Attraction

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Le rythme des pas secouait sa tête de droite à gauche.

Elle avait le corps endolori, ses oreilles teintaient. Autour d'elle un brouhaha assourdi résonnait : des bruits de pas, des chuchotements angoissés de femmes, d'hommes et d'enfants.

Syrah ouvrit les yeux, le visage de Pryham, tendu par l'effort lui apparut par en dessous. Elle mit quelques instants à identifier l'endroit où elle se trouvait et à se rappeler ce qui c'était passé.
Puis elle se rappela l'explosion. Elle voulut relever la tête mais l'effort lui arracha un gémissement de douleur.

Pryham baissa les yeux vers elle.

- Halte.

Le convoi s'arrêta. Syrah entendit les plaintes de ceux qui n'avait pas entendu l'ordre et se heurtaient à leur prédécesseur.

La tête de Fahën apparut devant le nez de ma jeune fille, il était si près qu'elle dû loucher, ce qui lui déclencha un éclair de douleur dans son crâne.

- Elle est vivante ? Gaïa soit louée ! Elle est vivante ! Noble dame, j'ai eu si peur ... Quand l'explosion vous a soufflé ... et vous qui ne réveilliez pas ... J'ai proposé de vous allonger un instant. Mais non ! il fallait fuir ! Enfin vos anim'âmes n'étaient pas trop inquiets alors ...

Pryham tenta de l'écarter d'un revers d'épaule mais il calcula mal sa trajectoire et envoya le buste de Syrah percuter le bras de Fahën.

- Outch !

Pryham pâlit :

- Excuse-moi ! C'est ce petit ... Enfin bref, je suis soulagée de te voir reprendre tes esprits.

Il la posa délicatement sur le sol et lança un regard perçant vers Fahën qui recula de quelques pas.

Svalantia se précipita à ses côtés, morte d'angoisse :

- Tu vas bien ? Je suis si désolée, Syrah. Je suis la pire gardienne de l'Élue que l'on puisse trouver ! je mériterais l'enfermement à vie, la livraison aux prédateurs, la ...

Syrah lui prit le bras pour qu'elle cesse son flot insensé de paroles. Les belles iris violines de l'assassin étaient troublées par une incommensurable détresse :

- Je vais bien. Tu ne pouvais pas deviner que les barils tomberaient.

Svalantia consentit enfin à la laisser respirer un peu.

Elle en profita pour examiner discrètement ses membres. Ses extrémités semblaient bouger sans peine particulière. Elle s'assit avec prudence, aidée par Vagha et Zaïra.

La tête lui tourna légèrement. Vagha et Zaïra lui envoyaient en vagues les images de son évanouissement, de leur fuite, des flammes qui léchaient les fourneaux et roussissaient les poils, de l'odeur de soufre et de salpêtre. Elle vit en un éclair son âme dans les limbes, sa lueur dorée comme atténuée, les ondes des âmes de ses anim'âmes la rappelant vers sa conscience. Elle ne comprit pas l'entièreté de ses visions, son cerveau était trop exténué pour en saisir toutes les nuances mais elle réussit à déceler l'essentiel : Ses anim'âmes l'avait ramené, par un moyen qu'elle ignorait d'un lieu d'où elle n'aurait pas pu fuir toute seule.

Elle les gratifia d'un long moment de caresses puis elle reporta son regard autour d'elle et fut surprise de croiser une foule d'yeux, humains comme animaux, braqués sur elle. Mi- admiratifs mi- craintifs les villageois récemment libérés formait un cercle anxieux, suspendus à sa prochaine réaction.

Syrah fit craquer ses doigts :

- Euh ... Bonjour. Je suis Syrah ... la porteuse d'âmes et euh ... je vais bien.

Symbiose - La porteuse d'âmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant