Dédié à genecrea
Voilà pour vous remercier pour ces 1k de vues je vous mets un petit texte sur les origines de l'histoire . Bien avant Syrah ....
Encore merci pour vos votes, vues et commentaires ça me réchauffe le coeur. J'espère que cette partie vous plaira.-----------------------------------------------------------
Terre – 2020
Une forêt expire dans un concert de plaintes, un banc de dauphin appelle au secours à travers les mailles d'un filet, l'éclat d'une bombe pulvérise un immeuble en emportant toute vie...
Gaïa tenta une nouvelle fois de se soustraire à ce capharnaüm de lamentations. Une autre plaie à sa surface la fit frissonner. Elle n'en pouvait plus ! Où qu'elle porte son attention, un de ses sens était agressé. La nature en souffrance hurlait dans ses oreilles. Sa peau était percluse de traumatismes : là, un gisement pétrolier. Ici, des essais nucléaires. Elle s'asphyxiait dans les odeurs d'essences et brûlait, privée de sa couche d'ozone protectrice.Plus personne ne se souciait d'elle, à part quelques illuminées qui prétendaient venir à son secours et érigeaient en snobisme absolu la défense de ses valeurs. Ils profitaient de leur soi-disant respect de la terre pour revendre à prix d'or les ressources qu'ils produisaient. Un comble ! Se préoccuper d'elle était maintenant un luxe réservé aux élites et régi par le sacro-saint argent.
Ce maître suprême sur sa surface, cette idole qui avait pris sa place dans le cœur des hommes. Il n'avait pas d'odeur, disait-on. Mais pour elle, il empestait la mort, la putréfaction de tous les êtres qui avaient perdu la vie au nom de sa multiplication ou de son acquisition.Les humains étaient incontrôlables. Ils avaient brisé l'équilibre fragile qu'elle avait élaboré il y a des millions d'années et aucun de ses avertissements ne leur avait fait entendre raison.
Pourtant pas un jour ne passait sans qu'elle envoie un signe : un tremblement de terre, un typhon, une coulée de boue ou une inondation. Rien n'y faisait.
Les hommes étaient sourds à sa souffrance. Bien des fois, elle avait pensé les éliminer, bannir ce parasite de son sol et rétablir l'harmonie entre les êtres. Mais, un enfant, une parole ou un geste de bonté de la part de ses êtres humains l'avait toujours arrêtée. Sa création n'était pas parfaite, loin de là, mais elle valait encore le coup d'être sauvée. Seulement pour cela, il fallait que l'homme s'arrache à son égocentrisme destructeur et, s'il ne pouvait le faire lui-même, elle l'y forcerait.
Les cataclysmes le laissaient de marbre, son culte de la science et du profit l'empêchait de voir les signes de la colère de Gaïa. Soit ! Si l'homme manquait d'empathie, elle l'obligerait à ressentir la douleur qu'il infligeait à la nature... Qu'il lui infligeait à elle !Sa décision prise, elle ourdit sa vengeance : à chaque nouveau-né humain elle attacherait un animal.
Pour que l'homme comprenne, elle s'efforcerait de lier hommes et animaux proches d'un point de vue géographique.Cependant, une question restait en suspens : combien de temps existeraient les âmes ainsi mêlées ? Quelle durée de vie prévaudrait ? Celles des humains ou des animaux ?
Après tout, si les humains apprenaient un jour à la respecter, autant qu'ils soient récompensés ! Celle des humains se serait ! Elle connaissait quelques rongeurs qui allaient mener une longue existence. Et pour ceux qui vivaient plus longtemps que les humains ? Elle aviserait le moment venu.Chaque jour naissaient 380 000 enfants, le second jour de sa vengeance seule une centaine survécut.
Le choc fut brutal, autant de morts d'un coup, des nouveau-nés qui plus est, cela ne passa pas inaperçu. Le monde se perdit en conjecture : pandémie ? Attentats ? Les cellules de crises fleurirent et chaque scientifique, religieux ou politique y alla de sa théorie fumeuse. Mais pas un mot sur Gaïa.
Les jours suivants, le schéma se répéta et en une dizaine de jours plus de trois millions d'enfants étaient morts. La psychose se propagea, les femmes accouchaient en secret, persuadées qu'un mystérieux mal en voulait à leur progéniture. Mais rien n'y faisait. Chaque jour apportait son lot de morts et de désolation. Les industries commencèrent à fonctionner au ralenti, le deuil mondial fut déclaré.
Moins de destruction eut lieu et plus d'enfants survécurent, leurs anim'âmes finirent par les rejoindre.
Un jour que le scientifique Thomas Grant jouait avec sa petite fille, Léa, survivante miraculeuse de six mois à peine, il entendit un bruit de frein strident suivi par un jappement sourd.
Il se précipita au-dehors et trouva le chiot de la famille, que Léa ne quittait plus, écrasé. A son retour dans le salon, Léa gisait, morte, elle aussi.
Thomas Grant fut anéanti. Il s'enferma seul dans son bureau et retourna dans son esprit la journée qui avait conduit au décès de son enfant. Au matin du troisième jour sans sommeil, il fut saisit par une évidence : la perte du chiot de sa fille était une coïncidence des plus troublantes. Il se mit en quête de retrouver les circonstances des morts d'enfants de ses dernières semaines. Enfin, il comprit : à chaque animal mort, un enfant succombait dans l'instant.
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Symbiose - La porteuse d'âmes
FantasyIl fut un temps où les hommes vivaient sur la terre comme des parasites et anéantissaient tout sur leur passage. Mais ce temps est révolu. Voilà des centaines d'années, Gaïa, excédée, décida de lier chaque âme humaine à une âme animale. Ainsi les...