crois que je suis tellement ... j'ai peur, gémit-elle.
— Viens-là. Tu es en sécurité ici. Je sais que tu es terrorisée. On fait tout pour le stopper, je te le promets.
— Lisbeth, je fais tout ce que je peux. Pour l'instant, mon rôle est d'assurer ta protection. Ce que tu as fait ce matin n'est pas très malin. Tu t'es mise en danger, gronde Al.
— C'est bon, Al ! Stop ! lâche Dylan d'une voix cassante.
— Non, Dylan, il a raison. Vous faites tout pour me protéger et moi je fais n'importe quoi.
— Tu as fait une bêtise. Sans conséquences. Si tu veux sortir, il te faut être accompagné, compris ma belle ? demande gentiment Al, comme pour se faire pardonner son accès de colère.
— Oui.
Quelqu'un tousse derrière moi. Je me retourne, intrigué et je vois Bob et Ben dans l'entrée de la cuisine. Nils se lève immédiatement pour les accueillir.
— Entrez tous les deux. Vous avez déjeuner ? demande-t-il, accueillant.
— Pas encore, répond Bob.
— Lisbeth, je te présente mon frère Benjamin et Bob. Celui qui nous protégeait, sans que nous le sachions.
— Bonjour, dit-elle en me rejoignant à leurs côtés. Je suis contente de te rencontrer Benjamin. Vous aussi Bob.
— J'en suis heureux aussi. Une amie de mon frère ! C'est inédit.
— Venez manger. Après le petit déjeuner, nous irons appeler notre père. Il est temps de lui rappeler ce qu'il doit faire, explique Dylan.
— Je ne lui parlerai pas, mais je serai là. Tu le connais, Lisbeth ?
— Non. Par contre, il connaît la personne qui me traque.
— Je confirme, mademoiselle, intervient Bob. ils se connaissent. Sastus n'est pas regardant sur ses employeurs du moment qu'il est payé.
— Lisbeth. Je m'appelle Lisbeth. Vous le connaissez ?
— De nom et de réputation, oui. Vous aussi, je présume, Al ?
— Hélas ! C'est pour cette raison que j'ai proposé à Dylan de contacter son père. Avec ses relations et l'aide financière de Nils, on devrait y arriver.
—Lisbeth, vous devez toujours être avec au moins une personne. Je comprends que c'est une contrainte.
— J'ai compris, Bob, j'ai compris. dit-elle en baissant la tête.
— Bob ne te reprochait rien, ticoeur. Il parlait en général. Lisbeth a commis une imprudence ce matin en sortant seule, expliqué-je à Bob.
— Je comprends mieux. S'il arrivait à mettre la main sur vous...
— Je me tuerais ! Je lui ai déjà échappé une fois, je ne veux pas revivre une nouvelle punition. D'ailleurs, je voudrais avoir un couteau et quelques cours. Je pense que c'est dans vos cordes, non ? nous demande-t-elle en regardant autour d'elle.
— Ce sera avec plaisir, Mademoiselle. Vous êtes restée sa captive combien de temps ?
— Trop longtemps.
— Je vais faire en sorte qu'il n' y arrive pas. Ici, je n'ai pas à protéger Benjamin. Il n'y a pas de danger. Je serai donc votre garde du corps. Avec l'aide d'Al, il ne vous atteindra pas.
— Merci. Je me sens plus rassurée. J'ai fait un énorme bêtise ce matin. Je suis idiote.
— Ou épuisée moralement. Nous allons voir pour ce couteau dès cet après midi.
— Bob et Benjamin, vous allez vous installer ici, enchaîne Nils.
— Moi je resterai dans le pavillon, Nils, si cela ne vous dérange pas. C'est plus facile à gérer !
— Idem pour moi. Bob et moi, nous avons sûrement des techniques similaires. Travailler ensemble sera plus efficace, confirme Al.
Benjamin me fait signe de le suivre.
— Je comprends mieux. Elle est très belle. Vous êtes en couple ?
— Non. Nous n'avons pas ce genre de relation. Elle a confiance en moi. Elle a subit des trucs. J'essaye de lui faire reprendre confiance dans les hommes.
— Ah ! Et cela te convient ?
— Oh oui. Je suis très bien avec elle. Elle n'est pas pénible. Et apparemment, ma façon de vivre lui convient. Et surtout quand je suis dans ses bras, mes cauchemars me laissent tranquille.
— Tu en as encore ? demande-t-il.
— Oui. On l'appelle ? Il vaudrait mieux que Al et Bob soient là. Tu en penses quoi de Bob ?
— J'ai eu du mal au début. Il lui obéissait. C'est lui qui était dans la cellule. Mais maintenant j'ai confiance. Il n'a qu'un but : le stopper.
— Il t'a dit qu' il travaille pour Nils ?
— Oui. Allons-y.
Quelques minutes après, nous sommes prêts à appeler notre père.
— C'est Dylan. Tu as oublié ?
— Je n'ai pas cette habitude. Je vais aussi vite que je peux. Sastus n'est pas un enfant de chœur.
— Ça n'avait pas l'air de te poser un problème quand tu le payais.
— Lisbeth Baldwin ? C'est la jeune femme qui lui a échappé. Qu' il recherche activement. C'est cela ? Je ne me trompe pas ? insiste-t-il volontairement.
— Elle ne connaît pas son nom. Elle était prisonnière. As-tu des informations ? Sur sa famille ?
— Elle est la fille cachée de Stein Trenor, jubile-t-il. Tu connais ? Quel ironie ! Tu as fuis ton père à cause de son argent, pour rencontrer par hasard, la fille d'un des hommes les plus riches de la planète !
— Quoi ?
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Libre
General Fiction25 ans et libre de ses mouvements. Joueur de poker plutôt doué - en tout cas suffisamment pour lui donner la possibilité de pouvoir vivre à l'endroit où il veut le temps qu'il veut. Des attaches ? Il n'en veut pas. Des rencontres ? Pourquoi pas ; m...