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Encore une nouvelle journée, froide et grise, qui s'offre à moi. Je n'ai pas la foi de me lever, je reste dans mon morceau de carton, que j'ai trouvé la veille. J'ai laisser un petit gobelet devant moi, histoire d'avoir un peu d'argent pour pouvoir manger. Je sais pas si j'ai récolté quelque chose.

J'ouvre les yeux, les passants me regardent avec pitié, des enfants me sourient, d'autres se moquent. J'ai l'habitude, je m'y suis faite, j'ai pas le choix après tout. Je prends mon gobelet avec les mains frigorifiées, je tremble, j'ai très froid. Je fais le compte; 9€07. J'ai de la chance, je mets ça dans mon sac, et je prends la pomme qui me sert de déjeuner, Je la savoure lentement, je ne laisse aucune miette.

Je fais le compte rendu de mon argent. Ça fait maintenant 2 semaines que j'économise ce que je gagne pour pouvoir m'offrir une chambre d'hôtel. Et à mon emplacement, j'ai la chance d'avoir des personnes généreuses qui me donne de l'argent chaque jour.

En tout j'ai 60€20, oui ; j'ai de la chance m. Je prends 35cts pour pouvoir m'acheter une baguette de pain au Lidl qui est pas loin. Je suis devenue tellement économe , que je connais les prix de chez Lidl presque par cœur. Il est vrai qu'avant je m'en souciait peu, j'avais pas cette vie.

Maintenant, je vole de moins en moins, parce que j'ai de l'argent. Mais ça, c'est parce que j'économise le plus possible. Je prends une baguette de pain, je paye et sort puis je vais dans un parc, je me pose sur un banc. Il y a personne, vu que c'est la période hivernale des fêtes de fin d'année. Il y a juste quelques passants qui cours vers les magasins, sûrement pour acheter les derniers cadeaux de Noël.

Noël ?! Ah oui, je kiiiiiiff Noël, on le fêtait pas chez nous, puisque maman et Nadjib sont musulmans, mais on faisait un petit repas festif, puisque ça comptait beaucoup pour moi. On faisait pas de sapin, mais on avait des cadeaux, je demandais souvent la dernière Barbie, pour agrandir ma collection , je les avait toutes, sans exception.  Je les laissais dans leur boite pour ne pas les abîmer , et celles que j'avais en deux fois, je jouais avec l'une des deux.

Puis j'ai grandi et je les ai vendues, ce qui m'a valut presque 200€, oui parce que je l'ai avait jamais utilisées, elles étaient donc en bon état. Nadjib, lui, il kiffait avoir des Lego. Il faisait des bêtes de constructions avec. Il aimait beaucoup jouer avec moi, et quand on sortait au parc, il me protégeait tout le temps. Si vous voyez Nalah, vous voyez Nadjib ! On a que 2 ans qui nous séparent, mais on paraissait pour des jumeaux. C'est mon frère, mon ami, mon confident, ma vie, mon masculin, c'est tout simplement Nadjou !


Je vois au loin, une femme qui pleure, avec son enfant dans les bras. Elle marchais vite mais ne courrait pas. Je m'avance vers elle. Elle me regarde avec frayeur .

Moi : Vous avez besoin d'aide ? Ne vous inquiétez pas, je vais vous aider.

Femme : Mon mari a essayé de nous séquestrer, j'ai réussi à m'enfuir, mais j'ai rien pour mon enfant. J'ai tout laisser chez moi, sauf nos cartes d'identités. À l'heure qu'il est je ne sais pas où je vais dormir, j'ai aucune famille ici , je viens d'aménager. Toute ma famille est à Bruxelles.

Moi (j'enlève mon gilet, que j'avais en dessous de mon manteau déchiré) : Tenez couvrez votre fils, (je cherche dans mon sac un peu d'argent à lui donner) prenez ces 10€ et achetez un petit truc à manger. Il travaille votre mari ?

Femme : Oui, mais il doit être à ma recherche.

Moi : Il doit sûrement être dehors. Si vous voulez, je rentre chez vous et je prépare vos affaires. Je vous les rends et puis vous prenez le premier train pour Bruxelles. Je sais que c'est dur de croire une jeune fille qui traîne dans les rues, mais croyez-moi je vous veux aucun mal, faites-nous confiance.

🌸Le Beau et La Clocharde🌸Où les histoires vivent. Découvrez maintenant