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Je réalise à quel point elle a souffert. Cet homme a été l'élément déclencheur. Il a donné à Lisbeth la seule chose qui lui manquait. L'espoir.

Maintenant, il me faut préparer mon offensive contre mon père. Et lui mettre le marché en main.
Pour cela, il faut contacter l'informateur de Nils et Benjamin.

— Nils ? Appelle- le ! Je dois être sûr des infos avant de contacter mon père.

— Es-tu sûr de ta décision ? Es-tu prêt à l'affronter ?

— Plus que jamais. Vas-y. C'est Bob, hein ?

— Comment as-tu déduit ça ? Moi, perso, je suis tombé sur le cul. Le larbin de ton père.

— Justement. Il a toujours été là, au bon endroit, à obéir aux ordres de mon père. Lorsque le moment des punitions était là, il était correct avec moi. Appelle.

— C'est moi, dit Nils.

— Je commençais à me poser des questions. Vous en êtes où ?

— Il me fallait un peu de temps. Comment va Benjamin ?

— Mieux. Il ne sait encore rien. A part qu'il n'est plus dans les pattes de son père. Je ne lui ai rien dit d'autre. Dylan le fera. Hein, Dylan ??

— Tu es tellement sûr qu'il est là ?

— Quasiment ! Est-ce que je me trompe ?

— Non. Il vous écoute.

— Parfait. J'ai des clés USB, des photocopies et des vidéos. Aucun originaux. Impossible sans me griller. Rien qui débouchera sur un emprisonnement, mais qui, selon l'utilisation que l'on en fait, peut mettre à mal le groupe ou le détruire. Je te fais confiance, Dylan.

— Y a moyen de voir des extraits ? Dis-je en prenant le téléphone.

— Non, il faudra à ton tour me faire confiance.

— Je veux connaître la raison. Après tant d' années...

— Il devient trop dangereux. Il ne se contente plus de ce qu'il vous faisait. Cela est devenu de la torture.

— Comment ça, vous ? Que voulez-vous dire, Bob ?

— Benjamin et toi.

— Ce n'était pas la première fois pour mon frère.

—  Ici, c'était le cas. Mais il y a d'autres lieux. Quatre au total.

— Pour qui ? Ces autres lieux.

— Des personnes à intimider. Essentiellement. Quand tu es parti, il a été très en colère. Il s'est déchaîné sur beaucoup de personnes.
Benjamin était là, sa passivité lui rappelait encore plus ta "trahison". Alors sa cible a changé. Pour se venger de toi. Et pour te forcer à revenir. Il était persuadé que Benjamin te dirait les brimades et les vexations. Mais, ton frère te connaissait, tu serai immédiatement revenu. Quand ton père s'en est pris à sa copine, Benjamin a changé.
Je l'ai vu dans des regards, des attitudes. Alors j'ai rassemblé des documents.

— Pour l'aider ?

— Les dés étaient jetés. Ou ton frère allait craquer et tu reviendrais, ou il faudrait que j'intervienne pour le protéger. J'ai juste omis la troisième possibilité : Que ton frère veuille, tout comme toi, combattre son père. Il a souffert, ton père sait trouver les moindres failles. Mais il a trouvé la force.

— Il est comment maintenant ?

— Fort et pour la première fois depuis très longtemps, il n'a plus peur. Tu as prévu quoi ?

— Un marché. Il m'aide à détruire un autre être abject, et nous laisse vivre Ben et moi. S'il refuse, je détruis tout son empire.

— Il va essayer de t'avoir, de t'entuber.

— Je suis l'un des meilleurs joueurs de Poker du pays. Qu'il essaye !

— Qui est l'être abject en question ?

— Un certain Sastus.

— Je connais de nom et de réputation. Un gros morceau. Que t'a-t-il fait pour que tu sois prêt à t'unir avec ton père, Nils ?

— Je ne m'associe en aucune façon avec mon père, Bob. Je me sers de son influence pour stopper Sastus. Et il ne m'a rien fait à moi. Mais à une personne qui m'est chère. Tu as des infos sur lui ?

— C'est un sale type qui trempe dans plein de trafics. Les plus malsains.

— C'est-à-dire ?

— Êtres humains. C'est une femme ?

— Oui.

— Il y a des rumeurs comme quoi il enlèverait des jeunes filles pour les revendre.

— Tu peux rechercher des infos plus précises ?

— Je peux toujours essayer. Faut que je raccroche. Ben est  en pleine crise de panique. Je peux lui parler de toi pour le rassurer ?

— Oui. Prend soin de lui.

                        ***

— Calme-toi, mon garçon, calme- toi.

— Les rats !

— Chut... Benjamin. C'était un cauchemar. Respire calmement, dis-je d'une voix que j'espère rassurante.

— Quand va-t-il revenir ? Je ne veux pas déjà y retourner.

— Tu restes là. Avec moi. Je viens de parler avec Dylan.

— Dylan ? Oh non. Laissez-le partir, me demande-t-il suppliant.

— Il est libre, et il m'a dit de prendre soin de toi. On est en train de faire en sorte que tout ça s'arrête, que plus jamais ni toi ni Dylan, vous ne voyez ces cachots.

— C'est vrai ? Il est en sécurité ?

— Je te l'assure. Vous pourrez bientôt être ensemble. Sans danger. Tu connais Nils ? Il s'occupe de lui. Ça te rassure ? En fait, je travaille pour lui, depuis que Dylan est parti.

— Je ne comprends pas.

— Normal. Je devais obéir à ton père pour mieux vous aider. J'attendais une occasion d'agir. Dylan a demandé à Nils d'avoir un oeil sur toi. Il serait revenu pour te protéger, tout comme toi. Votre père n'a pas compris cela. Et tant mieux, il aurait tout fait pour vous briser !
Demain, tu auras Dylan au téléphone.

— Du moment qu'il est en sécurité. Mon père est au courant que je ne suis plus là bas ?

— Non, pour l'instant quelqu'un joue ton rôle !

— Mais, si mon père veut me voir ?

— Il ne l'a jamais fait pour personne. Et encore moins sans m'en avertir !

— Mais tu es ici...

— Ne te tracasses pas, c'est mon job.

LibreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant